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« KWESS » OU LA GUITARE POUR TOUS !

Déjà près d’une quinzaine d’années qu’il partage sa passion au sein du Laü et son enthousiasme n’a pas pris une ride : « la musique, j’en vis, c’est mon travail, mais je devrais plutôt dire qu’elle est toute ma vie ». Laurent Kouassy ou « Kwess » pour ceux qui le connaissent sous son nom d’artiste est professeur de guitare, basse, ukulélé et chant au sein du Laü. Il donne des cours individuels ou collectifs à tous les amateurs de ces instruments à cordes, désireux d’apprendre, découvrir ou approfondir leurs compétences dans le domaine. « C’est d’abord lorsqu’elle est partagée que la musique délivre toute sa magie et grâce aux cours, c’est un plaisir que je peux goûter et transmettre toutes les semaines ».

Une carrière musicale des plus riches
 

Il faut dire que la carrière musicale de l’artiste recèle d’expériences plus enrichissantes les unes que les autres, qui confèrent à son enseignement une dimension originale et précieuse. « J’ai roulé ma bosse comme on dit. J’ai commencé comme beaucoup par le conservatoire. Ma première scène, je l’ai vécue à 12 ans, en tant que figurant et choriste dans l’Opéra classique « Carmen ». S’ensuivent des années d’apprentissage consacrées à la guitare et au chant, où l’artiste multiplie les rencontres et projets créatifs. « Lors de mes jeunes années à Paris, je travaillais en studio pro en parallèle de mon travail créatif. J’étais déjà amoureux du Reggae, mon registre de cœur ! J’ai beaucoup appris auprès de Paco Sery, batteur et musicien d’exception, on peut même dire qu’il m’a parrainé, c’était un peu mon mentor d’alors ».

Mais c’est en Côte d’ivoire, le pays de son père, que Laurent Kouassy devient « Kwess », son alter ego scénique, avec la sortie de deux albums connaissant alors un réel succès dans le pays. « Je me souviens m’être retrouvé sur un plateau d’émission de variété, en compagnie du groupe Solar System qui m’accompagnait sur quelque uns des titres de l’album. Jean Jacques Goldman, lui aussi invité de l’émission, était alors en tournée dans le pays et faisait alors la promotion de son album. A la demande du présentateur, c’est lui qui m’a interviewé, j’étais sacrément fier, d’autant plus que j’ai beaucoup d’estime pour cet artiste ! »

               En 1999, après le coup d’état en Côte d’ivoire, Laurent se retrouve bloqué à Paris, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre sa passion. « J’ai tourné pendant quelques années un peu partout en France, avec différents groupes de Reggae assez connus dans le « milieu ». En 2004, à l’occasion des portes ouvertes, il passe une audition sur la scène du Laü pour remplacer la professeure de guitare sur le départ.

Rejoindre le Laü était pour moi une double aubaine. En plus de me permettre de travailler au sein d’une structure dont j’adhère profondément au projet aux valeurs, cela m’a permis d’enseigner ma passion, une autre forme de partage que la représentation scénique. J’ai aussi pu faire de bien belles rencontres au sein de ce lieu fondamentalement ouvert sur les autres, car c’est d’abord ça pour moi une M.J.C. ».

 C’est notamment le cas avec José Sanchez, responsable de la chorale-orchestre « Les chamois Pyrénéens » au Laü, composée de musiciens et choristes souffrant de handicaps psychiques. « José m’a proposé de le rejoindre dans cette aventure et depuis le premier jour où j’ai rejoint l’asso, j’ai toujours été très ému par la qualité des prestations des Chamois et par le pouvoir de la musique. Il faut voir les visages s’illuminer, il y a de véritables moments de grâce ! On parle de musico thérapie, mais moi, pour l’expression est un pléonasme. La musique est par définition thérapeutique et je ne connais pas meilleur « sociabilisant », ça relie les gens au-delà des frontières, des âges et bien sûr des handicaps. Jouer avec d’autres c’est créer quelque chose qui nous dépasse, c’est magique tout simplement ! »

 L’apprentissage de la musique, entre plaisir et rigueur
 

« Jouer avec les Chamois m’a aussi permis d’approfondir ma maîtrise des différents répertoires musicaux, ce qui est nécessaire pour mes cours et me permet notamment de m’adapter aux demandes des élèves, quel que soit leur niveau. Qu’ils désirent travailler la guitare, la basse ou le ukulélé, la plupart d’entre eux arrivent avec les musiques de leurs artistes préférés en tête qu’ils veulent pouvoir jouer. En tant que professeur, mon rôle est d’évaluer leur niveau et leur technicité pour leur proposer un travail qui réponde non seulement à leurs attentes mais qui soit surtout pertinent pédagogiquement parlant. Même si on est fan de Led Zep, on ne débute pas la guitare avec « Stairway to heaven » !

En fonction des attentes des élèves mais aussi de leur potentiel ou au contraire de leurs lacunes, Laurent propose une pédagogie adaptée et parfois inattendue : «j’ai un bon souvenir d’un élève retraité de 67 ans qui est venu me voir avec l’envie d’apprendre la guitare. C’est finalement le ukulélé qu’il pratique aujourd’hui après avoir essayé cet instrument qui le ravit aujourd’hui. De la même manière, je vais proposer d’apprendre à chanter avec leur guitare aux élèves qui en ont envie ou qui en ont le niveau. Car chanter par-dessus son instrument demande d’abord d’avoir une base relativement solide à la guitare ou la basse ».

« L’excellence ne vient pas par accident » nous dit Damian Marley, c’est aussi quelque chose que tout musicien doit apprendre. Si elle procure un plaisir incommensurable, la musique demande du travail, bien plus que du talent. Il faut être rigoureux dans son apprentissage. Travailler séparément les exercices des mains droite et gauche à qui on ne demande pas la même chose du tout. De la même façon, la voix doit être vue comme un instrument à part entière. On apprend à la connaître, la situer dans les différentes tonalités, la moduler, on travaille sur le timbre… Même l’oreille s’éduque, se développe, s’affine, notamment avec les harmonies… ».

A voir le sourire des élèves de Laurent lorsqu’on passe devant sa fenêtre, on se dit qu’on aimerait tous avoir un travail aussi plaisant. « Encore une fois, la musique rassemble, insiste Laurent, c’est aussi ce qui lui confère sa saveur. Il n’est pas rare de voir les élèves s’entraider ou jouer ensemble, spontanément, voire créer ensemble des petites formations musicales… ».

Oyé Oh yeah, amateurs de mélodies et arpenteurs de partitions, si le cœur vous en dit et qu’il sonne avec passion, venez donc voir notre « Kouassy », pour créer votre chanson 😉

A bientôt au Laü ! 

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