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ACTIVITÉ GREC ANCIEN : l’étrange vitalité d’une langue morte

Le Laü accueille cette année une nouvelle activité dans ses murs : étude du « Grec ancien ». Animé bénévolement par Elisabeth MUSSET, professeure de lettres classiques à la retraite, ce « club des hellénistes » rassemble des amoureux de la langue d’Homère et de son éclatante civilisation. Entre apprentissage de la langue et (re)découverte de ses trésors littéraires, mythologiques, philosophiques et culturels, c’est une véritable Odyssée à travers le richissime héritage hellène que propose l’atelier, avec la promesse d’escales au cœur des textes fondateurs de notre civilisation.

 

 » Un langage sonore aux douceurs souveraines, 

Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines… « 

C’est en ces mots et par ces vers qu’André CHENIER célèbre sa passion pour le grec ancien. Une citation reprise par Elisabeth MUSSET dans la présentation de ses ateliers. « On peut dire, que je suis amoureuse de cette langue, dont la filiation irrigue toute notre littérature, mais aussi notre culture, politique, philosophie ou imaginaire commun. On qualifie le grec et le latin de « langues mortes », mais quand on se penche sur cet héritage, on ne peut qu’être ébloui par son étrange vitalité. Des siècles d’études n’ont pas suffi à épuiser la richesse de textes comme l’Iliade et l’Odyssée qui n’ont absolument rien perdu de leur fraîcheur. Ce sont là des trésors littéraires intemporels qui exercent sur leurs lecteurs un pouvoir de séduction et une fascination intemporelle. Ulysse, Œdipe, Antigone, Socrate… Ces figures peuplent notre mémoire collective : découvrir leur œuvres « dans leur jus », leur langue originelle avant de chercher une traduction fidèle, au plus près du sens premier constitue un plaisir très agréable à partager. »

 

Vivre et partager le plaisir d’apprendre

Pour certains, l’apprentissage du grec est l’apanage d’esprits déjà investis dans les études littéraires, et connote un pseudo élitisme. Si les ateliers du Laü s’adressent d’abord à ceux qui ont quelques bases en la matière (les ateliers grands débutants sont proposés à l’UTLA), ils se veulent très accessibles, ainsi que l’explique Elisabeth. « La plupart des participants sont à la retraite, mais viennent de tous horizons. Les ateliers proposent un apprentissage qui s’appuie sur les échanges de groupe, dans la bienveillance et le plaisir d’un goût partagé pour la langue et la culture grecque antique ».

Initiés il y a deux ans à L’UTLA, les ateliers de grec ancien ont rencontré un franc succès, ainsi qu’en témoignent le nombre d’inscrits (25) et les retours très enthousiastes de ces derniers. « Je le confesse, j’ai été la première surprise face à l’engouement ou du moins la vive motivation qu’ont suscités ces ateliers.

Au-delà de l’étude de la langue en elle-même, avec sa sonorité, la richesse et la logique de sa syntaxe, je crois que ce succès repose sur deux éléments. En premier lieu, le fait de découvrir ou replonger au cœur de l’héritage grec antique à travers les œuvres des personnages qui ont marqué son Histoire et nourri voire façonné notre imaginaire commun. Mais c’est aussi le plaisir de la traduction qui est en soi grisant. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas une seule et unique traduction possible des textes grecs,bien au contraire. C’est là que réside tout l’intérêt de l’exercice. Très souvent, je donne aux élèves plusieurs traductions d’un même texte, ce qui met en relief à quel point on peut comprendre et interpréter différemment un écrit original. Tout l’enjeu de l’exercice est de trouver celle qui se rapproche le plus de ce que l’on pense avoir voulu être dit par l’auteur. Lors des ateliers, chaque participant propose sa propre version et en discute avec le reste du groupe. Il n’est d’ailleurs pas rare que les élèves trouvent une traduction plus heureuse que celle proposée par le manuel ! »

L’exercice de traduction, ou « version », constitue également un moyen idéal de mesurer la richesse rhétorique d’un texte et du style d’un auteur. Nous passons également du temps à commenter ces œuvres en groupe, un excellent moyen d’approfondir notre appréciation et considération de ces joyaux littéraires.

“Découverte linguistique et culturelle” 

Au-delà de l’étude de textes antiques et de leurs illustres auteurs, l’atelier fait la part belle à la découverte de la civilisation hellénique. “Le manuel sur lequel je m’appuie pour animer les séances s’intitule : “langues et cultures de l’antiquité”. Un aspect qui séduit grandement les participants philhelléniques. La richesse de cette civilisation est sans commune mesure et découvrir les nombreux pans de sa culture et son histoire est toujours captivant. Au-delà de leur intérêt intrinsèque, ces éléments de civilisation s’avèrent essentiels pour comprendre et traduire les textes antiques au plus près de leurs auteurs et permet d’en mesurer la profondeur de propos en les replaçant dans leur contexte historique. »

Bien que les ateliers « grec ancien » du Laü s’adressent aux personnes ayant déjà quelques bases pédagogiques (comme la connaissance de l’alphabet et des rudiments de la grammaire), l’atelier se veut très accessible : « contrairement à l’enseignement scolaire, il n’y a pas de programme à tenir ni d’examen à préparer ici, ce qui rend très agréable le suivi des séances. On vient avant tout cultiver et partager notre goût pour la littérature et culture grecque antique, sans contrainte. Le groupe permet de rendre très agréable cet apprentissage et c’est ce qui fait je pense le succès de ces ateliers. »

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