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Atelier « dessin, BD et manga » : libérer l’imaginaire

Fraîchement apparu au Laü depuis la rentrée de Septembre, l’atelier de « dessin BD et Manga » animé par Nicolas Guillerme propose à ses jeunes participants un apprentissage original, participatif et dynamique faisant la part belle à la créativité de chacun. La découverte et l’étude des nombreuses techniques propres au neuvième art s’accompagnent ainsi d’une mise en réflexion sur les ficelles de la scénarisation. Laisser libre court à son imaginaire pour mieux y puiser et traduire en dessin son originalité, une approche héritée du parcours de Nicolas dans sa découverte et son apprentissage du dessin et de la peinture mais aussi et surtout de la pédagogie, dont il a fait son cœur de passion aujourd’hui.

 

A la poursuite d’une passion

 

« Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé dessiné, à commencer par des gribouillages dans les marges de mes cahiers scolaires, dès mon plus jeune âge ! » Se rappelle Nicolas. C’est quelque chose qui m’a toujours habité je crois, la passion pour le dessin et la création graphique, que ce soit en tant que spectateur ou créateur d’ailleurs… J’ai toujours su que le dessin, la peinture ou plus généralement le travail graphique tiendrait une place importante dans ma vie, alors même que je ne viens pas d’une famille d’artistes. C’était mon truc à moi, quelque chose qui m’a toujours plu sans que l’on m’y ait poussé. Cela dit, je suis intimement persuadé que cette seule passion ne fait pas un dessinateur, ce n’est pas quelque chose d’inné auquel on serait ou non prédestiné. C’est avant tout par l’apprentissage et le travail que l’on développe un talent. Aimer le dessin permet de s’adonner à ce travail de façon entière, mais ce goût peut aussi naître en découvrant cet apprentissage, il faut simplement essayer, se lancer. »

Son bac en poche, Nicolas entame un cursus de graphiste, axé notamment sur la PAO (publication par ordinateur). Un apprentissage qui, bien qu’intéressant sous plusieurs aspects, ne répond pas pleinement aux aspirations de l’artiste : « Si les outils qu’elle offre ouvrent effectivement des perspectives inédites en matière créative, l’aspect numérique de cette formation me rebutait un peu dans le fond : j’aime avant tout sentir le crayon glisser sur le papier, le pinceau colorer la toile, une sensation totalement absente du travail par ordinateur. »

C’est donc au sein d’une école de peinture que Guillaume poursuit son cursus, où ses séances pratiques s’accompagnent de cours d’histoire de l’art, et d’arts plastiques. « Je garde d’excellents souvenirs de cette période, riche en enseignements. La culture graphique que l’on y dispense s’avère une précieuse ressource dans laquelle on peut puiser de l’inspiration tout au long d’un parcours et qui offre de mettre en perspective les œuvres que l’on découvre en rapport avec les grands mouvement artistiques.

Fort de ces bagages culturels et techniques, Nicolas intègre une école d’art en Belgique très sélective. Deux sections sont proposées : la peinture et bande dessinée. « J’étais inscrit en peinture, mais cette proximité m’a permis de découvrir les cours de BD, qui m’ont d’emblée attiré. Enfant des années 80, j’ai grandi, comme tous les enfants d’alors, avec le club Dorothée et les mangas animés que l’on y diffusait. Ils représentent un véritable pan de la culture populaire qui n’a cessé de gagner de l’audience auprès des publics dans le monde et à fortiori en France, pays où on lit le plus de manga après le japon. Quand on les analyse un peu, on s’aperçoit que ces œuvres puisent fortement dans l’imaginaire partagé, nourris des grands mythes fondateurs et autres légendes populaires. C’est une formidable source qui résonne en de chacun de nous. Je pense que c’est ce qui explique leur succès auprès de tous les publics, jeunes ou plus âgés.  

De l’étude à l’enseignement : l’autre côté du miroir

 

Au sortir de ces études, Nicolas investit un atelier au sein duquel il se voit proposé d’enseigner la BD. « Ce n’est pas quelque chose que j’avais vu venir, confie-t-il amusé ». Elève, j’ai toujours un peu « subi » l’enseignement, je ne tenais pas en place et avais du mal à rester assis tranquillement derrière ma chaise. Pour moi c’était un peu le monde à l’envers de passer de l’autre côté de la barrière, mais ce passage m’a offert de formidables découvertes sur le plaisir de partager une passion. Voire les enfants et ados développer leur imaginaire, leur technique, leur talent ou leur envie est tout simplement formidable. Ce qui est proprement génial, c’est ce moment où l’on comprend que l’on a fait comprendre, où apparaît une étincelle dans le regard de l’élève… Ça n’a pas de prix.  

Aujourd’hui, en parallèle de la création de tableaux, enseigner est devenu mon principal travail. On est tout seul lorsqu’on peint, face à soi-même, ce qui est un exercice tout à fait passionnant, mais l’enseignement nous permet d’apprendre énormément et de façon continue.  Raison pour laquelle j’ai fondé « l’Atelier chromatique », mon association, au sein de laquelle ces deux aspects de ma vie professionnelle convergent en se nourrissant respectivement. J’ai ainsi investi un local, où se regroupent les savoirs, le matériel nécessaire et les créations. Cela me permet d’ailleurs de proposer des outils aux élèves de la M.J.C. pour les initier à différentes techniques.

 

L’atelier chromatique : structurer son imaginaire

 

Les séances proposées à la M.J.C. sont pensées sur une année et reposent sur l’idée de développer, accompagner et structurer par la méthode et l’apprentissage technique la créativité très souvent foisonnante des jeunes (de 9 à 12 ans) qui s’y engagent. Il s’agit de travailler sur l’autonomie créatrice grâce à cette méthodologie. J’essaye d’éviter à tout prix les aspects rébarbatifs que peuvent revêtir ces leçons en partant des envies des participants tout en suivant un fil pédagogique. Je m’appuie également sur l’étude de « cas » issus des mangas ou film d’animation que connaissent ces jeunes pour travailler un point thématique précis, comme par exemple le drapé, les jeux d’ombres et de lumière et leur incidence sur un rendu, les cheveux d’un personnages, la restitution d’une explosion etc… Dans cette perspective, la BD et les manga constituent une mine d’or inépuisable ! Au final, les ados disposent d’une palette d’outil pour mettre en forme leur imaginaire mais aussi réfléchir à la dimension narrative de leur idée. En effet, bien qu’essentielle à l’œuvre, la technique de dessin reste un moyen de mettre en scène une histoire. Réfléchir à cette dimension de mise en scénario en amont se révèle incontournable mais aussi passionnant.

 

Je reste sans cesse stupéfait de l’imagination débordante des ados, qui ne cessent de me surprendre dans leur façon de faire ou d’envisager une création. J’assiste parfois à de véritables coup de génies, que l’on partage avec le groupe en atelier, de façon à ce que la créativité des uns nourrissent celle des autres ! Vous pourrez d’ailleurs admirer certaines de ces réalisation en fin d’année, à l’occasion de l’exposition que nous faisons des planches des participants !

 

Les ateliers chromatiques sont proposés à raison d’une session de  2 heures par semaine, de Septembre à Juin.

 

 

 

 

 

 

 

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