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« Jeunesse, violence et prévention », une conférence animée par Bruno Pomart (19/01/24)

Intégration, sécurité, discrimination, égalité sociale, citoyenneté, immigration, emploi, laïcité… La jeunesse des quartiers populaires se retrouve régulièrement liée à des sujets clivant du débat public dont elle semble cristalliser les aspects les plus polémiques. Ex policier du raid, aujourd’hui maire « sans étiquette » de la commune de Belflou, Bruno POMART est aussi un acteur et militant associatif de terrain et l’auteur de plusieurs ouvrages dans lesquels il livre son analyse des réalités de ces quartiers, de leurs habitants, des dynamiques sociales, économiques et culturelles qui les traversent, aux politiques qui y sont menées. S’affranchissant des traditionnels clivages idéologiques « droite-gauche », notamment par le prisme de sa longue expérience de terrain, il défend une vision singulière des axes d’action à investir pour créer maintenir et renforcer les liens citoyens entre jeunes, institutions et population dans ces « quartiers prioritaires ».

 

Idéologies, représentations et réalités

Les uns parlent de quartiers « difficiles », « défavorisés », voire de « territoires abandonnés » par la république, de déserts institutionnels au sein desquels l’action publique doit être « prioritaire » pour rétablir et appliquer l’égalité de notre devise nationale et lutter contre les discriminations. Pour leurs contradicteurs, il s’agit plutôt de « zones de non droit », de « territoires perdus » par la république qui doivent être « reconquis » manu militari pour y rétablir « l’ordre » et la « sécurité » en luttant contre « l’ensauvagement » de sa jeunesse.

Évidemment caricaturale, cette représentation binaire et sans nuance de l’opinion publique n’est pas sans refléter une polarisation bien réelle du débat public à propos de la jeunesse des quartiers populaires et surtout un affrontement idéologique qui prend le pas sur une approche apaisée et raisonnée des problématiques soulevées. Un débat hors sol, pollué par les idéologies de tout bord, qui l’enferment dans des représentations (de la jeunesse de ces quartiers, du quotidien de ses habitants) souvent grossières, caricaturales, et surtout déconnectées du réel.

Une posture et une approche dont Bruno POMART nous invite à prendre le contrepied, de façon à sortir des caricatures et appréhender de façon dépassionnée les questions de la « jeunesse, de la violence et sa prévention ». A l’image de son parcours professionnel et associatif (Ex policier du Raid, il est aussi le fondateur de l’association « Raid aventure » qui œuvre au rapprochement, par le sport et la culture, entre la jeunesse des quartiers prioritaires et la police), l’écrivain propose de s’émanciper de l’idéologie pour entrer de plein pied dans un débat ancré dans le réel des quartiers :  « En trente ans d’expérimentation de terrain au service de la jeunesse et du rapprochement police-population, plus particulièrement dans les quartiers dits « prioritaires de la politique de la ville », j’ai été le témoin direct de la série d’« abandons » dont ces jeunes ont été les victimes au cours des dernières décennies et dont ils souffrent toujours aujourd’hui.

Ce sont ces « abandons » qui sont à l’origine du mal-être et de l’explosivité actuels. La crise que nous traversons nous offre l’opportunité, peut-être la dernière, de faire face à nos responsabilités vis-à-vis de notre jeunesse. Il est encore temps de redresser la barre, à condition, et c’est l’argument principal de son livre (« Quartiers non prioritaires de la Politique de la Ville »-Editions du Panthéon), de replacer l’humain au centre des préoccupations car une démocratie sans une jeunesse saine et épanouie est une démocratie malade. »

 

 

Conférence ouverte à tous, le vendredi 19 janvier 2024 à 20h30

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