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HOMMAGE à Robert BADINTER

“Il est un droit qu’aucune loi ne peut entamer, qu’aucune sanction ne peut retrancher : le droit de devenir meilleur ”. Bien qu’écrite par Victor Hugo, auquel il vouait une profonde admiration, cette assertion incarne parfaitement les convictions et les combats menés toute sa vie durant par Robert BADINTER, à qui toute la classe politique, intellectuelle et associative française rend unanimement  hommage aujourd’hui. Décédé hier, à l’âge de 95 ans, cet homme aux mille vies- il fut avocat, ministre, écrivain, président du conseil constitutionnel et sénateur- était considéré comme « l’un des derniers géants du XXème siècle », une figure qui incarnait l’humanisme de la justice et des droits ainsi que les valeurs fondamentales de notre république, sur lesquelles se construit le vouloir vivre ensemble.

C’est avant tout à travers son combat contre la peine de mort que s’est dessinée sa figure d’intellectuel humaniste militant. « C’est le combat de la vie, pas d’une vie, de la vie » déclarait-il à propos de cette cause qu’il s’estimait particulièrement fier d’avoir fait triompher, avec acharnement et obsession, face à une opinion publique majoritairement favorable au maintien de la peine capitale, « notre honte commune » ainsi qu’il la qualifiait. Cependant, aussi central fut-il dans sa carrière, on ne saurait réduire l’action de Robert BADINTER à ce seul combat. Si l’on se souviendra longtemps de lui comme « monsieur abolition », l’action du militant déborde largement ce seul haut fait. A la tête du ministère de la justice, il mena de nombreuses autres réformes, incarnant toutes les valeurs humanistes et républicaines qu’il défendit viscéralement tout au long de sa vie : suppression des juridictions d’exception où des militaires jugeaient des civils et, abrogation du délit d’homosexualité, de la loi anticasseurs votée après les événements de mai 1968, instauration du droit pour les citoyens français de saisir la Cour européenne des droits de l’homme, l’action de Robert BADINTER reste aujourd’hui durablement inscrite dans notre droit républicain.

 

Après avoir connu dans sa jeunesse la grande bassesse d’une époque et d’un pays au sein de la France de Vichy qui déporta son père, il ne perdit jamais foi en l’humanité. Bien au contraire, il s’employa à aider cette dernière à s’élever, précisément par l’humanisme et l’humanité. En cela nous ne pouvons qu’entendre raisonner dans les valeurs d’éducation populaire qui irriguent notre M.J.C. cette vision résolue et déterminée qu’il porta toute sa vie, cet espoir placé dans les principes du  » vivre ensemble « , à travers lesquels nous faisons société, à travers lesquels les hommes et femmes peuvent s’élever, s’émanciper et dessiner un commun où s’écrit demain.

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