Ateliers créatifs et artistiques – MJC du Laü https://www.mjcdulau.fr Un site utilisant WordPress Fri, 05 Apr 2024 09:59:52 +0000 fr-FR hourly 1 PEINTURE SUR SOIE : l’atelier des amitiés https://www.mjcdulau.fr/2024-03/peinture-sur-soie-latelier-des-amities-2/ Tue, 26 Mar 2024 13:56:38 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3395 C’est en 2001 que Maïté, fraîchement retraitée, a rejoint l’atelier de peinture sur soie, en tant que nouvelle adhérente. L’idée était alors de faire quelques rencontres et de découvrir les ficelles de ce savoir-faire ancestral (la plus ancienne pièce de peinture sur soie a été retrouvée dans une province chinoise, où fût créé cet art, et date du Vème siècle avant notre ère).

Un vœu plus qu’exaucé pour Maïté. Devenue responsable de l’activité quelques années après, elle ne pourrait tout simplement plus aujourd’hui se passer de ces rendez-vous hebdomadaires où elle retrouve celles qui, au fil des mois et années, sont devenues de véritables amies, bien au-delà du cadre de l’atelier. Et si c’était cela le plus précieux des cadeaux que nous offrent les activités du Laü : un moment où l’on retrouve non pas des collègues, mais des camarades avec lesquels on découvre, apprend, rit et vit de beaux moments tout simplement ?

La peinture sur soie, un art ancestral, aux multiples outils
 

La peinture sur soie, ainsi que son nom l’indique consiste à décorer tissus et autres accessoires textiles (foulards, abat-jours, taies d’oreiller …) : comme tout art créatif, il s’agit de laisser libre court à son imagination ! Si cet art ancestral a traversé les époques, de l’antiquité à aujourd’hui, et fut pratiqué sur de nombreux continents, de la chine à l’Europe, la Russie à l’Asie mineure, il existe aujourd’hui des outils et techniques modernes qui rendent ce loisir créatif à la fois accessible aux néophytes et plein de potentiel pour les plus chevronnés des artistes !

Équipé en matériel pour s’adonner et progresser dans la maîtrise de ces potentiels, l’atelier de peinture sur soie du Laü accueille depuis sa création, un noyau dur d’adhérentes passées maîtres dans cet art et, chaque année, de nouvelles venues (les hommes y sont aussi bien venus !) qui viennent en découvrir les ficelles.Bien qu’exclusivement fréquenté par des femmes aujourd’hui, l’atelier est ouvert à la gente masculine, ainsi que le rappelle Maïté: « il y a trois ans, nous avions eu le plaisir d’accueillir un homme dans notre groupe. Je me souviens, lors de sa première venue, qu’il m’avait demandé si je n’étais pas surprise de le voir adhérer à cet atelier, ce à quoi j’avais répondu que non, pas du tout, bien au contraire. Plus le groupe est divers, plus il est enrichi ! »

Après avoir choisi le tissu sur lequel travailler, l’idée est d’y dessiner un motif qui délimitera la zone peinte. Des catalogues de calques sont disponibles, contenant des centaines de motifs que l’on peut ainsi décalquer sur le tissu, avant d’utiliser de la « gutta » pour en fixer les contours. Une fois ce travail réalisé, on « l’étuve » pendant 3 heures, via une étuveuse (machine fonctionnant à la vapeur d’eau) afin de fixer les couleurs.

Plusieurs sortes de gutta existent selon ce qu’on veut réaliser et notre niveau de savoir-faire. Certaines sont colorées (la gutta noire par exemple) ce qui permet de bien distinguer le trait, d’autres sont incolores ce qui peut corser l’exercice.  Il existe aussi des guttas à l’eau, de cuivre, dorée etc… Les fantaisies ne manquent pas et tout un panel de possible s’offre à ceux qui s’attèlent à l’exercice.

Cette étape de la peinture sur soie est la plus importante, il s’agit de s’appliquer lors du passage de la « gutta » précise Maïté, pour éviter que la peinture ne fuse. En effet, il peut être assez délicat de rattraper ces dérapages, notamment lorsqu’on essaie de décalquer un portrait, aux traits fins. 

Mais la gutta n’est pas l’unique moyen de fixer un motif. On peut par exemple avoir recours à l’antifusant, une technique proche du crayon qui livre des résultats très proches de l’aquarelle et permet ainsi des nuances où les couleurs se mêlent les unes aux autres.

Une fois les motifs fixés, c’est la couleur et ses nuances que l’on travaille, plusieurs techniques possibles là aussi, du pinceau classique avec ses nuances de traits à l’utilisation de sel par exemple, gros ou fin qui permet de donner un effet marbré au rendu.

L’atelier de peinture sur soie invite ses adhérents à travailler sur une pièce de bout en bout, c’est-à-dire à déborder le strict travail de peinture pour finaliser la décoration d’un objet, tel qu’un abat-jour. Une fois les motifs réalisés on peut par exemple rajouter des fleurs séchées ou des bijoux, selon notre imaginaire pour donner « la touche finale » à sa création.

Maïté nous montre aussi les pots de yaourt dans lesquels peut se faire une opération aux résultats aussi jolis qu’inattendus. Après avoir mouillé la soie, on la rentre dans des pots de yaourt en verre où l’on a auparavant mis de la peinture de couleur foncée. On rajoute les grains de sel et … « voilà » : le motif qui en résulte nous fait penser au cœur d’une fleur et varie à chaque fois, ce qui donne un effet de surprise et une touche très particulière.  

Une pédagogie d’Education populaire : horizontale et partagée
 

A l’image des autres ateliers de loisirs créatifs du Laü, l’activité de peinture sur soie repose sur un apprentissage horizontal, où chacun apprend des autres. Non seulement l’enseignement reste très qualitatif, mais, en impliquant chacun dans cet apprentissage, à la manière d’un équipage soudé dans l’effort et la vie en commun, il repose sur un esprit solidaire où se forgent de véritables amitiés et où chacun est poussé vers le haut, non pas par esprit de compétition mais de solidarité, où se crée l’envie de transmettre autant que celle d’apprendre.

« Alors que j’étais déjà adhérente depuis quelques années et qu’on me proposait d’animer l’atelier en tant que responsable d’activité, je me souviens avoir été réticente à cette idée, notamment à cause des responsabilités que j’avais endossées lorsque je travaillais encore et que je n’étais peut être pas prête à retrouver alors que je venais tout juste de goûter à ma retraite ! » se remémore Maïté. J’ai même songé arrêter l’activité à un moment… avant de très vite me rendre compte qu’elle était devenue tout simplement indispensable pour moi ! D’abord pour l’activité en soi qui me passionnait mais aussi, voire surtout, pour les relations que j’y ai forgées. En réalité la bascule d’adhérente à responsable s’est faite très facilement et s’est fondée sur cette envie et ce plaisir de transmettre ce que l’on a appris. On aime voir l’autre réussir et on se sent soi-même progresser. Et puis il y a l’idée de sauvegarder un savoir-faire qui est un peu passé de mode aujourd’hui. Lorsqu’on aime ce dernier, il est vraiment agréable et plaisant de relayer ce savoir, de le voir vivre dans les mains d’un autre qui à son tour le transmettra. »

L’esprit solidaire qu’instaure cette pédagogie, Maïté en témoigne lorsqu’elle nous parle des goûters et autres moments partagés qu’elle a plaisir à vivre, mais aussi à travers les amitiés tissées, qui débordent largement l’activité. « Lorsque l’une d’entre nous a un souci, non seulement elle trouve une oreille, mais surtout des amies qui l’aident très concrètement, comme le feraient des proches. »

Un seul niveau est proposé aux adhérent de l’atelier, précisément pour développer et enrichir cette vie de groupe sur laquelle se fonde l’esprit de partage qui y règne. « Certaines d’entre nous apprennent très vite, d’autres ont besoin de plus de pratique mais toutes prennent plaisir à réaliser leurs peintures avec le groupe. Il y a un noyau dur d’adhérentes sur lesquelles on peut compter pour accompagner les nouveaux venus, mais aussi des nouvelles adhérentes, dont chacune apporte de ce qu’elle est au groupe. Par exemple, nous avons cette année le plaisir d’accueillir Valentina qui est russe et peint des poupées ou Fernanda qui nous vient d’Argentine. Un mélange culturel qui apporte un véritable vent de fraîcheur et dont tout le monde ici est ravi de profiter !

    

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Le grand orchestre du désastre : une expérience artistique inédite ! https://www.mjcdulau.fr/2024-02/le-grand-orchestre-du-desastre-une-experience-artistique-inedite/ Wed, 14 Feb 2024 10:17:10 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3333 La M.J.C. du Laü se fera prochainement le théâtre d’une expérience artistique et humaine exceptionnelle et unique en son genre ! Durant 5 jours, plus d’une cinquantaine de personnes de tout âge, enfant ou adulte, musiciens ou non, amateurs ou professionnels, vont activement participer à un atelier de création musicale des plus audacieux, avec en ligne de mire, un concert de restitution donné le dernier jour de cette résidence, vendredi 1 mars, sur la scène de notre forum des arts. Baptisé « Le grand orchestre du désastre », ce collectif hétéroclite s’attèlera, à l’aide des différents instruments mis à leur disposition ou simplement de leur voix, à créer des « compositions instantanées », sous les formes les plus variées (chanson, solo, intru etc) et en parcourant de nombreux registres musicaux résolument inscris dans la diversité.

 

Apprivoiser l’inattendu

S’il peut paraître un peu fou au premier abord, ce projet inédit à Pau, a déjà été mené à de nombreuses reprises et avec des publics très différents et dans de nombreux pays du globe depuis plus de 15 ans par leurs organisateurs, François Cambuzat et Gianna Greco. Au cours de leur longue carrière, ce couple de musiciens professionnels s’est représenté sur les scènes du monde entier, dans différents groupes, formations musicales ou autres projets artistiques. Nous avions d’ailleurs eu la chance de les accueillir l’an passé, sur la scène de notre forum des arts. La richesse du projet repose précisément sur l’hétérogénéité du collectif de personnes mobilisées, dont tout l’enjeu consiste à libérer la créativité. C’est aussi ce qui confère son aspect unique à cet atelier ou laboratoire expérimental de création collective : s’il a été mené à bien à de très nombreuses reprises, les compositions inédites qui en ressortent sont à chaque fois uniques et singulières, aucune ne ressemble à l’autre.

Parce qu’elles sont le résultat d’une rencontre artistique mais avant tout humaine, les « compositions instantanées » qui émergeront de cette édition ne feront pas exception ! Résolument inscrites dans l’imprévisible, les fruits de cette expérience relèvent autant du chemin parcouru que de la destination atteinte. C’est avec grand plaisir cependant que nous vous invitons à découvrir les créations musicales de ce « grand orchestre du désastre » vendredi 1 mars à 20h, un spectacle ouvert à tous (sur réservation) !

 

Le sound painting : l’universalité du langage musical au service du projet

Si l’idée de faire jouer ensemble des dizaines de personnes d’âge et niveau différent peut sembler relever de l’impossible au premier abord, il n’en est rien. Inspiré de la méthode du « sound painting » dont le principe repose sur l’utilisation de signe et code gestuels pour diriger le groupe au fil du travail de composition, ce projet permet à tous les participants qui le souhaite d’endosser tour à tour le rôle de chef d’orchestre ici appelé « conducteur », mais aussi et surtout de créer instantanément et avec les autres des compostions, de s’épanouir individuellement à travers le collectif tout en en enrichissant le collectif de sa singularité.

 « Le pari est de réussir la création d’une palette de compositions instantanées musicales, expliquent François et Giana dans leur présentation écrite, en utilisant certaines méthodes de la création contemporaine proches de l’improvisation. Pour affronter cette sensibilisation, le conducteur explorera et développera un système de signes et panneaux qui lui permettra de façonner et amalgamer les éléments de l’orchestre en temps réel et créer ainsi un évènement unique et d’exécution rendue possible seulement lors de cette occasion. La technique utilisée est proche de celle adoptée dans la tradition de la musique moderne d’après les expériences de compositeurs/conducteurs tels Lawrence D.Butch Morris, Anthony Braxton, etc…

Ensemble avec les participants, les deux musiciens inventent puis développent ainsi un langage fait de grilles d’improvisations structurées et de nuances écrites, de commandes gestuelles spécialement créés pour être utilisées par tous, sur le moment, sans distinction d’expériences musicales, études, âge ou langage.

Il existe un important nombre de méthodes didactiques musicales, développées au cours du temps par une grande variété de musiciens et de professeurs, depuis les mondes du jazz, de la musique classique ou de la musique populaire, pouvant être empruntés si nécessaire. Cependant, le plus important sera de susciter une volonté organique (écoute de l’autre + interaction) de la part des participants, en une progression naturelle, vers une structuration de l’improvisation propre à cet ensemble singulier et non conventionnel. »

 

Retrouvez nous toute la semaine de cet atelier du 26 février au 1 mars sur notre page facebook et notre site www.squaredulau.fr pour des petits focus vidéo sur les retours d’expériences des participants et animateurs et ne ratez sous aucun prétexte le clou de ce spectacle et le résultat de cette expérience musicale déjantée : Vendredi 1 mars à 20h, les rideaux de notre forum des arts s’ouvriront sur « Le grand orchestre du désastre ! » un concert ouvert à tous sur réservation et à ne rater sous aucun prétexte !

 

 

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ACTIVITÉ RELIURE : Relier les pages et les gens https://www.mjcdulau.fr/2024-02/activite-reliure-relier-les-pages-et-les-gens-2/ Tue, 06 Feb 2024 14:00:21 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3303 «La reliure (nom dérivé de relier, lui-même issu du latin religare) est l’opération de production du livre intervenant juste après le travail d’impression. Elle englobe toutes les étapes de l’assemblage des pages ou des cahiers du livre jusqu’à la pose du matériau de couvrure » nous explique l’ami Wikipedia. Un art dont les ficelles remontent très haut dans l’histoire, jusqu’au Moyen Âge et qui fut pratiqué par toutes les civilisations de l’écrit, chacune développant, jalousement, des techniques, esthétiques et codes différents, mises en forme de ses canons en la matière.

 

Au sein du Laü, l’activité figure parmi les pionnières de la structure et rassemble aujourd’hui 45 adhérents pour 8 responsables et animateurs, répartis sur les multiples créneaux horaires jalonnant la semaine. Curieux et passionnés d’histoire, littérature et/ou artisanat se retrouvent ainsi régulièrement dans la salle « Gutenberg » (autrefois dénommée sobrement « salle de reliure ») pour s’adonner à la restauration ou la création d’ouvrages anciens et nouveaux, et surtout partager ce plaisir avec d’autres. Équipé en machines diverses nécessaires à l’exercice (dont une presse) offerts par feu le maire André Labarrère,  le lieu invite à la rencontre avec ses chaises qui se font face autour des tables d’ouvrage. Une mise en place qui, loin d’être anodine, témoigne d’une volonté aussi forte que partagée : relier, des pages bien entendu mais aussi et surtout des personnes. « Les gens viennent pour de multiples raisons explique Michel Roussillon, l’amour des livres, l’aspect manuel de la réalisation, la satisfaction de parvenir au bout d’une réalisation, d’un travail personnel où l’on met un peu de soi, mais tous partagent le plaisir de se réunir et partager un vrai moment de convivialité ». « Même si les groupes diffèrent selon le créneau horaire choisi par chacun, on partage quand même des moments où l’ensemble des adhérents se retrouvent, comme à l’occasion de la la galette des rois ! » renchérit Lydie Saugeron, entre deux manipulation de son ouvrage.

Au-delà de l’aspect convivial, c’est aussi une manière de pratiquer et d’apprendre qui est ici mise en valeur, que l’on retrouve d’ailleurs dans la plupart des activités au Laü. « Nos ateliers sont des animations participatives » précise Gérard Ollier. Connaisseur et pratiquant rompu aux ficelles de la discipline, il anime depuis 2 ans un de ces ateliers. « Bien entendu nous sommes là pour dispenser des savoirs mais cela vaut pour tous les participants dès lors qu’ils partagent entre eux leurs connaissances et s’aident mutuellement. D’ailleurs la plupart des animateurs sont d’anciens adhérents qui ont acquis suffisamment d’expérience pour superviser cette animation. Cette pédagogie participative crée une atmosphère de complicité très agréable où chacun se sent à l’aise, même les nouveaux venus. »

Le sourire aux lèvres et le regard pétillant propre aux amateurs – au sens premier « ceux qui aiment » – les animateurs me montrent une vitrine où trônent quelques-unes des confections les plus remarquables produites au fil des ans par les « relieurs » : un livre d’estampes relié « à la japonaise », un ouvrage avec une couverture, « un plat » dans le jargon, fait de cuir ciselé, un autre avec une mosaïque sur cuir, des dorures, incrustations, travail sur un plat de bois et même avec du parchemin…

Dénotant un travail aussi minutieux que finement réalisé, ces ouvrages illustrent le large panel de techniques et la variété de matériaux qu’il est possible d’utiliser en reliure.  « On parle de restauration quand on essaie de reproduire un livre à l’identique de sa première édition, mais ce n’est pas obligatoire, précise Michel. La reliure permet aussi de donner libre cours à ses idées de création, et on peut s’essayer à bien des techniques, même si toutes ne sont pas aussi accessibles les unes que les autres, que ce soit en matière de difficulté ou de coût». « Même si ce n’est pas forcément plus ardu en soi, nous conseillons aux nouveaux venus d’éviter le cuir, une matière chère, pour leur premier ouvrage. Mieux vaut se tourner vers des matières moins onéreuses, telles que la toile ou le papier confie Gérard ». En effet, si les machines et certaines matières sont fournies par l’activité, chaque adhérent doit lui-même amener les matériaux sur lesquels il désire travailler.

Entre 34 et 36 opérations différentes et successives sont nécessaires pour faire une reliure dans les règles de l’art. « Avant de faire, il faut défaire » m’explique-t-on. En effet, pour une reliure réussie, on commence par démonter les différentes parties du livre, pour ensuite recomposer le tout en remplaçant les éléments abîmés que l’on désire changer. Contrairement aux idées reçues, la reliure n’est pas l’apanage des ouvrages anciens, elle peut tout à fait se pratiquer sur des livres récents. D’ailleurs le fait de relier un livre lui enlève toute valeur sur le marché des collectionneurs.

« Même si le travail suit le même fil ou presque quelle que soit l’opération envisagée, chacun relie pour des envies bien à lui. Certains veulent protéger ou restaurer un livre qui leur est cher, d’autres se lancent un défi technique, d’autres encore laissent parler leur créativité. On met un peu de soi dans ces réalisations et chaque résultat est unique, fruit d’un travail et d’une composition personnels. Il y a donc un rapport d’affect avec l’objet et on est fier de partager ce résultat avec les autres » s’enthousiasme Lydie. L’occasion de partager avec les autres en donnant à voir son travail et en s’intéressant à celui des voisins pour, pourquoi pas, le voir finalement trôner à côtés des autres trophées dans la fameuse vitrine. Que l’on se rassure, aucune compétition n’émane de l’atmosphère de l’activité, simplement le plaisir de relier, des pages entre elles, soi-même et les autres.

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BONSAÏ : de la discipline à l’art de vivre https://www.mjcdulau.fr/2023-11/bonsai-de-la-discipline-a-lart-de-vivre-2/ Tue, 14 Nov 2023 10:11:05 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3184 Président depuis 2012 de l’association « le club palois du bonsaï », où il officie désormais en qualité de formateur national, Marc LADAGNOUS a partagé avec nous l’histoire de sa rencontre avec cette passion. Art traditionnel apparu au Japon et aujourd’hui pratiqué sur l’ensemble du globe, le bonsaï se révèle une discipline aussi accessible pour les nouveaux venus qu’exigeante pour ceux qui cherchent à la maîtriser. Parvenir au « bonsaï parfait », une quête d’idéal à laquelle les plus investis se consacrent tout au long de leur existence, développant un véritable « art de vivre » autour de cette passion…

Parce qu’il prend racine dans le temps, le travail du bonsaï ne donne à voir ses résultats qu’au terme de mois, saisons voire années. Sans doute est-ce dans ce rapport à une temporalité qui s’étire que résident les trésors de cette pratique, qui semble offrir bien plus que l’apprentissage d’un savoir-faire à ceux qui s’y investissent pleinement : patience, humilité, capacité d’émerveillement ou persévérance, autant de vertus nécessaires au travail de longue haleine exigé par la nature même de ces arbres, aussi petits que fascinants. 

 

Rencontre avec le bonsaï

Amoureux des montagnes et notamment de leurs sommets, Marc s’adonnait régulièrement à sa passion, l’alpinisme, en tant que guide de haute montagne. C’est au cours de ses ascensions, notamment en croisant toutes sortes de petits arbres poussant en altitude qu’il s’intéresse au bonsaï. « Lorsque j’ai frappé à la porte du club, cela faisait déjà plusieurs années que je m’intéressais aux bonsaïs. J’avais commencé à m’occuper de mes propres arbres en autodidacte, notamment après une rencontre avec un maître de la discipline, qui a su me transmettre le « virus ». Le club du Laü m’a permis de rencontrer d’autres passionnés et ainsi poursuivre mon apprentissage de façon plus ouverte, par le partage de savoir, mais aussi plus formelle, en passant des diplômes reconnus par l’Etat. Aujourd’hui je suis formateur national au sein du club, qui compte 5 autres formateurs (un régional et 4 départementaux) ».

 

Serrer des mains vertes

 « Nous proposons à nos adhérents un atelier tous les 11 jours, le mercredi soir ou le samedi après-midi (alternativement). L’atelier peut être thématique, sur un sujet donné comme le travail autour d’une technique ou d’une espèce en particulier, ou permettre aux participants d’échanger conseils et démonstration avec leurs propres arbres. Ce sont avant tout des moments conviviaux où l’on peut donner à voir son travail (tout comme apprécier celui des autres) et partager notre passion.

Contrairement à d’autres disciplines, l’évaluation du niveau d’un pratiquant repose avant tout sur ses aptitudes pédagogiques, sa capacité à transmettre son savoir aux autres, plus que sur ses « performances botaniques » à proprement parler, bien que ces deux dimensions soient forcément liées. Nos rendez-vous permettent de partager, apprendre ou transmettre des savoirs généraux sur la botanique du bonsaï ou au contraire spécifiques à une espèce en particulier. Un aspect qui en dit long sur la forte dimension de partage qui imprègne les ateliers de bonsaï.

Bien que fondés sur le simple plaisir de magnifier nos bonsaïs, les ateliers proposent également de participer à différentes compétitions, de la rencontre départementale aux concours internationaux. Il y a tout un tas de codes, dont toute la difficulté consiste à en comprendre les subtilités, qui régissent ces expositions compétitives. En fonction de son espèce, on travaillera différemment sur notre bonsaï. Choix du pot, décoration, lumière, installation, autant de critères tout aussi importants que le travail botanique réalisé en amont. Tout l’enjeu de ces rencontres consiste à magnifier son arbre le plus possible en jouant sur ces codes pour mettre en lumière ses atouts.

Beaucoup des membres du club (dont le nombre oscille en 20 et 25 selon les années) ont une belle collection personnelle avec des bonsaïs qui ont remporté des prix. Cela dit, notre club est ouvert et surtout accessible à tout le monde, même aux néophytes. Il est aussi facile de débuter dans la discipline qu’il est difficile de la maîtriser complètement, c’est toute la beauté de cet art, on ne cesse de s’y perfectionner et d’y apprendre des choses, que ce soit par les échanges avec d’autres passionnés ou par l’expérience. J’ai un ami de 85 ans, féru de bonsaï depuis de nombreuses années qui me confiait récemment apprendre encore des choses essentielles.

 

L’art de vivre « bonsaï ».

Au-delà de la discipline en elle-même et des progrès que l’on peut y faire, le travail du bonsaï s’effectue dans une temporalité qui lui est propre, et qui par définition s’étire dans le temps. « On travaille à la vitesse de l’arbre, sur un temps long, qui s’étire au fil des saisons, précise Marc, il ne vaut mieux pas être pressé de nature ! C’est précisément ce rapport au temps long qui apporte une bouffée de fraîcheur, par opposition à la frénésie des temps moderne. Philosophiquement, on penche du côté oriental, « Zen » dans ce rapport au temps et au monde qu’installe le travail du bonsaï. Par petite touche, avec patience et humilité on cherche une forme de perfection, vers laquelle on tend, se rapproche tout du long sans jamais pouvoir l’atteindre pleinement. Il y a quelque chose de très apaisant et enrichissant dans cette posture, dont l’imprégnation sur notre façon de vivre déborde largement le seul cadre du travail botanique. »

Une passion apaisée, dont on parfait les aspects tout au long d’une vie, nourrie du plaisir d’en partager le goût avec d’autres mordus de la pratique, c’est ce que vous offre le club du bonsaï palois au Laü, pour peu que vous preniez goût à cet art ancestral. Ouvert à tous, les ateliers vous ouvrent leurs portes tout au long de l’année, à vous d’en franchir le pas !

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Le Laü en fête https://www.mjcdulau.fr/2023-05/le-lau-en-fete/ Wed, 24 May 2023 08:26:24 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2997 C’est en spectacle que l’on célèbre le début de l’été au Laü ! Une période qui vient clôturer les ateliers de la saison et offre à ses participants de célébrer en public et sur la scène du Forum des Arts, le fruit de leur apprentissage annuel.

Pas moins de 4 spectacles s’offrent ainsi à vous pour le mois de Juin, entre danse et théâtre, donnant à voir un bel aperçu de la richesse artistique de notre collectif associatif : Soirée « Fiesta del Sol ! » animée par l’association de Salsa « Iroko », pensée pour faire de son public la véritable star de ce moment de fête « a lo cubano » ! Musique, danse, lumières mais aussi bienveillance et partage y seront les maîtres mots ! Un évènement suivi de près par « La Ligne » : une soirée chorégraphique à la forme originale, entre danse et conférence, infusée de la thématique de « l’héritage et la transmission », une création originale de l’association DJU-DJU.  C’est sous les feux de la rampe que la compagnie de théâtre « les Explorateurs «  conviera son public par la suite, avec la représentation de la pièce « Tristesse et joie dans la vie des girafes », de Tiago Rodrigues, jouée par les élèves des ateliers. Enfin, l’association de danse orientale Nejma nous invitera au voyage, avec un spectacle haut en couleur, où fleurissent les costumes chatoyants des élèves de l’activité.

Un programme artistique des plus riches auquel nous vous convions chaleureusement, sans oublier, dès samedi prochain, le 27 mai, deux évènements importants. L’assemblée générale de la M.J.C du Laü, qui s’ouvrira à 10h et une rencontre d’exception proposée le soir à 20h : animée par l’écrivaine franco-iranienne Sorour Kasmaï, cet évènement nous proposera de revenir sur l’histoire et l’actualité du combat pour la liberté mené en Iran par ses habitants, entre espoirs, épreuves et perspectives à venir.

 

Fiesta del sol, soirée salsa, son y bachata, avec l’association Iroko Samedi 3 juin à 21h

« On finit l’année en beauté avec une soirée de fin de saison qui s’annonce pleine de surprises ! »  nous souffle l’association Iroko, connue de tous les amateurs de salsa de la région. Nous proposant tout au long de l’année des soirées dansantes thématiques toutes plus réussies les unes que les autres, c’est avant tout sous le signe du partage et de la rencontre que les organisateurs de ces évènements nous ouvrent les portes du Forum des Arts, ainsi que le rappelle leur présentation de ce prochain évènement :

« Pas de spectacle car VOUS serez les stars ! Danse, musique caliente-super DJ, animations, cadre soigné et… softs gratuits ! Tout est réuni pour vous offrir un moment de fête « a lo cubano ». Venez vous éclater sur la piste au son de la Timba et autres Salsas, du Son, des danses caribéennes et de la Bachata, le tout saupoudré d’afro-cubain car on a peur de rien ! L’été sera déjà là avec la soirée « FIESTA DEL SOL », dès 21h.
On est impatients de vous accueillir.

En complément de ses cours hebdomadaires de danses au Laü (cubaines et afro-caribéennes), l’association Iroko vous propose régulièrement des stages d’approfondissement (pour perfectionner une technique particulière ou s’essayer à une nouvelle)  ainsi que des soirées thématiques avant tout placées sous le signe de la convivialité. Avec un véritable accent mis sur la création d’ambiance (lumières, décors et bien entendu musique sont au rendez-vous) les thèmes retenus prennent vie : le carnaval, les racines, le cinéma ou les artistes cubains, les idées ne manquent pas et c’est une véritable invitation au voyage qu’adresse Iroko à son public, que l’on prend plaisir à vivre dans le partage et l’échange, des piliers du Laü.

 

« La ligne », une soirée chorégraphique proposée par l’association de danse africaine-contemporaine DJU-DJU le samedi 10 juin à 18h

Infusée par la thématique de l’héritage, la transmission et le lien, la soirée proposée par DJU-DJU proposera plusieurs temps forts, prenant différentes formes. En ouverture, c’est une « conférence-dansée » intitulée « le Vodou autrement », alternant discours et chorégraphies qui sera proposée. Animé par le chorégraphe, Vincent Harisdo, ce temps d’échange nous proposera de jeter un regard curieux et débarrassé des idées reçues sur cette pratique culturelle et rituelle présente dans de nombreuses régions du monde. C’est ici par le prisme du Bénin que sera évoqué le Vodou. Un pays dont est originaire Vincent Harisdo, et une culture à la source de laquelle puise abondamment Sophie Gamba-Lautier, (la professeur de danse de DJU-DJU) pour ses créations chorégraphiques.

Après une pause fraîcheur et restauration proposée à la « Guinguette éphémère » du Laü, c’est par le spectacle éponyme de la soirée, la Ligne, donnée par les danseuses des différents ateliers de Cie DJU-DJU que se clôturera cette soirée.

Billeterie sur Helloasso : https://www.helloasso.com/…/la-ligne-soiree-choregraphique)

 

Théâtre : « Tristesse et joie dans la vie des Girafes » : les 14, 15 et 16 juin à 19h15

Chaque année, Claire Chaperot, professeur de théâtre au sein de  la troupe des « Explorateurs » (« les Explos » pour les intimes) choisit avec soin la pièce qui sera travaillée tout au long de l’année avec ses élèves, jusqu’à sa représentation finale. Toujours issues du répertoire contemporain qu’affectionne particulièrement Claire, ces œuvres se distinguent par leur richesse : « nous en découvrons le sens tout au long des répétitions, ce sont des œuvres qui ne se laissent pas cerner d’emblée », confiait t-elle.

C’est sur une pièce du dramaturge Tiago Rordigues, qui vient d’être nommé directeur du festival d’Avignon, que Claire a jeté cette année son dévolu. « C’est un auteur dont j’affectionne particulièrement les textes et que j’ai eu la chance de rencontrer l’an passé dans le cadre du festival ».

Voici le synopsis de l’œuvre :

Un parcours initiatique. Girafe est une petite fille de 9 ans. C’est sa mère qui lui a donné ce nom, car elle est grande. Un peu sur le modèle de Candide, elle va de rencontre en rencontre, en traversant une Lisbonne dévastée par la crise économique. Elle est accompagnée par son ours en peluche suicidaire : Judy Garland. Cet ours parle et dit énormément de grossièretés. Nous comprenons que la mère de Girafe est morte. Elle découvre le monde, en étudie les rouages, elle grandit sous nos yeux. Sa quête est un peu plus triviale que celle de Candide : elle cherche a trouver 53 507 euros pour pouvoir s’abonner à la chaine Discovery Channel. C’est ce qui motive son errance. Après avoir essayé avec son père, elle va voir un banquier qui la reçoit très mal. Elle apprend, suite à une rencontre avec une panthère (figure allégorique du mal), que pour trouver cette somme facilement il lui faut faire un casse dans une banque. Dans la scène suivante, un policier lui apprend que la loi interdit le braquage. À partir de cette rencontre, elle n’a plus qu’un but : s’entretenir avec le Premier Ministre portugais pour qu’il lui accorde le droit de braquer. Elle y arrive et grâce à un habile chantage, elle obtient cette autorisation. La pièce se finit par un constat amer pour Girafe : le Premier Ministre peut l’autoriser à braquer une banque mais ne pourra jamais ramener sa mère à la vie. »

Cette œuvre nous embarque dans un voyage initiatique, au fil duquel apparaissent des personnages bigarrés et haut en couleur. Un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte !

La représentation des explorateurs est découpée en 2 parties, jouées par les élèves adultes issus des différents ateliers de la troupe.

 

Association Nejma : spectacle de danse orientale : le samedi 24 juin à 20h

Pourquoi prendre l’avion quand on peut voyager aux confins de l’orient sans bouger de sa chaise ? Ce voyage sur les terres des dunes de sable, les couleurs chatoyantes et danses ondulatoire hypnotiques, c’est l’association Nejma qui vous le propose, avec un spectacle des plus éclatant, donné par les élèves, de tous niveaux, qui ont travaillé toute l’année leur chorégraphie pour le plus grand plaisir de nos yeux et nos oreilles. Un spectacle de danse égyptienne et orientale qui nous embarque dans un tourbillon de voiles colorés mettant tout nos sens à contribution.

L’association NEJMA développe et promeut dans un cadre laïc, les arts et cultures du monde notamment du Maghreb et du Moyen Orient, à partir de la musique, de la danse mais également par des conférences, des soirées débats, des expositions. C’est la restitution des chorégraphies créées tout au long de l’année qui vous est ici proposée.

Billeterie en vente sur place le soir du spectacle (à partir de 19h30).

Tarifs : 10 € euros et 7 € enfant 3/7 ans.

Association NEJMA  – Mail : nejma.danseorientale@gmail.com

 

 

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« L’homme qui porte les frontières » : une performance artistique au Laü ! https://www.mjcdulau.fr/2023-04/lhomme-qui-porte-les-frontieres-une-performance-artistique-au-lau/ Wed, 12 Apr 2023 14:37:53 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2907 Le Laü s’est récemment transformé en scène d’art moderne : déambulant le long de notre cour centrale, jusqu’à finir sur la scène du Forum des Arts, une étrange procession, composé d’un trio hétéroclite, évoluait sous les yeux d’un public happé par cette performance. La peau recouverte d’argile, méconnaissable sous son costume mélangeant couleurs, symboles et extravagance créative, une tenue dont la seule composition s’apparentait à une véritable scénographie, l’artiste plasticien Mega Minfiedi Tunga, déroulait sa création. Dans son sillage, 2 danseurs connus au Laü, Sophie (professeur de danse contemporaine dans l’association DJUDJU) et son fils Paco, aujourd’hui danseur professionnel, lui emboîtaient le pas, virevoltant au fil d’une chorégraphie processionnelle qui jouait sur les éléments extérieurs du Laü. Sous les pas de cette procession artistique, l’ordinaire devint extraordinaire : un passage piéton se fit symbole de l’interdit et franchissement de frontière, des conteneurs à poubelle, se muèrent tremplin pour les danseurs, et les franchissements des portes de notre Forum des Arts devinrent le symbole le passage initiatique à un autre âge…

C’est en partenariat avec l’association bordelaise MC2A que s’est monté ce projet de longue haleine, intitulé  « Telema ». En Linguala (langue parlée en république démocratique du Congo), « Telema signifie « lève toi » ! Une injonction qui peut aussi se traduire « comme une invitation formulée à l’artiste congolais Mega Minfiedi Tunga ; invitation qui repose sur l’envie d’interroger avec lui la question des frontières en Afrique, leur origine et leur devenir. En l’accueillant en résidence, nous partageons les réflexions que suggère son travail plastique, graphique, à mi-chemin entre le dessin, le collage, la cartographie et le roman graphique. L’artiste instaure dans son travail le concept de résidence comme mode de création qui lui permet de s’isoler, de créer, et aussi d’observer avec recul les histoires et les faits de la société.1 »

Installée à Bordeaux depuis 1989 MC2A est une association qui mène des activités de création théâtrale, de diffusion et de formation artistique, réunissant des artistes, animateurs et intellectuels d’Aquitaine et d’Afrique. Le but étant l’échange entre les pays du Nord et du Sud. C’est à leur initiative que s’est monté ce projet.

 A la croisée des imaginaires

« L’homme qui porte les frontières » : c’est le titre donné à sa performance par l’artiste congolais, au sortir d’une semaine passée en résidence au Laü. Une période de gestation créative au cours de laquelle ce dernier s’est isolé pour travailler à son œuvre, tout en cultivant les rencontres avec différents acteurs venus d’horizons variés, à l’instar des membres de l’atelier « frontières » dont nous vous parlions récemment dans notre article.

Comme nous le rappelait une participante de cet atelier qui s’est déroulé en amont de la résidence, « le thème des frontières évoque  immédiatement en chacun des connotations ou réflexions qui lui sont propres. »

Qu’elles soient physiques ou imaginaires, tracées ou métaphoriques, extérieures ou intérieures, les frontières bordent en effet notre monde et notre imaginaire.

 

 

Un thème cher à l’artiste

Tout au long de son parcours universitaire, professionnel ou lié à sa vie, Mega s’est intéressé à « la ville », ou plutôt aux villes, à leurs formes, leur identité, leurs dynamiques. «  Sculpteur de formation, j’ai commencé mes études aux beaux arts de Kinshasa. Bien que très riche, l’enseignement y était très académique et codifié, figé dans le temps depuis les années 50. En passant mon master à Strasbourg, j’ai découvert un enseignement plus ouvert, où l’on partait des envies créatives des étudiants et non des étudiants eux-mêmes pour la pédagogie. Cette liberté créative était grisante. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’intéresser au concept de ville, notamment à ces villes dans les villes, faites de tôle et de bétons, les bidonvilles. Plus généralement, je m’intéressais à l’aspect organique des villes, leurs organisations, leurs différentes formes, les nombreuses vies et parcours qu’elles abritent. Quand on dort, tout le monde partage le même sommeil, mais on se réveille dans des lieux et des vies bien différente.  Vivre à Kin (Kinshasa) c’est déjà une performance en soi ! s’amuse l’artiste. Chercher son pain, vivre façon « article 15 » (une expression renvoyant au système D, à la débrouille avec ce que l’on a), osciller entre vivre et survivre mais aussi baigner dans une effervescence permanente, un torrent de vies, la solidarité de tous, la famille, autant d’aspects qui traduisent l’identité changeante de « Kin », ses multiples facettes.

Bien que différentes par bien des aspects, on retrouve pourtant beaucoup de liens entre Kinshasa et d’autre grandes villes. Mes études et mon parcours m’ont offert de découvrir ces métropoles, autres que Kinshasa dans le monde entier, sur tous les continents, et avec elles les autres modes de vie qui les irriguent.  Des découvertes qui ont nourri ma réflexion et ma créativité, mon envie artistique de porter un regard sur l’urbain.

 

Franchir les frontières

« Quand on se penche sur la ville, on touche à une multitudes de thématiques sociétales, historiques, géographiques, philosophiques etc.. telles que la question du genre, des modes d’être au monde, de l’organisation ou la hiérarchie en société, de la liberté ou des mouvements des individus.

Ce que je propose en terme de productions artistiques, sont des formats qui ne rentrent pas dans les galeries… Si je me définis comme artiste, mon travail se nourrit aussi du milieu universitaire, et notamment de la sociologie. Par exemple l’anthropologue Dominique Malanguais qui travaille sur les problématiques liées à la ville africaine a nourri mon travail mais s’est aussi nourri du mien. C’est quelque chose que j’aime faire et la performance est l’une des formes d’expression artistique qui m’offre de traduire cette posture et ce regard.

Appréhender le concept de frontière n’est pas facile compte tenu de la richesse polysémique du terme, qui recoupe de nombreuses perspectives et problématiques. Mais c’est un axe créatif fertile. Comme je l’ai fait tout au long de mon parcours d’artiste, j’ai aimé rencontrer les personnes venues de tous horizons pour cet atelier. Thérèse, Paco et Sophie (tous 3 participant à la performance, Sophie et Paco étant les danseurs qui suivaient Mega sur son parcours, NDLR) ne sont pas des plasticiens professionnels, mais la frontière est un concept qui leur parle, qui parle à tous. Qu’elles soient arbitraires, artificielles ou naturelles, les frontières existent entre les gens. Ces frontières ne sont pas forcément fixes, elles peuvent aussi bouger, changer, se transformer ou nous transformer.

« L’homme qui porte les frontières »

« La performance implique une certaine « douleur », il faut donner de soi, on accouche de quelque chose, on implique notre corps, l’art est inscrit dans notre chair, explique Mega. Cette performance prend ici la forme d’un parcours, elle se donne à voir en mouvement, elle n’est pas fixe. Mon corps devient un support artistique, comme une toile, je deviens la frontière, une frontière qui appelle à être franchie. C’est comme ça que devraient être appréhendées les frontières, comme une porte et non un mur. »

Tout au long de la semaine de résidence, Mega s’est attelé à la création d’un costume haut en couleur, portant sur lui des panneaux de circulation et des barrières confectionnées avec du fil de fer, bariolées de chaussettes symbolisant « les pas de ceux qui rentrent et qui sortent, les traces fixes de tous ces passages, ces vies, ces moments, ces histoires ». « En portant cette « robe -barrière », je symbolise alors cet obstacle. Derrière moi, les danseurs (Paco et Sophie) contrastent, par leurs mouvements et leur liberté, avec ce mur, questionnent cette frontière, ils donnent à voir leur souffle de vie et leur déplacement au fil des frontières. Des humains qui se déplacent et invitent les gens à participer à l’expérience de façon vivante, à franchir eux aussi une frontière. »

 

1 : extrait de la présentation officielle du projet Telema par l’association MC2A.

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Passer la frontière https://www.mjcdulau.fr/2023-03/passer-la-frontiere/ Wed, 29 Mar 2023 09:16:09 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2860 Dans le cadre du projet « Telema » proposé par l’association MC2A, le Laü a le plaisir de recevoir l’artiste congolais Mega Mingiedi Tung, qui y mènera une résidence dédiée  à la thématique des « frontières ». Passionné par ce sujet, sur lequel il travaille depuis des années (en particulier les africaines) l’artiste inscrit sa créativité dans une démarche fondamentalement ouverte, faisant de cette résidence un mode créatif privilégié. 

Allant à la rencontre des autres, individus ou groupes, amateurs ou professionnels, de leurs regards, sensibilités, idées, dans toute leur diversité, il intègre dans son processus créatif ces rencontres d’où surgissent l’inattendu pour nourrir la construction de son œuvre, qui se donnera à voir dans sa finalité ce vendredi à la M.J.C. à l’occasion de sa sortie de résidence.

Un évènement sur lequel nous reviendrons plus précisément lors d’un prochain article mettant en exergue l’ensemble de ce projet qui mobilise plusieurs acteurs, artistes ou non, désireux d’y participer.

 

Un processus créatif à l’image de la M.J.C.

C’est dans la perspective de cette résidence qu’un groupe de volontaires s’est réuni la semaine passée au Laü  afin de travailler en amont sur une traduction graphique collective du concept de la frontière et de ses évocations. Au-delà de la participation au projet de Mega, notamment en présentant les œuvres réalisées pour qu’elles inspirent son travail, cet « atelier des frontières » répondait avant tout au désir de ses participants de travailler de façon collective sur ce sujet, le long d’un processus donnant la part belle à « l’inter créativité » reflétant ainsi parfaitement la démarche adoptée par l’artiste.

« On va jouer avec la peinture et voir comment les couleurs réagissent lorsqu’elles se rencontrent. Nous allons aller à la rencontre de l’autre dans la couleur » annonce Odile. Peintre et sculpteuse, l’animatrice de ce petit groupe composé de 7 participants. « Moi je fais des ponts de couleurs, pour traverser ces frontières, s’amuse Kiki, une des participantes. Réunis autour d’une grande feuille de papier glacé sur laquelle ont été versés des gouttes d’eau, les participants font glisser leur pinceau imprégné d’une peinture choisie, traçant ainsi des traits de couleur qui se rencontrent et donnent à voir des résultats chromatiques aléatoires et inattendus…

Animatrice du groupe, Odile est une artiste qui a produit de nombreuses œuvres sur différents supports. « Comment parler des frontières ? comment traduire artistiquement ce qu’elles nous évoquent ? c’est tout l’objet de cet atelier, explique-t-elle. J’ai volontairement choisi de ne pas structurer son déroulé, de façon à laisser la place à la spontanéité de chacun, à l’inattendu. L’idée est d’abord de nous rassembler, d’échanger les idées, les perceptions, tout ce que nous évoque le mot « frontière ». Je propose des façons différentes d’aborder ce thème à travers des micro ateliers : on va par exemple travailler d’abord individuellement sur des mots ou des dessins traduisant ce que nous évoquent les frontières avant de reprendre la création d’un autre participant pour la poursuivre, ou rebondir dessus. Cela crée de l’inattendu, de l’aléatoire.

Le plus intéressant dans ce projet, c’est la démarche, bien plus que le résultat, C’est de chercher ensemble ce que nous dit ce mot, en se renvoyant nos regards les uns les autres, en rebondissant sur le travail ou la vision d’un autre pour se la réapproprier ou y répondre… explique Thérèse, à l’initiative de cette proposition d’atelier. C’est ce partage, ce cheminement partagé qui représente vraiment l’œuvre.

Frontières physiques et intérieures.

 « C’est d’abord le thème qui m’a plu et m’a donné envie de participer à l’atelier, explique Kiki,  comme elle aime qu’on l’appelle.  « Frontière » c’est un mot que l’on peut prendre par plein de bouts : comme les frontières concrètes qui séparent les pays et les hommes et pour lesquelles éclatent des guerres comme c’est le cas aujourd’hui entre l’Ukraine et la Russie. Il y a aussi les frontières intérieures qui sont plus difficiles à appréhender. Ça m’interroge, et j’aime en parler dans ce groupe, on peut échanger nos visions respectives dans une ambiance conviviale.

Personnellement cela me rappelle mon adolescence rebondit Alain. Ce thème des frontières m’interrogeait déjà et m’inspirait un sentiment de révolte. Dans un monde idéal, les frontières entre les pays devraient être balayées selon moi, ce sont des murs qui enferment, qui coupent la liberté.  Je me souviens du mur de Berlin d’alors, et de ce qu’il m’inspirait comme dégout. C’est la même chose aujourd’hui, il suffit de voir tous ses migrants qui meurent à nos frontières… c’est révoltant.

Aujourd’hui beaucoup de murs se dressent sur terre, entre les USA et le Mexique, en Israël, explique Odile. Ils incarnent un symbole fort, celui du pouvoir politique qui contraint. Nous essayons ici de travailler sur les symboles justement, à travers différents supports comme des mots, un dessin, ou un symbole choisi reflétant la frontière. J’ai ensuite demandé aux participants de prendre le symbole réalisé par un autre, pour y répondre, le retravailler, pour aller vers l’autre dans et par nos dessins.

 

 

 

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Atelier « dessin, BD et manga » : libérer l’imaginaire https://www.mjcdulau.fr/2022-11/atelier-dessin-bd-et-manga-liberer-limaginaire/ Tue, 29 Nov 2022 15:52:25 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2747 Fraîchement apparu au Laü depuis la rentrée de Septembre, l’atelier de « dessin BD et Manga » animé par Nicolas Guillerme propose à ses jeunes participants un apprentissage original, participatif et dynamique faisant la part belle à la créativité de chacun. La découverte et l’étude des nombreuses techniques propres au neuvième art s’accompagnent ainsi d’une mise en réflexion sur les ficelles de la scénarisation. Laisser libre court à son imaginaire pour mieux y puiser et traduire en dessin son originalité, une approche héritée du parcours de Nicolas dans sa découverte et son apprentissage du dessin et de la peinture mais aussi et surtout de la pédagogie, dont il a fait son cœur de passion aujourd’hui.

 

A la poursuite d’une passion

 

« Autant que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé dessiné, à commencer par des gribouillages dans les marges de mes cahiers scolaires, dès mon plus jeune âge ! » Se rappelle Nicolas. C’est quelque chose qui m’a toujours habité je crois, la passion pour le dessin et la création graphique, que ce soit en tant que spectateur ou créateur d’ailleurs… J’ai toujours su que le dessin, la peinture ou plus généralement le travail graphique tiendrait une place importante dans ma vie, alors même que je ne viens pas d’une famille d’artistes. C’était mon truc à moi, quelque chose qui m’a toujours plu sans que l’on m’y ait poussé. Cela dit, je suis intimement persuadé que cette seule passion ne fait pas un dessinateur, ce n’est pas quelque chose d’inné auquel on serait ou non prédestiné. C’est avant tout par l’apprentissage et le travail que l’on développe un talent. Aimer le dessin permet de s’adonner à ce travail de façon entière, mais ce goût peut aussi naître en découvrant cet apprentissage, il faut simplement essayer, se lancer. »

Son bac en poche, Nicolas entame un cursus de graphiste, axé notamment sur la PAO (publication par ordinateur). Un apprentissage qui, bien qu’intéressant sous plusieurs aspects, ne répond pas pleinement aux aspirations de l’artiste : « Si les outils qu’elle offre ouvrent effectivement des perspectives inédites en matière créative, l’aspect numérique de cette formation me rebutait un peu dans le fond : j’aime avant tout sentir le crayon glisser sur le papier, le pinceau colorer la toile, une sensation totalement absente du travail par ordinateur. »

C’est donc au sein d’une école de peinture que Guillaume poursuit son cursus, où ses séances pratiques s’accompagnent de cours d’histoire de l’art, et d’arts plastiques. « Je garde d’excellents souvenirs de cette période, riche en enseignements. La culture graphique que l’on y dispense s’avère une précieuse ressource dans laquelle on peut puiser de l’inspiration tout au long d’un parcours et qui offre de mettre en perspective les œuvres que l’on découvre en rapport avec les grands mouvement artistiques.

Fort de ces bagages culturels et techniques, Nicolas intègre une école d’art en Belgique très sélective. Deux sections sont proposées : la peinture et bande dessinée. « J’étais inscrit en peinture, mais cette proximité m’a permis de découvrir les cours de BD, qui m’ont d’emblée attiré. Enfant des années 80, j’ai grandi, comme tous les enfants d’alors, avec le club Dorothée et les mangas animés que l’on y diffusait. Ils représentent un véritable pan de la culture populaire qui n’a cessé de gagner de l’audience auprès des publics dans le monde et à fortiori en France, pays où on lit le plus de manga après le japon. Quand on les analyse un peu, on s’aperçoit que ces œuvres puisent fortement dans l’imaginaire partagé, nourris des grands mythes fondateurs et autres légendes populaires. C’est une formidable source qui résonne en de chacun de nous. Je pense que c’est ce qui explique leur succès auprès de tous les publics, jeunes ou plus âgés.  

De l’étude à l’enseignement : l’autre côté du miroir

 

Au sortir de ces études, Nicolas investit un atelier au sein duquel il se voit proposé d’enseigner la BD. « Ce n’est pas quelque chose que j’avais vu venir, confie-t-il amusé ». Elève, j’ai toujours un peu « subi » l’enseignement, je ne tenais pas en place et avais du mal à rester assis tranquillement derrière ma chaise. Pour moi c’était un peu le monde à l’envers de passer de l’autre côté de la barrière, mais ce passage m’a offert de formidables découvertes sur le plaisir de partager une passion. Voire les enfants et ados développer leur imaginaire, leur technique, leur talent ou leur envie est tout simplement formidable. Ce qui est proprement génial, c’est ce moment où l’on comprend que l’on a fait comprendre, où apparaît une étincelle dans le regard de l’élève… Ça n’a pas de prix.  

Aujourd’hui, en parallèle de la création de tableaux, enseigner est devenu mon principal travail. On est tout seul lorsqu’on peint, face à soi-même, ce qui est un exercice tout à fait passionnant, mais l’enseignement nous permet d’apprendre énormément et de façon continue.  Raison pour laquelle j’ai fondé « l’Atelier chromatique », mon association, au sein de laquelle ces deux aspects de ma vie professionnelle convergent en se nourrissant respectivement. J’ai ainsi investi un local, où se regroupent les savoirs, le matériel nécessaire et les créations. Cela me permet d’ailleurs de proposer des outils aux élèves de la M.J.C. pour les initier à différentes techniques.

 

L’atelier chromatique : structurer son imaginaire

 

Les séances proposées à la M.J.C. sont pensées sur une année et reposent sur l’idée de développer, accompagner et structurer par la méthode et l’apprentissage technique la créativité très souvent foisonnante des jeunes (de 9 à 12 ans) qui s’y engagent. Il s’agit de travailler sur l’autonomie créatrice grâce à cette méthodologie. J’essaye d’éviter à tout prix les aspects rébarbatifs que peuvent revêtir ces leçons en partant des envies des participants tout en suivant un fil pédagogique. Je m’appuie également sur l’étude de « cas » issus des mangas ou film d’animation que connaissent ces jeunes pour travailler un point thématique précis, comme par exemple le drapé, les jeux d’ombres et de lumière et leur incidence sur un rendu, les cheveux d’un personnages, la restitution d’une explosion etc… Dans cette perspective, la BD et les manga constituent une mine d’or inépuisable ! Au final, les ados disposent d’une palette d’outil pour mettre en forme leur imaginaire mais aussi réfléchir à la dimension narrative de leur idée. En effet, bien qu’essentielle à l’œuvre, la technique de dessin reste un moyen de mettre en scène une histoire. Réfléchir à cette dimension de mise en scénario en amont se révèle incontournable mais aussi passionnant.

 

Je reste sans cesse stupéfait de l’imagination débordante des ados, qui ne cessent de me surprendre dans leur façon de faire ou d’envisager une création. J’assiste parfois à de véritables coup de génies, que l’on partage avec le groupe en atelier, de façon à ce que la créativité des uns nourrissent celle des autres ! Vous pourrez d’ailleurs admirer certaines de ces réalisation en fin d’année, à l’occasion de l’exposition que nous faisons des planches des participants !

 

Les ateliers chromatiques sont proposés à raison d’une session de  2 heures par semaine, de Septembre à Juin.

 

 

 

 

 

 

 

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Atelier marionnettes : au fil des imaginaires https://www.mjcdulau.fr/2022-09/atelier-marionnettes-au-fil-des-imaginaires/ Tue, 27 Sep 2022 15:01:04 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2629 Fraichement apparus cette année au sein des activités de notre M.J.C. qu’ils viendront enrichir, les ateliers de l’association « ô mains libres » proposent à leurs jeunes participants d’apprendre à créer et animer de A à Z leur propre spectacle de marionnettes, depuis la confections de ces marionnettes selon différentes techniques à l’élaboration d’un scénario. Une approche globale de la discipline qui se révèle un solide tremplin vers la libération de l’expressivité, de l’imaginaire et la créativité comme nous le partage Marion Espinose, animatrice de ces ateliers qu’elle mis sur pied il y a quelques années.

Intemporelles marionnettes

Pour la plupart d’entre nous, le mot « marionnette » évoque immédiatement le spectacle de Guignol que nous avons tous vu enfants : on y voit le protagoniste se faire rosser par la maréchaussée à coup de matraque, ce qui ne va pas sans faire rire le public. C’est en redécouvrant ces fameuses scènes de Guignol, lors d’un festival dédié, que Marion réfléchit à  la violence de la mise en scène, dès lors que l’on délaisse la forme « clownesque » : je me souviens avoir été fortement rebutée par cette violence, ce qui m’a poussé à découvrir d’autres formes de marionnettes, et avec elles d’autres approches de spectacle. Tombée amoureuse de cet art, Marion s’est plongée dans son apprentissage jusqu’à donner vie à son propre spectacle, qu’elle donne en représentation en divers lieux donc des festivals dédiés à la discipline, tels que la « Nuit des fôrets ». Intitulé « Hateya la Chamane », ce spectacle prend place au cœur de la culture et des mythes amérindiens, teinté de spiritualité animiste.

Si l’art des marionnettes plonge profondément ses racines dans l’histoire (jusqu’à la Renaissance), il se donne encore aujourd’hui à voir sous des formes plus modernes. « c’est l’un des aspects intéressants de cet art, précise Marion, son intemporalité. Beaucoup de traditions se donnent à voir dans les multiples déclinaisons de formes qu’on connues les marionnettes au fil des âges. Un mouvement qui se poursuit d’ailleurs encore aujourd’hui, avec l’ajout d’éléments bien plus moderne et contemporains. J’essaie de montrer cette histoire aux enfants, en présentant les différents types de marionnettes qui ont jalonné l’histoire, de la marionnette à Gaine issue du théâtre de Guignol à celle du sac, qui se joue sur table et dont la confection reste très accessible, notamment pour les enfants.

 

Une histoire d’émerveillement.

L’une des plus grande force du spectacle de marionnette reste son accessibilité : « un simple sac en tissu, une tige de bois et une boule de papier maché suffisent pour créer un personnage et ouvrir la porte sur l’imaginaire de l’enfant qui l’a conçu. Il y a un aspect universel dans ces spectacles très gestuels, où l’on peut donner vie à des personnages et créer une histoire pour véhiculer et partager des émotions qui seront comprises par tous, qui nous transportent dans cet imaginaire commun et cette capacité d’émerveillement hérité de notre enfance. Une dimension accessible autour de laquelle Marion avait construit des ateliers philo pour les enfants, dans un cadre scolaire. « Mettre en scène via les marionnettes, les idées abordées dans ces ateliers les rendaient très accessibles pour des enfants et les connectaient à leurs imaginaires.  

C’est avant tout ce que je cherche dans l’animation des ateliers à la M.J.C. : que les enfants ouvrent des portes sur leur imaginaires foisonnants et qu’ils y puisent pour libérer toute leur créativité ».  

 

Les p’tits artistes en herbe

A cette fin, Marion accompagne les enfants dans une approche globale de la marionnette : «  je m’appuie sur les différents aspects de la discipline pour proposer un panel d’activité varié et aborder la création de spectacle sous toutes ses coutures : « la confection de marionnette proprement dite ainsi que sa manipulation mais aussi  l’improvisation ou l’élaboration d’une belle histoire. Cela passe par un panel d’activité varié qui me permet de partir des envies de l’enfant sur le moment, auxquelles je m’adapte de façon structurée. Au-delà de leur concentration qui s’en trouve améliorée, partir des initiatives des enfants permettent de rester dans le plaisir de ce qui leur donne envie : écrire, confectionner, jouer un personnage, élaborer un décor etc… Cela permet également de dépasser les blocages psychologiques qu’ils peuvent éprouver et libérer pleinement leur créativité. »

« la création de marionnette instaure un rapport très affectif entre le petit créateur et  son personnage : on fabrique un être, et on imagine sa personnalité, il y a quelque chose de magique dans cette vie que l’anime, que l’on met en mouvement et que l’on donne à partager avec d’autres. C’est vraiment grisant » !

 

Les ateliers marionnettes s’adressent aux enfants de 6 à 11 ans et propose un rendez vous hebdomadaire, le mercredi de 17h à 18h30 à ses participants. Venez donc essayez une séance gratuitement à la M.J.C. pour donner vie à vos rêveries !

 

 

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la poésie à l’oreille https://www.mjcdulau.fr/2022-09/la-poesie-a-loreille/ Tue, 13 Sep 2022 15:41:13 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2621 Dans le cadre de son soutien à la création et la vie artistique locale, la M.J.C. a le plaisir de vous convier vendredi 23/09 à la lecture publique d’extraits du dernier recueil de poésie de Lévi Dos Santos, lus par leur auteur.

Intitulé « Je me lèverai de bonheur », (comme un pied de nez lancé à l’œuvre majeure de Marcel Proust), cet ouvrage fraîchement défourné de l’imaginaire de son créateur se compose de 23 textes originaux qui se font autant d’invitations au voyage littéraire, à la contemplation, l’émotion ou la célébration de la force poétique.

« Les vingt-trois textes de ce recueil de poésie relatent des souvenirs, distinguent des lieux, fêtent la nature, des paysages singuliers, un patrimoine, nous souffle Lévi dos santos. Chaque poème a surgi sans prévenir, sous le coup de l’émotion. Et, bien que forts différents, ils composent, rassemblés, un tableau homogène qui balance entre gaieté et tristesse, lumière et désespoir, puissance et détresse. L’instant vécu, éperdument, suggérant une sensation ou un saisissement à l’état pur, est la marque de cette collection. Comme un culte voué à la contemplation. »

 

Fenêtre sur infini

 

Les latinistes le savent, le mot « carmen » désigne tout autant « la poésie » que « le sortilège », la magie, l’incantation. Une polysémie nous renvoyant avec force au formidable pouvoir du verbe lorsqu’il se fait poésie, venant frapper avec une douce brutalité les oreilles de ses auditeur. Un pouvoir poétique dont Lévi Dos Santos aime rappeler la teneur : « la poésie ne saurait être réduit à sa seule dimension esthétique, elle est plus que la production du beau : c’est avant tout une question d’imaginaire, de fulgurance, d’une instantanéité s’ouvrant sur l’intemporel, une intuition de l’absolu. Contrainte de par sa forme puisqu’elle se doit d’être brève, concise, finie,  elle se révèle à l’inverse sans limite dans sa capacité à ouvrir les yeux sur des espaces, des possibles et des imaginaires quasi infinis, dont elle saisit l’immensité et l’essence en quelques mots. »

A l’heure d’une omniprésence numérique, dont les écrans se font les émissaires, accaparant les esprits pour les plonger dans un perpétuel divertissement, la poésie nous embarque à contrecourant de cette temporalité « marketing ».  Elle invite à la contemplation, transporte notre regard sur le monde et nous même en dehors de ce tumulte assourdissant, ainsi que le partage Lévi Dos Santos : « Lire la poésie, c’est lire l’étonnement. Il est bien difficile de s’émerveiller, d’ouvrir son esprit et son âme à la vie lorsqu’on est obnubilé par un écran. Comment s’égarer volontairement, laisser vagabonder notre imaginaire, vaquer notre esprit à l’heure de cette instantanéité, de cette temporalité « court-termiste » aux antipodes de l’infini sur lequel ouvre la poésie ? »

 

Au fil de sa plume

 

Inscrits dans le registre contemporain, les textes du recueil  de Lévi s’affranchissent des codes classiques de mise en forme, tels que l’alexandrin ou le sonnet, pour mieux refléter le rapport de leur auteur à la poésie, inscrit dans le surgissement émotionnel. Un recueil « marqué par le contraste » de ses sujets et des mises en formes de ses textes, inscrits dans une diversité étrangement homogène.

 

Lecture publique : le plaisir de la poésie partagée

 

Avant d’être lue, la poésie se déclame, donnant à entendre la musicalité et le rythme de ses vers. Un retour aux sources de la poésie auquel vous convient Lévi Dos Santos et la M.J.C. du Laü à l’occasion de cette lecture publique. « Donner à entendre la poésie nous permet de l’observer prendre vie, au moment où elle est lue, lâchée à l’auditoire, confie Lévi. Elle surgit et se déploie dans toute sa dimension, à la rencontre des esprits qui l’écoutent. Exprimer ainsi la force d’âme d’un écrit constitue un plaisir tout à fait saisissant.

Lors d’une lecture publique, le plaisir littéraire se retrouve évidemment partagé mais repose dans le même temps sur des émotions et un rapport au texte profondément intimes, personnels. C’est aussi ce mélange entre un ressenti s’étirant du singulier au collectif qui confère sa couleur à une lecture partagée. Il n’y a pas de vérité quant à la façon dont on peut profiter de la poésie mais ce rapport que l’on entretient avec un texte peut nous apprendre bien des choses… »

 

« Je me lèverai de bonheur », par Levi Dos Santos

 recueil de poésie à paraître aux éditions Maia,

Lecture publique par Lévi dos ,Santos vendredi 23/09 à 18H à la M.J.C du Laü, un évènement gratuit et ouvert à tous.

 

 

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