Jeunesse et famille – MJC du Laü https://www.mjcdulau.fr Un site utilisant WordPress Tue, 09 Jan 2024 10:23:04 +0000 fr-FR hourly 1 TCHATCHE PHILO SUR LE « HARCÈLEMENT SCOLAIRE » : les ados s’expriment ! https://www.mjcdulau.fr/2024-01/tchatche-philo-sur-le-harcelement-scolaire-les-ados-sexpriment/ Tue, 09 Jan 2024 10:23:04 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3243 Longtemps sous-estimé, pour ne pas dire ignoré ou tabou, le phénomène du harcèlement scolaire est aujourd’hui enfin considéré à la mesure de sa gravité par les pouvoirs publics et l’éducation nationale. Un « réveil » certes tardif, quand on sait que l’Angleterre ou les pays scandinaves s’évertuent depuis plus de 20 ans à endiguer ce fléau, mais néanmoins effectif. En témoignent les nombreuses campagnes nationales de sensibilisation sur le sujet ainsi que les ressources mises à la disposition de tous, telle que la plateforme d’aide PHAROS qui regroupe l’ensemble des initiatives mises en place et les « numéro vert » à appeler pour trouver l’aide nécessaire.

C’est dans ce contexte que la M.J.C. du Laü a pris l’initiative de construire un projet partenarial sur le thème du harcèlement scolaire, dans le cadre de ses « tchatches philo » (un format d’intervention pédagogique à destination du public adolescent reposant avant tout sur la conjonction d’un volet artistique et d’une réflexion partagée). Pensé pour être conduit par les adolescents fréquentant les structures participantes (Léo Lagrange, La Pépinière, la M.J.C. Berlioz, la MECS st Vincent de Paul, le DITEP d’Igon) ce projet avait pour objet de mettre en lumière les créations proposées par les jeunes, avant tout pensées pour sensibiliser le public au phénomène du harcèlement scolaire.

Les propositions des adolescents ont marqué, autant par leur diversité et que leur créativité, lors de leur diffusion conjointe le temps d’une après-midi dans la salle du Forum des Arts.  

 

Des ateliers partagés

Proposé dans un esprit de création libre, le projet proposé aux structures participantes s’articulait en 2 temps.

En premier lieu, chaque structure a mené son propre atelier sur le thème du harcèlement, présenté sous une même consigne à tous les adolescents désireux de s’engager sur l’initiative, quelle que soit leur structure d’accueil : le temps de quelques séances, construire des supports d’expression sur le thème du harcèlement, avec comme mot d’ordre, une liberté de création et un objectif partagé : la sensibilisation à la réalité de ce triste phénomène. Réunis en petit groupe thématique ou préférant œuvrer individuellement, les adolescents ont ainsi puisé dans leur inspiration pour illustrer au mieux leur regard sur le harcèlement, et réfléchir à la meilleure façon de sensibiliser le grand public aux nombreuses problématiques qu’il recouvre. Afin de nourrir la réflexion des jeunes participants, les animateurs de chaque structure ont ouvert leurs ateliers par la projection du documentaire choc « souffre-douleur », qui montre la violence sourde et surtout la triste banalité de ce phénomène en France aujourd’hui (10% des élèves déclarent être victimes de harcèlement, ce qui laisse entendre que ce chiffre est en réalité bien plus important, beaucoup de victimes préférant garder le silence sur ce qu’elles subissent). C’est d’ailleurs à la suite de sa diffusion publique sur France télévision que l’éducation nationale à initier la mise en place des mesures visant à endiguer ce fléau.

Avec un visionnage en petit groupe suivi de partage d’expérience et d’échanges dédiés au sujet, la M.J.C. du Laü a réuni une dizaine d’ado entre 15 et 17 ans. Les échanges sur les mécaniques à l’œuvre selon eux derrière le harcèlement et l’aspect dramatique de cette réalité se sont montrés très riches. Un travail liminaire à la suite duquel les jeunes ont décidé de s’engager sur la création d’affiches de sensibilisation à la M.J.C. du Laü. 

 

Une journée partagée autour de la lutte contre le harcèlement

 

Pour donner du sens et de la portée aux ateliers menés par les différentes structures partenaires, l’ensemble des adolescents participants se sont réunis le temps d’une après-midi au Forum des Arts (spécialement redécoré pour l’occasion), accompagnés de leurs animateurs. Une quarantaine de jeunes a ainsi participé à la tchatche philo proposée en ouverture : menée par les comédiens de la compagnie théâtrale OXO, cette tchatche a pris la forme d’un théâtre forum : une pièce interactive mettant en scène des situations de harcèlement scolaire, que les ados sont invités à rejouer en réfléchissant à la meilleure façon de résoudre les problèmes présentés. Une animation prise à bras le corps par les jeunes !

C’est au terme de cette représentation que les différentes créations imaginées par les adolescents pour sensibiliser le public au harcèlement scolaire ont ensuite été présentées par leurs auteurs respectifs : affiches, slam, animation de débat mouvant, peinture, quizz, chorégraphie filmée : la diversité des propositions répondait à l’imagination de leurs jeunes créateurs. Les affiches crées par les ados de la M.J.C. du Laü étant d’ailleurs exposées en ce moment dans le hall d’accueil.

Une après-midi riche en échanges et réflexions sur un sujet à propos duquel les adolescents ont rappelé l’urgence d’agir et d’alerter.

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Le foyer des adolescents, au carrefour des jeunesses : vers l’épanouissement personnel et citoyen https://www.mjcdulau.fr/2023-11/le-foyer-des-adolescents-au-carrefour-des-jeunesses-vers-lepanouissement-personnel-et-citoyen/ Tue, 28 Nov 2023 14:24:17 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3196 Ils ont entre 11 et 20 ans et sont près de 180 à fréquenter chaque année notre « foyer des adolescents ». Brève halte le temps d’une partie de billard, de ping-pong et d’un match de foot improvisé sur le city stade ou rendez-vous quotidien pour retrouver ses copains après l’école, demande d’aide pour une démarche administrative, professionnelle ou simple besoin d’écoute pour un problème plus personnel, initiation ou développement d’un projet de loisir (de la simple sortie à la mer, au séjour à l’étranger),  aide aux devoirs sur les temps prévus à cet effet, participation à la vie associative du Laü (en aidant par exemple au bon déroulé d’un évènement) ou encore inscription à une sortie proposée ou à un « Atelier jeune »(1), les raisons de venir au foyer sont aussi nombreuses et variées que le sont les jeunes eux-mêmes !

« Le Laü on y vient pour plusieurs choses en fait », nous confie Hafid* 17 ans, dans le cadre d’entretiens réalisés par les animateurs avec les jeunes les plus régulièrement présents. C’est un lieu où on peut « tuer l’ennui ». Plusieurs activités sont proposées, mais on y trouve aussi des personnes qui sont prêtes à nous aider dans tout et n’importe quoi. » «Oui, je me souviens que vous m’aviez bien aidé pour ma recherche de stage. Précise Rachid* 16 ans « Sinon moi je viens surtout retrouver mes amis, autour du billard ou sur le city stade ».

Si le public adhérant au projet du Laü et à ses activités culturelles et sportives est issu de toute l’agglomération paloise, ce n’est pas le cas des jeunes fréquentant notre foyer qui, dans leur majorité, résident dans les quartiers proches ou adjacents. «La MJC du Laü a toujours construit son action éducative à partir d’une analyse du territoire sur lequel elle se trouve, souligne Mathieu Lautier, directeur de la structure. Le foyer est un lieu de passage, au sens propre comme au figuré. De par son emplacement, proche d’une zone commerciale et d’un cinéma, ce lieu est souvent perçu par les jeunes comme une halte sur leur parcours, où ils peuvent se poser et retrouver des copains voire faire de nouvelles rencontres durant ce moment de détente mais aussi solliciter l’aide d’adultes en qui ils ont appris à faire confiance au fil du temps. D’un point de vue plus imagé donc, c’est aussi l’endroit où se met en place notre action éducative. Là où les sociétés traditionnelles pouvaient donner aux rites de passage la fonction d’accession « immédiate » de l’enfance à l’âge adulte, les sociétés modernes font de la jeunesse un temps d’expérimentation à travers lequel se construit un avenir. C’est une période de transition qui reste plutôt considérée comme un temps à travers lequel se prépare de manière progressive l’exercice des futurs rôles professionnels familiaux et/ou citoyens(2). C’est à ce titre que le foyer représente aussi un passage vers le monde adulte et la sphère associative et par là même vers l’épanouissement personnel et citoyen».

 « Capter les jeunes des quartiers avoisinant notre structure est un enjeu primordial pour nous explique Melanie Boullemant, éducatrice et animatrice au sein du foyer depuis maintenant 10 ans, ce qui nécessite une certaine souplesse- ce qui ne veut pas dire laxisme !- du cadre pédagogique mis en place. A la différence d’un centre aéré avec des horaires d’entrée et de sortie stricts (les parents peuvent y laisser leur enfant l’après-midi et venir le récupérer le soir) et une inscription qui peut être « lourde » d’un point de vue administratif, nous fonctionnons sur un principe de libre adhésion. C’est-à-dire que le jeune peut aller et venir à sa guise, pendant nos permanences quotidiennes tout du moins. L’adhésion est facile, rapide et peu couteuse. Un cadre trop rigide à ce niveau fermerait la porte à beaucoup de jeunes, notamment à ceux les plus en difficulté qui – on le voit bien- entretiennent une certaine méfiance envers les institutions publiques. C’est sûr qu’il serait facile de laisser sur le pas de la porte tous ces ados, mais alors mon travail perdrait toute sa raison d’être ! En tant que structure animée par les valeurs de l’Education Populaire, ce serait un non-sens que de laisser sur le bas-côté toute une frange de la jeunesse, a fortiori celle qui en a le plus besoin de notre action éducative ».

« Il y a dans « Education populaire » deux termes tout aussi importants l’un que l’autre rappelle Mathieu. La notion de « populaire » tout d’abord doit être entendue comme une référence au peuple, c’est-à-dire à l’ensemble de la population comprenant notamment ceux qui peuvent être « laissés pour compte du système ». L’utilisation du terme « éducation » affirme quant à lui que celle-ci ne se limite pas au temps de l’école. Avec le développement de la société de loisirs, les mouvements d’Education Populaire réaffirment la place historique particulière qu’ils occupent autour des loisirs éducatifs complémentaires au champ scolaire. »

 

  Au-delà de l’accueil des jeunes, l’idée du foyer est de poser ses modalités éducatives en fonction du public présent ce qui demande une grande adaptabilité du personnel éducatif, constitués de trois employés, aux formations et compétences à la fois diverses et complémentaires. Le foyer est d’abord ce lieu ouvert en dehors du temps de l’école, où les jeunes peuvent passer un moment de détente. « C’est comme ça que nous captons d’abord nos jeunes explique Mélanie. Ils se familiarisent alors avec le cadre pédagogique posé, fondé sur les principes du vivre et du faire ensemble. A partir de là s’apprend la confiance en soi et en l’autre, l’apprentissage par le faire et l’envie de construire des projets divers et variés, qui peuvent être personnels ou collectifs. Beaucoup de jeunes sont entrés au foyer presque par hasard, pour une partie de babyfoot et en sont ressortis, plus tard avec un projet en construction, qu’il concerne les loisirs, le cursus professionnel ou scolaire ou qu’il soit plus personnel. Nous passons beaucoup de temps à connaître les jeunes avec lesquels nous travaillons et à approfondir notre relation avec eux, leur famille voire leur établissement scolaire. Travailler sa relation avec le jeune sans prendre en compte tous les niveaux de son environnement (ses amis, sa famille son école etc…) ne peut qu’être superficiel. Nous n’avons pas la prétention  de suffire à l’éducation d’un jeune, c’est aussi pourquoi nous travaillons beaucoup avec nos « partenaires éducatifs » que sont  la famille, le collège et les autres structures d’animation, sans oublier les institutions publiques locales qui financent notre projet d’intervention (3). C’est à partir de la relation construite avec le jeune et de l’analyse que nous faisons de ses besoins éducatifs (formulés ou déduits) que nous construisons notre action. Cela demande beaucoup d’observation et de patience. Une relation de confiance ne se tisse pas en un jour, mais c’est une base essentielle pour que notre travail soit efficace. En fonction du public présent, l’activité proposée (qui peut être une simple discussion informelle entre les jeunes et nous) sera différente, car elle prendra en compte tous ces éléments pour être la plus pertinente possible. Notre programme de vacance par exemple peut paraitre construit arbitrairement, en fonction des disponibilités de chacun. En réalité, nous constituons soigneusement les groupes, et l’activité proposée, si elle répond aussi au besoin d’amusement de l’ado, est d’abord un prétexte à notre action éducative. C’est aussi pourquoi le cœur de notre travail peut parfois paraître imperceptible, sur le temps court tout du moins. Mais assister à l’épanouissement d’un ado demande du temps et ça vaut tous les salaires du monde ! »

 

Fraîchement diplômé, Simon a récemment rejoint l’équipe jeunesse du foyer en tant qu’éducateur spécialisé. : « Bien qu’il soit très diversifié dans les possibilités qu’ils offre, notamment en termes de variété de public, le métier d’éducateur s’exerce d’ordinaire dans un cadre normé, très cadré. Le foyer repose  sur ces mêmes principes de règles structurantes à partir desquelles se construit notre travail éducatif, mais la notion de libre adhésion implique une souplesse qui peut un peu déboussoler au premier abord. On peut la voir comme une contrainte en premier lieu, car on travaille avec un « public » non captif qui va et vient à sa guise, mais on en comprend le sens et surtout les avantages à mesure qu’on la met en œuvre. « Fidéliser » les jeunes implique de travailler avec la notion d’engagement, même sur des petits projets de loisirs , un levier très vertueux dans la construction citoyenne des adolescents. On travaille avec des jeunes qui sont là de leur plein gré et on construit sur le temps long une relation pédagogique de confiance sans les infantiliser, ils deviennent les acteurs de cette relation. »

 

 

  • (1): les Atelier jeunes sont une proposition de travail (20 heures sur une semaine pour une rémunération de 90 euros) à l’initative du GIP DSU adressée aux jeunes de 14 à 17ans, dans des domaines variés mais impliquant que le fruit de leur travail soit visibles par eux et le public pour une reconnaissance partagée.
  • (2): Cf. Bernard Roudet, « Qu’est-ce que la jeunesse ? », Après-demain 2012/4 [N°24,NF], p 3-4
  • (3): La ville de Pau bénéficie d’un soutien historique de sa municipalité aux associations. De manière générale, on peut dire que l’action publique a largement soutenu l’intervention sociale, les politiques de la ville ayant en plus permis des modifications majeures du paysage urbain. La M.J.C. du Laü est reconnue pour l’utilité publique de son action et bénéficie à ce titre d’un soutien de plusieurs porteurs majeurs de politiques publiques. La Mairie de Pau conventionne avec la M.J.C. pour définir les modalités de soutien qu’elle lui porte. Il se décline sous forme de prestations indirectes (principalement par la mise à disposition de locaux municipaux) et de subventions. Le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques délègue à la M.J.C. une mission dite de prévention collective qui se fonde sur le code de l’action sociale et des familles. La Caisse d’allocation familiale, dans le cadre de leur politique d’action sociale en direction du temps libre des enfants et des adolescents, contribue au développement et au fonctionnement des accueils de loisirs, avec pour objectifs de favoriser l’épanouissement des enfants, des adolescents et leur intégration à la société. Enfin, le Contrat Local d’Accompagnement Scolaire, lui aussi inscrit dans la politique d’action sociale de la CAF et financé par les crédits « Politique de la Ville », vide au renforcement de l’égalité des chances des enfants et concourt à la prévention des difficultés des enfants en lien avec la scolarité.
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*les prénoms des jeunes ont été changés, par souci de confidentialité.

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Conférence : Responsabilité publique et violence chez les jeunes https://www.mjcdulau.fr/2023-01/conference-responsabilite-publique-et-violence-chez-les-jeunes-2/ Wed, 11 Jan 2023 08:23:01 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=2792 laissez moi tout d’abord vous souhaiter, de la part du Laü et ses équipes, une excellente année ainsi que nos meilleurs vœux !

Pour commencer 2023 sur une note culturelle,  nous vous invitons dès le 20 janvier prochain à notre prochaine Rencontre du Laü, programmée à 20h30. La formule de nos rencontres reste la même : des conférences-débat ouvertes à tous, animées par des intervenants de qualité qui portent un regard éclairé sur un sujet de société. Une « mise en réflexion » partagée qui se voit nourrie, dans un second temps, de vos interventions, questionnements et idées.

 

Intitulé : « Questions d’éducation… Responsabilité publique et violence chez les jeunes », cet évènement sera animé par Jean Marie Petitclerc. Polytechnicien, prêtre, éducateur et chercheur en science de l’éducation, Il partagera avec nous son analyse et réflexion sur ce sujet auquel il consacra sa carrière. Un regard d’ensemble, nourri de sa riche expérience auprès des jeunes, acquise autant sur le terrain, dans des structures d’accueil, qu’au sein des espaces universitaires. “J’essaie de penser en homme d’action et d’agir en homme de pensée,” confiait-il dans le cadre d’une interview.

 

Selon Jean Marie Petitclerc, « les périodes de mutations génèrent toujours de la violence. Or nous vivons actuellement une profonde mutation sociétale. Le chercheur Identifie trois modalités à travers lesquelles les jeunes peuvent avoir recours à la violence. Elle peut être un « mode d’expression » quand le langage est inaccessible, un « mode d’affirmation de soi » pour les jeunes ayant une très mauvaise image d’eux-mêmes ou encore un « mode d’action » quand elle sert une intention de peser sur le cours des évènements.

Sanctionner ou accompagner un jeune implique donc d’avoir identifié au préalable la modalité d’action  dans laquelle il s’engage, c’est à dire le type de violence auquel on fait face. Car la paix relationnelle cela s’apprend. Quant aux sanctions données, elles se doivent d’être pertinentes et cohérentes par rapport à la faute commise et à aux conséquences de l’erreur. Fermeté vis-à-vis des actes commis et respect de la personne, voilà selon Jean Marie Petitclerc une association efficace pour faire autorité et aider le jeune à améliorer son comportement et la qualité de sa relation à lui-même ou aux autres. »

 

Comme d’habitude, cette rencontre est gratuite, ouverte à toutes et à tous. Venez enrichir ce moment de votre présence, nous vous y attendons nombreux ! A bientôt au Laü 😉

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Formation BAFA/BAFD au Laü, une action partenariale aux couleurs de l’Education populaire.  https://www.mjcdulau.fr/2021-04/formation-bafa-bafd-au-lau-une-action-partenariale-aux-couleurs-de-leducation-populaire/ Tue, 27 Apr 2021 14:17:10 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=2066  

Alors que la plupart de ses activités sont aujourd’hui suspendues en raison du contexte sanitaire, le Laü nous a paradoxalement donné l’image d’une structure très animée la semaine passée, aussi bien dans ses salles que dans ses espaces extérieurs. Investis et parcourus par des jeunes visages masqués qui veillaient à respecter les distanciation sociales, on y voyait fleurir des tableaux théoriques autour desquels se concevaient en groupe des activités et animations à destination de publics mineurs, avant de voir ces dernières prendre forme dans la cour du Laü. 

Une effervescence qui contraste avec le contexte actuel et donne à voir une initiative partenariale bienvenue : l’accueil de formations BAFA/BAFD au sein de la MJ.C. du LAÜ. Pensées pour expliquer, transmettre et sensibiliser les jeunes aux principes et valeurs traversants les mouvements d’Education Populaire, ces formations visent à permettre aux jeunes de développer leurs potentiels créatifs en mettant ces principes en œuvre dans le cadre d’animations épanouissantes.

 

« Un partenariat qui fait pleinement sens »

« En temps normal, il nous aurait été impossible d’accueillir ces formations dans nos murs, explique Mathieu LAUTIER, directeur du Laü, faute de disponibilité de salles, tout simplement. Avec le confinement et la restriction des activités, cela devient non seulement possible mais presque indispensable ou tout du moins allant de soi. D’abord car cette initiative est l’une des rares qu’il nous soit règlementairement possible de mettre en oeuvre aujourd’hui, ensuite car elle s’inscrit dans un partenariat qui fait pleinement sens, puisque fondée sur le partage de valeurs et d’une même appréhension de L’Education Populaire et de ses principaux enjeux. 

Ces formations se distinguent par leur intention marquée de poser très clairement le sens du métier d’animateur et des enjeux pédagogiques de ses actions, notamment la forte visée de transformation sociale qu’elles mettent en œuvre. Cette dimension fait très largement écho à l’action du Laü, que cela concerne son action jeunesse, bien entendu, mais aussi plus largement son projet associatif en général, comme nous le rappellent nos statuts : « La M.J.C. – M.P.T. du Laü ouverte à tous, offre à la population, aux jeunes comme aux adultes la possibilité de prendre conscience de leurs aptitudes, de développer leur personnalité et de se préparer à devenir les citoyen(ne)s actifs(ves) et responsables d’une communauté vivante. Elle assure la formation des bénévoles qui s’impliquent dans la structure. »

Un partenariat qui fait sens donc, et avec lequel l’action jeunesse du Laü et de son foyer a crée un pont, notamment par l’intermédiaire de 3 jeunes suivis par la structure, qui se sont engagés au sein de ces formations. 

Développer les potentiels individuels et collectifs 

« Avec ces formations, nous voulons bien-sûr permettre à des jeunes de trouver un job pour l’été et gagner quelques sous, mais ce n’est pas là l’objectif prioritaire, explique Denis PENNE, directeur de l’association SENS%, qui propose la formation de BAFA/BAFD. Au-delà de la logique de projet sur laquelle nos formations invitent les futurs animateurs à réfléchir pour en faire émerger le sens, fil rouge de leur démarche, c’est d’abord l’épanouissement individuel que nous visons. Permettre à un jeune de prendre conscience de son potentiel créatif est extrêmement valorisant pour celui-ci, d’autant plus lorsque l’initiative ou l’animation qu’il met en œuvre, seul ou avec son équipe, s’inscrit dans un objectif pédagogique aux couleurs des valeurs qui l’animent. Au-delà de l’apprentissage d’un savoir faire en matière d’animation, ce travail permet aux jeunes de prendre conscience de leur potentiel en le mettant en œuvre et par extension de s’affirmer en tant qu’individu et citoyen. 

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PETALES France: comprendre et apprendre la parentalité https://www.mjcdulau.fr/2021-03/petales-france-comprendre-et-apprendre-la-parentalite/ Fri, 12 Mar 2021 08:45:42 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=2039 Pour beaucoup, la parentalité est perçue comme une aptitude naturelle voire innée, sur laquelle il n’est besoin de réfléchir, encore moins de travailler. Une représentation des plus erronées dans les faits, qui peut parfois alimenter la détresse et le sentiment d’isolement des familles rencontrant des difficultés dans la relation avec leurs enfants. C’est précisément à ces dernières que s’adresse PETALES France.

Créée en 2002 cette association propose un soutien aux parents confrontés à ces problématiques, en fondant son action sur deux axes majeurs : la rencontre de familles au sein de groupes animés par des bénévoles qualifiés et la compréhension des dynamiques relationnelles intrafamiliales, en partant de la « théorie de l’attachement. » Elaborée par le chercheur John Bowlby puis ses pairs, cette théorie explique la création du lien qui amène l’attachement entre le bébé et celui qui s’occupe de lui, appelé « figure d’attachement » (l’enfant peut avoir 2 ou 3 figures d’attachement). « Cet attachement est un besoin vital (dit « primaire ») dont la qualité détermine grandement les ressources intérieures dont disposera l’enfant pour faire face aux différentes difficultés de la vie (de mineures à traumatisantes). Pour ce qui est du parent ou du donneur de soin (la figure d’attachement donc), la qualité de l’attachement aura une répercussion quant à l’aide apportée à l’enfant » (extrait du site petales-france.fr/)

A l’origine dédiée aux familles adoptives, Pétales France a élargi son public cible au fil des découvertes et avancées de la recherche sur le sujet. Les demandes grandissantes des familles ou travailleurs sociaux ont amené l’association à inclure les familles de toutes filiations (biologique, famille d’accueil, mais aussi les professionnels, étudiants, associations…)

 

De participante à militante, Anne nous explique l’action de PETALES France

C’est à l’origine en tant que mère adoptive qu’Anne a poussé la porte de Pétales France, un an seulement après sa création, avant de passer de l’autre côté de la barrière, en s’engageant comme bénévole militante. Aujourd’hui membre de conseil d’administration de l’association, elle s’occupe principalement de la constitution des Groupes de Rencontre et d’Echange entre Parents (GREP).

« En tant que parent on peut se trouver démuni face à une situation familiale qui nous dépasse, que l’on ne comprend pas et face à laquelle on peut se sentir impuissant. Une situation qui peut engendrer beaucoup de ressentiment, de frustration ou de stress/anxiété. Le rôle de ces groupes est d’abord de pouvoir libérer la parole de ces personnes en souffrance, désemparées, qui souvent se sentent isolées face à leur problème. Les groupes apportent une écoute réconfortante de la part d’autres parents confrontés à des problématiques similaires. On y partage les situations en toute sécurité (l’anonymat est proposé, on ne donne alors que son prénom), avec une écoute non seulement bienveillante, bien évidemment dépourvue de toute forme de jugement mais aussi avisée. Raison pour laquelle Anne prend plusieurs considérations en compte afin de constituer les groupes les plus cohérents et efficients possibles, en fonction des problématiques de chaque famille ou du niveau de connaissance des parents en matière d’attachement. « Nous gérons une quinzaine de groupes, constitués de 3 à 7 familles grand maximum, afin de maintenir un niveau qualitatif en matière d’écoute, de formation et réflexion. Cette sélection passe par un entretien téléphonique où l’on va écouter les problématiques posées par les parents afin de juger si elles sont bien du ressort de notre action, et d’évaluer la demande et les besoins énoncés.

Chaque groupe est en effet animé par deux animateurs formés sur la théorie de l’attachement mais aussi les problématiques attenantes à ce domaine. A l’image d’Anne et de son parcours au sein de l’association, les bénévoles ont eux d’abord été des parents au sein des GREP, avant de s’engager plus avant au sein de l’action proposée. Ils suivent au moins deux formations annuelles, afin de rester au plus proche des avancées de la recherche : psychologiques, neurosciences, travail social etc., sur les sujets qui nous concernent. »

« Il est intéressant de suivre l’évolution de la réception de la théorie de l’attachement au fil des ans. En 2002 parler d’attachement relevait du tabou. C’est l’excès inverse qui se produit aujourd’hui, où l’on retrouve ce terme employé à tout bout de champ. N’importe quel conflit banal et normal entre parents et enfants se trouve traduit en trouble de l’attachement, de la concentration, d’hyperactivité et autres notions médicales « fourre-tout » dont on détourne ou élargit largement le sens. Un ado qui se dresse contre l’autorité des parents ne témoigne pas d’un problème psycho clinique, c’est un simplement un ado. A dire vrai les véritables troubles de l’attachement, au sens médical du terme sont très rares dans les faits. C’est pourquoi ce que nous proposons c’est de travailler sur la qualité de l’attachement, une base sur laquelle se fonde le lien affectif. »

 

Partager, écouter et réfléchir ensemble pour décrypter les comportements de l’enfant

« L’objectif [des GREP] n’est pas de « trouver un coupable » face aux difficultés rencontrées mais d’en comprendre l’origine et les conséquences afin de réfléchir aux meilleures pistes de réponses pour aider l’enfant et sa famille. » (Extrait du site petales-france.fr/). Face à un comportement agressif, violent ou colérique d’un enfant, la tentation est grande de chercher un coupable chez les parents ou l’enfant, afin d’expliquer de façon simpliste ce qui relève d’une situation complexe. Une binarité que les GREP aident les parents à dépasser, pour se positionner autrement.

« Travailler sur le lien d’attachement, nous explique Anne, c’est comprendre et expliquer les mécaniques psychologiques à l’œuvre pour décrypter le comportement d’un enfant, comprendre ce qu’il exprime au travers de ses actions et comportement (comme par exemple sa colère), pour instaurer ensuite une approche cohérente et adaptée à son « profil ». Les difficultés rencontrées par l’enfant durant la période critique de la création du lien d’attachement (entre 0 et 2 ans) peuvent se traduire par des comportements que l’on peut avoir du mal à cerner et comprendre en tant que parent. Par exemple certains enfants ne vous croiront pas si vous les complimentez sur quelque chose qu’ils ont fait, même s’ils le « méritent » objectivement. N’étant pas en capacité d’entendre ce compliment qui les désarçonne et qu’ils jugeront faux ou mensonger, ils peuvent chercher le conflit afin de faire correspondre la relation avec leur parent avec celle qu’ils connaissent et avec l’image qu’ils entretiennent et connaissent d’eux-mêmes. Dès lors que cette dynamique est identifiée et comprise par les parents, on peut établir des stratégies ou approches détournées pour valoriser l’image de soi de l’enfant, sans passer par le compliment direct. »

Une chose importante à comprendre est que la figure d’attachement change tout au long de notre vie. Elle est d’abord endossée par les parents ou la personne qui élève l’enfant dans son plus jeune âge mais peut ensuite reposer sur des amis ou autres personnes ressources de notre entourage. De même il est classique de voir le rôle de figure d’attachement être inversé entre parent et enfant à l’heure de la vieillesse, lorsque les parents ne peuvent plus être autonomes et trouvent chez leurs enfants qui les prennent en charge une ultime figure d’attachement.

 

Des ressources plurielles, un champs d’actions élargi

Si les GREP constituent le noyau d’action de Pétales France, l’action de l’association revêt également d’autres formes et propositions complémentaires et à même de répondre à la singularité de chaque famille participante en proposant des ressources diverses et adaptées. Intitulé AIDAA pour « Attachement Insécure Décrypter Adapter Anticiper », ce dispositif propose ainsi un centre d’écoute et tout un panel d’outil et protocoles enseigné aux parents. Le but reste de comprendre et décrypter les comportements problématiques des enfants afin d’y répondre avec le plus de cohérence possible. « L’idée est ici de changer de lunettes, explique Anne, en prenant du recul par rapport aux vécus rapportés, en sortant de l’affect éprouvé. Face à une situation énoncée, on va chercher à décrypter les enjeux avec des clefs de lecture découlant de la théorie. »

 

« Présentation du concept AIDAA : Depuis de nombreuses années, les bénévoles reçoivent les témoignages des familles. Il apparaît que si chaque vécu est bien sûr unique, il y a de nombreux points communs quant aux difficultés que les familles rencontrent dans la gestion du quotidien. On observe également des similitudes au niveau des attitudes parentales qui améliorent les situations ou au contraire les aggravent.

C’est en mutualisant nos observations des vécus des familles et en y intégrant les connaissances de l’attachement que l’association PETALES France a créé le concept AIDAA.

Il ne s’agit pas d’apporter des recettes miracles qui fonctionneraient chez tous et tout le temps mais, en s’appuyant sur la théorie de l’attachement, d’aider les familles à :

– Comprendre l’attachement insécure et ses conséquences au quotidien

– Intégrer d’autres facteurs souvent présents

– Comprendre pourquoi certaines réponses parentales ne sont pas forcément appropriées dans le cadre d’un attachement insécure

– Réfléchir à des attitudes parentales plus adaptées

Nous avons étendu ce concept au niveau de la prévention en proposant une version pour les postulants à l’adoption ou les parents d’enfants arrivés récemment. » (extrait du site http://petales-france.fr/).

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SOUTIEN SCOLAIRE : CONTINUITÉ ET RENOUVEAU DE L’ACTION https://www.mjcdulau.fr/2021-01/laide-aux-devoirs-continuite-et-renouveau-de-laction/ Thu, 21 Jan 2021 12:48:45 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=1997 Alors que les impératifs sanitaires liés à la covid ont contraint la plupart des activités du Laü à suspendre leurs ateliers, l’action jeunesse s’est de son côté non seulement maintenue mais renforcée. En investissant les espaces libérés, comme la grande salle du Forum des Arts et la salle « Les Agapes » et en étoffant ses créneaux horaires, l’action a évolué et grandement gagné en efficacité. Une adaptation bienvenue et à même de répondre aux besoins des jeunes, qu’ils soient verbalisés par ces derniers ou constatés par les équipes éducatives.

 

Une initiative devenue primordiale

« Durant le confinement de novembre, le soutien scolaire était l’une des rares initiatives qu’il nous était possible de poursuivre, se souvient Mathieu Lautier, directeur du Laü. Maintenir cette initiative revêtait donc un aspect primordial pour assurer une continuité avec la jeunesse, d’autant plus que le foyer n’était pas autorisé à ouvrir au début du confinement. De plus la fermeture des collèges et lycées a mis en exergue les profondes inégalités au sein des familles sur les questions de scolarité. Toutes les familles ne disposent pas forcément d’ordinateurs, ou d’adultes à même d’aider leurs enfants dans leurs études. C’est un constat qui s’est aussi illustré au travers de la forte demande des jeunes sur ce point. Auparavant, le soutien scolaire n’était pas un axe central de l’action jeunesse, mais en constatant les besoins et en entendant les demandes des adolescents, nous avons travaillé autour de cet axe et développé la proposition qui rencontre aujourd’hui un franc succès, tant en matière de participation que de retours positifs.

Les activités étant suspendues au Laü, le soutien scolaire a pu investir les salles libérées, ce qui a permis d’améliorer grandement l’initiative, en terme de capacité d’accueil mais aussi de qualité de vie.

 

Nouveaux espaces, nouvelle formule

Lors du premier confinement, à mesure que la demande se renforçait, nous avons imaginé comment accueillir les jeunes sur des créneaux horaires à la fois plus amples et plus fréquents, explique Mélanie, éducatrice au foyer et référente de l’action jeunesse. Nous avons à cet effet pu investir de nouveaux espaces, comme la grande salle du Forum des Arts et des agapes (anciennement cafétéria), son annexe. Loin d’être anecdotique, cette migration a permis de profondément améliorer notre formule. Le Forum des Arts permet en effet de dresser de nombreuses tables de travail pour les élèves et surtout de bien les espacer. Au-delà du respect des règles sanitaires, cette configuration contourne la contrainte sonore. Dans une très grande salle, où les tables sont espacées, les bénévoles peuvent donner des explications sans devoir trop baisser la voix à l’inverse d’une salle classique, où le son monte très vite, même si les échanges restent scolaires, c’est mécanique.

De plus, la salle en soi avec ses hauts plafonds donne un aspect un peu solennel, comme dans une église ou une bibliothèque, ce qui va grandement jouer sur l’attitude des élèves, même inconsciemment. Cela les aide vraiment à se concentrer dès qu’ils passent dans cette salle.

 

A l’inverse, la salle « Les Agapes » joue le rôle d’espace d’accueil, et de « sas » vers la salle d’étude. Les élèves y suivent une routine : on rentre, se lave les mains, va voir le référent de l’équipe éducative pour inscrire sa présence et discuter 2 min de la journée, des devoirs à faire, du moral. C’est aussi une sphère de détente où l’on peut revenir après avoir travaillé, jouer sur des jeux de société.  Les jeunes y retrouvent aussi des adultes qui ne sont ni leurs profs, ni leurs parents (des bénévoles ou membres de notre équipe éducative) avec lesquels ils peuvent échanger sur des sujets plus légers, comme leur bien-être à l’école, les idées d’orientation professionnelle ou scolaire, ou toutes autres questions d’ados. Ce cloisonnement des espaces est très intéressant et permet de matérialiser ce que l’on y fait.

 

Renforcer le dispositif

Nous avons cette année le plaisir d’avoir dans nos équipes une ancienne inscrite au soutien scolaire, Aïcha, qui effectue un stage au Laü dans le cadre de son cursus d’intervention sociale. Elle travaille presque exclusivement sur ce dispositif ce qui nous a permis d’accueillir les jeunes dès 15h, lorsque certains finissent les cours.

« Je suis perçue comme une référente par les jeunes de l’aide aux devoirs explique l’intéressée. Ma présence régulière permet d’assurer une certaine constance, rassurante et familière, au cadre de l’aide aux devoirs. L’idée est de repérer les atouts des différents bénévoles en matière pédagogique tout comme le profil des jeunes et de leurs besoins et de les mettre en relation de la façon la plus appropriée. On aiguille les uns vers les autres. Au-delà, des devoirs à faire, créer les bons binômes implique d’évaluer les caractères et tempérament de chacun ». Depuis quelques mois qu’elle travaille sur cette action, Aïcha perçoit déjà avec satisfaction les fruits de ce travail. « Ce n’est pas quelque chose qui se donne à voir dans l’immédiat, mais plutôt sur le temps long. Par exemple, il y a un groupe des jeunes Irakiens qui vient régulièrement travailler. N’étant pas en France depuis très longtemps, la langue française représente vraiment une difficulté essentielle à maîtriser. Et même s’ils ne s’en rendent pas forcément compte, je constate de mon côté à quel point ils ont progressé en matière d’expression et de rédaction. C’est extrêmement gratifiant et me conforte dans l’idée de faire ce métier. »

 

Apprendre à apprendre

« En renforçant les moyens humains et matériels du soutien scolaire, nous avons aussi affiné la formule en matière prévisionnelle. Là où nous recevions au jour le jour jeunes et bénévoles lorsque nous avons commencé ce soutien scolaire, nous essayons aujourd’hui de rationaliser les présences de chacun tout au long de la semaine précise Mélanie. En connaissant à l’avance les jours de présence des bénévoles, il est plus facile d’aider le jeune à planifier son travail, en fonction des points qu’il doit réviser. Cela l’amène aussi à s’organiser lui-même et à prévoir ce qu’il veut faire.  L’idée c’est de transmettre aux jeunes eux-mêmes des habitudes et réflexes dans leur méthodologie de travail. C’est surement l’un des points les plus importants à assimiler. Au-delà de la compréhension d’une leçon, la préparation d’un contrôle ou l’écriture d’un devoir maison, ce sont ces habitudes de travail qui font la différence et permette au jeune de travailler son autonomie.

 

Jeunes et bénévoles

Avec 41 inscrits en tout, une moyenne de 15 à 20 élèves présents tous les soirs et de 11 bénévoles réguliers (15 en tout), nous sommes vraiment à même d’offrir un suivi de qualité aux ados en demande de soutien. Au-delà de leur nombres, l’une des grandes forces de notre action repose aussi sur la diversité des profils de nos bénévoles. On retrouve tous les âges, motivations ou professions, de professeur à la retraite ou en activité à des anciens du foyer venus aider par sens du bénévolat. Certains cherchent simplement à donner de leur temps et se sentir utile, comme des retraités, d’autres avait formulé une demande plus spécifique au soutien scolaire, car il prépare des concours ou aiment enseigner et transmettre. Des jeunes aussi bénéficiaires du contrat CME (Contrat Municipal Étudiant) obtenu après avoir présenté un dossier qui aide les jeunes avec une bourse de 1000 euros en échange de 40 heures de bénévolat. Cette diversité est vraiment un atout car elle permet de proposer plusieurs approches en fonction des jeunes et de leurs profils.

Avec le temps (certains sont là depuis les débuts du dispositif) une véritable convivialité s’est instaurée entre les bénévoles, qui ont tissé des liens entre eux mais aussi avec les jeunes. Là encore, cela renforce la confiance dans la relation pédagogique et permet d’améliorer en profondeur les habitudes et réflexes de travail, toujours dans une perspective d’autonomie.

 

Des principes premiers inchangés

Si l’ouverture à de nouveaux espaces a permis à l’action d’améliorer sensiblement certains aspects, les principes majeurs du soutien scolaire restent cependant inchangés, à l’image de l’accessibilité. « Le tarif est toujours de 5 euros à l’année précise Mélanie, afin de n’exclure personne, c’est très important. Nous tenons aussi à maintenir un espace à faible contrainte. Il n’y a pas d’obligation de présence horaire ou journalière, on ne vient pas au soutien si on n’en n’a pas envie. Cela permet d’une part de rassurer des élèves qui sont curieux d’essayer mais ont peur de l’engagement et surtout enseigne l’autonomie. C’est une formule qui marche bien : certains élèves ne viennent que ponctuellement, pour la préparation d’un contrôle par exemple, mais la plupart répondent régulièrement présent.

Enfin, je précise que nous restons en lien avec des collèges fréquentés par les inscrits, comme Saint Maur, Jeanne d’Albret ou Marguerite de Navarre. Cela permet de comprendre les méthodologies de chacun ou objectifs visés et permet de rester en accord avec ces derniers.

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ATELIERS JEUNES : premier pas vers le monde du travail et la citoyenneté https://www.mjcdulau.fr/2018-11/ateliers-jeunes-premier-pas-vers-le-monde-du-travail-et-la-citoyennete/ Fri, 02 Nov 2018 09:01:17 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=721 Ils ont entre 14 et 18 ans et sont nombreux chaque année à s’engager dans un « atelier jeune ».  Durant une semaine répartie sur 5 demies journées de 4h et en échange d’une bourse de 90 euros financée par le GIP-DSU et la C.A.F.   (tarif codifié à partir de la rémunération d’apprentissage), les adolescents s’engagent sur un « chantier » citoyen, dont la réalisation remplit plusieurs objectifs.

« La première motivation des jeunes qui réalisent un atelier avec nous est souvent l’argent, d’autant plus pour ceux dont les familles ne sont pas aisées, mais cela ne veut pas dire pour autant que c’est le seul objectif de ce dispositif, explique Mélanie, animatrice au sein du foyer des adolescents au Laü. Les « chantiers » proposés sont de formes diverses : entretien des espaces verts avoisinant notre M.J.C. et les quartiers où résident les jeunes, rénovation du foyer ou de ses équipements, initiative citoyenne (nettoyage des abords du Gave, préparation de la fête des lumières, montage d’exposition sur la parité hommes-femmes etc…) les exemples ne manquent pas. Ce qui importe, c’est avant tout que le jeune puisse se reconnaître dans son travail et que son travail soit reconnu par le public voisin, que ce soit valorisant.

On dit des ateliers jeunes qu’ils offrent un premier aperçu du monde du travail aux ados, et c’est vrai. On exige du jeune qu’il comprenne et respecte les contraintes qui lui seront demandées dans son futur professionnel : ponctualité, concentration et sérieux. Mais l’idée est aussi de montrer que la récompense d’un travail épanouissant ne se limite pas au salaire. Un atelier réussi est un atelier où le jeune est fier de ce qu’il a construit ou accompli au sein du groupe. Les résultats se doivent donc d’être visibles par lui-même, par ses camarades de groupe et par le public. C’est selon moi l’apport le plus important de ce dispositif citoyen. Apprendre à faire partie d’un projet groupé, contribuer à sa réalisation et ce faisant se réaliser soi-même à travers les autres ».

Cet été, trois ateliers ont été proposés, répartis sur deux « chantiers ». Le premier proposait de repeindre et décorer le foyer. Aidés d’une plasticienne professionnelle, les jeunes ont ainsi égayé le foyer de motifs évoquant la nature, la mère ou encore l’environnement urbain, avec des couleurs vives, pour un résultat très réussi, aux dires des jeunes qui fréquentent le lieu. « Lorsque les jeunes reviennent au foyer sur des temps récréatifs, ils peuvent voir eux-mêmes que leur travail est à la fois réussi et apprécié, ce qui est bien-sûr valorisant explique Mélanie ».

Le second chantier, monté en partenariat avec le Planning familial, avait pour but de faire prendre conscience aux ados du sexisme omniprésent dans les publicités de tous crins, afin de créer, dans un deuxième temps, des affiches reprenant les procédés de communication des publicités pour mieux les détourner et en dénoncer les travers. Équipés de leurs appareils photos et de logiciels de montage, les ados se sont ainsi eux-mêmes mis en scène dans des compositions tordant le cou aux préjugés les plus représentés dans les pubs ou aux procédés grossiers d’objectivation des femmes. A la fin du chantier, une exposition des réalisations a été montrée à d’autres jeunes, suivi d’un débat sur la question. « Certains ados ont vraiment pris conscience de ce phénomène auquel ils n’avaient jamais jusqu’alors vraiment réfléchis, ce qui a entraîné d’autres questions, notamment sur les représentations des femmes dans nos sociétés et sur toutes les avancées qu’il reste à franchir en matière d’égalité des sexes.

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Le foyer des adolescents, au carrefour des jeunesses : vers l’épanouissement personnel et citoyen https://www.mjcdulau.fr/2018-09/le-foyer-des-adolescents-au-carrefour-des-jeunesses-vers-lepanouissement-personnel-et-citoyen-de-chacun/ Thu, 13 Sep 2018 15:33:06 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=508 Ils ont entre 11 et 20 ans et sont près de 180 à fréquenter chaque année notre « foyer des adolescents ». Brève halte le temps d’une partie de billard, de ping-pong et d’un match de foot improvisé sur le city stade ou rendez-vous quotidien pour retrouver ses copains après l’école, demande d’aide pour une démarche administrative, professionnelle ou simple besoin d’écoute pour un problème plus personnel, initiation ou développement d’un projet de loisir (de la simple sortie à la mer, au séjour à l’étranger),  aide aux devoirs sur les temps prévus à cet effet, participation à la vie associative du Laü (en aidant par exemple au bon déroulé d’un évènement) ou encore inscription à une sortie proposée ou à un « Atelier jeune »(1), les raisons de venir au foyer sont aussi nombreuses et variées que le sont les jeunes eux-mêmes !

« Le Laü on y vient pour plusieurs choses en fait », nous confie Hafid* 17 ans, dans le cadre d’entretiens réalisés par les animateurs avec les jeunes les plus régulièrement présents. C’est un lieu où on peut « tuer l’ennui ». Plusieurs activités sont proposées, mais on y trouve aussi des personnes qui sont prêtes à nous aider dans tout et n’importe quoi. » «Oui, je me souviens que vous m’aviez bien aidé pour ma recherche de stage. Précise Rachid* 16 ans « Sinon moi je viens surtout retrouver mes amis, autour du billard ou sur le city stade ».

Si le public adhérant au projet du Laü et à ses activités culturelles et sportives est issu de toute l’agglomération paloise, ce n’est pas le cas des jeunes fréquentant notre foyer qui, dans leur majorité, résident dans les quartiers proches ou adjacents. «La MJC du Laü a toujours construit son action éducative à partir d’une analyse du territoire sur lequel elle se trouve, souligne Mathieu Lautier, directeur de la structure. Le foyer est un lieu de passage, au sens propre comme au figuré. De par son emplacement, proche d’une zone commerciale et d’un cinéma, ce lieu est souvent perçu par les jeunes comme une halte sur leur parcours, où ils peuvent se poser et retrouver des copains voire faire de nouvelles rencontres durant ce moment de détente mais aussi solliciter l’aide d’adultes en qui ils ont appris à faire confiance au fil du temps. D’un point de vue plus imagé donc, c’est aussi l’endroit où se met en place notre action éducative. Là où les sociétés traditionnelles pouvaient donner aux rites de passage la fonction d’accession « immédiate » de l’enfance à l’âge adulte, les sociétés modernes font de la jeunesse un temps d’expérimentation à travers lequel se construit un avenir. C’est une période de transition qui reste plutôt considérée comme un temps à travers lequel se prépare de manière progressive l’exercice des futurs rôles professionnels familiaux et/ou citoyens(2). C’est à ce titre que le foyer représente aussi un passage vers le monde adulte et la sphère associative et par là même vers l’épanouissement personnel et citoyen».

 « Capter les jeunes des quartiers avoisinant notre structure est un enjeu primordial pour nous explique Melanie Boullemant, éducatrice et animatrice au sein du foyer depuis maintenant 10 ans, ce qui nécessite une certaine souplesse- ce qui ne veut pas dire laxisme !- du cadre pédagogique mis en place. A la différence d’un centre aéré avec des horaires d’entrée et de sortie stricts (les parents peuvent y laisser leur enfant l’après-midi et venir le récupérer le soir) et une inscription qui peut être « lourde » d’un point de vue administratif, nous fonctionnons sur un principe de libre adhésion. C’est-à-dire que le jeune peut aller et venir à sa guise, pendant nos permanences quotidiennes tout du moins. L’adhésion est facile, rapide et peu couteuse. Un cadre trop rigide à ce niveau fermerait la porte à beaucoup de jeunes, notamment à ceux les plus en difficulté qui – on le voit bien- entretiennent une certaine méfiance envers les institutions publiques. C’est sûr qu’il serait facile de laisser sur le pas de la porte tous ces ados, mais alors mon travail perdrait toute sa raison d’être ! En tant que structure animée par les valeurs de l’Education Populaire, ce serait un non-sens que de laisser sur le bas-côté toute une frange de la jeunesse, a fortiori celle qui en a le plus besoin de notre action éducative ».

« Il y a dans « Education populaire » deux termes tout aussi importants l’un que l’autre rappelle Mathieu. La notion de « populaire » tout d’abord doit être entendue comme une référence au peuple, c’est-à-dire à l’ensemble de la population comprenant notamment ceux qui peuvent être « laissés pour compte du système ». L’utilisation du terme « éducation » affirme quant à lui que celle-ci ne se limite pas au temps de l’école. Avec le développement de la société de loisirs, les mouvements d’Education Populaire réaffirment la place historique particulière qu’ils occupent autour des loisirs éducatifs complémentaires au champ scolaire. »

  Au-delà de l’accueil des jeunes, l’idée du foyer est de poser ses modalités éducatives en fonction du public présent ce qui demande une grande adaptabilité du personnel éducatif, constitués de trois employés, aux formations et compétences à la fois diverses et complémentaires. Le foyer est d’abord ce lieu ouvert en dehors du temps de l’école, où les jeunes peuvent passer un moment de détente. « C’est comme ça que nous captons d’abord nos jeunes explique Mélanie. Ils se familiarisent alors avec le cadre pédagogique posé, fondé sur les principes du vivre et du faire ensemble. A partir de là s’apprend la confiance en soi et en l’autre, l’apprentissage par le faire et l’envie de construire des projets divers et variés, qui peuvent être personnels ou collectifs. Beaucoup de jeunes sont entrés au foyer presque par hasard, pour une partie de babyfoot et en sont ressortis, plus tard avec un projet en construction, qu’il concerne les loisirs, le cursus professionnel ou scolaire ou qu’il soit plus personnel. Nous passons beaucoup de temps à connaître les jeunes avec lesquels nous travaillons et à approfondir notre relation avec eux, leur famille voire leur établissement scolaire. Travailler sa relation avec le jeune sans prendre en compte tous les niveaux de son environnement (ses amis, sa famille son école etc…) ne peut qu’être superficiel. Nous n’avons pas la prétention  de suffire à l’éducation d’un jeune, c’est aussi pourquoi nous travaillons beaucoup avec nos « partenaires éducatifs » que sont  la famille, le collège et les autres structures d’animation, sans oublier les institutions publiques locales qui financent notre projet d’intervention (3). C’est à partir de la relation construite avec le jeune et de l’analyse que nous faisons de ses besoins éducatifs (formulés ou déduits) que nous construisons notre action. Cela demande beaucoup d’observation et de patience. Une relation de confiance ne se tisse pas en un jour, mais c’est une base essentielle pour que notre travail soit efficace. En fonction du public présent, l’activité proposée (qui peut être une simple discussion informelle entre les jeunes et nous) sera différente, car elle prendra en compte tous ces éléments pour être la plus pertinente possible. Notre programme de vacance par exemple peut paraitre construit arbitrairement, en fonction des disponibilités de chacun. En réalité, nous constituons soigneusement les groupes, et l’activité proposée, si elle répond aussi au besoin d’amusement de l’ado, est d’abord un prétexte à notre action éducative. C’est aussi pourquoi le cœur de notre travail peut parfois paraître imperceptible, sur le temps court tout du moins. Mais assister à l’épanouissement d’un ado demande du temps et ça vaut tous les salaires du monde ! »

Mourad, 24 ans a récemment rejoint l’équipe d’animation après avoir lui-même fréquenté le foyer durant son adolescence. Il suit aujourd’hui une formation d’éducateur spécialisé. « C’est vrai qu’en tant qu’ado, le foyer était d’abord pour nous un lieu ressource où l’on venait se détendre et où on pouvait trouver de l’aide pour faire un cv ou bénéficier d’un soutien scolaire par exemple. On ne mesurait pas tout le « travail invisible » des animateurs dont parle Mélanie. Quand on y réfléchit, l’école est essentielle au développement d’un enfant, mais le gros de l’éducation, pris au sens large, se fait en dehors de ses murs, dans la famille, avec les groupes d’amis, ou dans d’autres lieux tels que le foyer de la MJC. Cela dure toute la vie d’ailleurs. Aujourd’hui que je suis passé « de l’autre côté de la barrière », j’ai envie de rendre ce qui m’a été offert ».

 

  • (1): les Atelier jeunes sont une proposition de travail (20 heures sur une semaine pour une rémunération de 90 euros) à l’initative du GIP DSU adressée aux jeunes de 14 à 17ans, dans des domaines variés mais impliquant que le fruit de leur travail soit visibles par eux et le public pour une reconnaissance partagée.
  • (2): Cf. Bernard Roudet, « Qu’est-ce que la jeunesse ? », Après-demain 2012/4 [N°24,NF], p 3-4
  • (3): La ville de Pau bénéficie d’un soutien historique de sa municipalité aux associations. De manière générale, on peut dire que l’action publique a largement soutenu l’intervention sociale, les politiques de la ville ayant en plus permis des modifications majeures du paysage urbain. La M.J.C. du Laü est reconnue pour l’utilité publique de son action et bénéficie à ce titre d’un soutien de plusieurs porteurs majeurs de politiques publiques. La Mairie de Pau conventionne avec la M.J.C. pour définir les modalités de soutien qu’elle lui porte. Il se décline sous forme de prestations indirectes (principalement par la mise à disposition de locaux municipaux) et de subventions. Le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques délègue à la M.J.C. une mission dite de prévention collective qui se fonde sur le code de l’action sociale et des familles. La Caisse d’allocation familiale, dans le cadre de leur politique d’action sociale en direction du temps libre des enfants et des adolescents, contribue au développement et au fonctionnement des accueils de loisirs, avec pour objectifs de favoriser l’épanouissement des enfants, des adolescents et leur intégration à la société. Enfin, le Contrat Local d’Accompagnement Scolaire, lui aussi inscrit dans la politique d’action sociale de la CAF et financé par les crédits « Politique de la Ville », vide au renforcement de l’égalité des chances des enfants et concourt à la prévention des difficultés des enfants en lien avec la scolarité.

*les prénoms des jeunes ont été changés, par souci de confidentialité.

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