Langues du monde – MJC du Laü https://www.mjcdulau.fr Un site utilisant WordPress Tue, 20 Feb 2024 09:37:03 +0000 fr-FR hourly 1 COURS DE BÉARNAIS : pour l’amour de la langue ! https://www.mjcdulau.fr/2024-02/cours-de-bearnais-pour-lamour-de-la-langue-2/ Tue, 20 Feb 2024 09:37:03 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3347 Initiés au Laü en 2012 par l’Institut Béarnais et Gascon, les cours de béarnais vous invitent à découvrir ou perfectionner la langue de Gaston Febus et le patrimoine culturel qu’elle porte. Contrairement aux idées reçues, cette langue béarnaise (ou gasconne) se distingue de l’Occitan, sur plusieurs points. Comme nous le rappelle Bernard Coustalat, l’un des deux professeurs de l’activité, l’Occitan est une langue construite « semi-artificiellement » : à l’image de l’Allemand de Luther, de l’Arabe littéraire ou encore du Basque unifié, elle fût établie par des linguistes à partir d’une synthèse des différents patois du sud de la France assez proches dans leur forme sans être exactement similaires pour autant. Pour les militants de l’institut Gascon, à l’inverse du béarnais, non seulement l’Occitanie ne renvoie pas à une réalité historique, qu’elle soit linguistique ou territoriale, mais surtout, elle se traduit par une acculturation de la langue béarnaise et des particularismes qui fondent son identité : une graphie, une syntaxe, une histoire et un patrimoine que les militants essayent de protéger, notamment en l’enseignant, comme c’est le cas au Laü. « Le béarnais, c’est une langue du cœur » clame Bernard, celle qui nous relie à la tradition, à nos ancêtres et notre famille, au sein de laquelle on cultive le plaisir de sa pratique, mais aussi à une histoire et tout un patrimoine. C’est un héritage des plus précieux ».

 

Gascon (ou béarnais) et occitan (ou languedocien)
 

« Chaque année depuis 1967, le festival de Siros met à l’honneur le béarnais et rassemble ses militants. Il a pu rassembler jusqu’à 10 000 amoureux de la langue et culture gasconne. 50 ans plus tard, on peut dire que le gascon est une langue quasiment morte » déplore Bernard, qui rappelle que « pour qu’une langue reste vivante, il faut que 20% au moins d’une population la pratique. Seul 3% des Béarnais connaissent et emploient encore aujourd’hui le gascon, et ce sont des locuteurs âgés dans leur écrasante majorité ». Un constat difficile à établir pour cet amoureux du gascon qui, s’il ne baisse pas les bras, ne cache pas pour autant son pessimisme quant au futur de sa langue.

Si l’engouement que suscitait le festival de la langue gasconne à Siros lors de son « âge d’or » s’est résolument tari, il reste d’irréductibles béarnais pour poursuivre la défense de ce patrimoine, envers et contre tous. En effet, si les langues régionales sont déjà un combat en soi, le « mouvement gascon » est lui-même en opposition avec le  « mouvement occitan », pour plusieurs raisons ainsi exposées : une « Occitanie » dont le territoire est un mythe qui ne renvoie à aucune réalité historique à proprement parler (il n’y a jamais eu de territoire occitan), un emblème, la croix de Toulouse, qui n’a rien à voir avec le blason du Béarn composé des fameuses vaches rouges aux cornes bleues, et une langue, le languedocien (ou occitan) qui diffère du gascon sur la syntaxe, la grammaire (notamment sur les énonciatifs) mais surtout la graphie. Reprenant l’alphabet et la phonétique de la langue française, le gascon fut codifié à la fin du XIXème siècle et s’écrit comme il s’entend, à l’inverse du languedocien, qui emploie sa propre graphie (avec une phonétique différente) et qui fut codifié près de 50 ans plus tard. « Contrairement à l’Occitan, le gascon est une langue ancrée sur un territoire historique, une langue dont on peut tracer l’histoire qui est un mélange de proto basque et de latin, fruit des invasions du sud de la gaule par les armées impériales romaines. 

Certes, les différents patois sur lesquels l’Occitan s’est appuyé lors de son invention sont relativement proches. Un gascon et un languedocien se comprendront dans une conversation, comme avec un catalan d’ailleurs dont le langage est assez proche. Le mouvement occitan actuel, né dans les années 60, veut sauvegarder les différents patois sur lesquels il fut construit mais ce qui est paradoxal, c’est qu’on abandonne dans ce processus d’acculturation tout ce qui fait précisément l’identité de ces patois, dont le gascon, une langue bien réelle elle, et vieille d’un millénaire ! »

 

L’Institut béarnais et gascon : un institut pour que vive la langue gasconne
 

De l’engouement que suscitait le festival de Siros lors de son « âge d’or » il y a aujourd’hui 50 ans, est né, en 2002, la création de l’Institut Béarnais et Gascon, avec l’aide du conseil départemental. Imaginée par l’un des fondateurs du festival qui mobilisa du monde autour de cette cause, cette initiative fut aussi une réponse à la création de l’institut occitan. Ce sont des bénévoles de l’IBG, Jean Marie Puyo et Bernard Coustalat, qui dispensent aujourd’hui les cours de béarnais au Laü. Deux cours sont ainsi proposés, pour les débutants ou ceux qui pratiquent déjà la langue, à raison d’1h30 par semaine.

 

« Les cours reprennent des méthodes pédagogiques issues de l’Education Nationale, explique Bernard. L’une des bénévoles de l’IBG est professeur d’Espagnol à Paris, elle a donc conçu nos ressources pédagogiques en les transférant depuis ses propres cours. Leçon de grammaire, syntaxe et petits exercices permettent d’assimiler les règles de cette langue. Comme tout apprentissage, cela implique un certain investissement pour se perfectionner, mais c’est tout à fait accessible. Les élèves apprécient ces moments qui les font remonter sur les bancs des écoles ! Mais le béarnais était historiquement inscrit dans une culture orale, les ressources écrites sont donc limitées, bien qu’existantes. Elles reposent surtout sur des petites nouvelles. Cela veut aussi dire que nous travaillons beaucoup la conversation, ce qui met en valeur les dynamiques de groupe ! Ici chacun apprend avec les autres et des autres, il y a une vraie solidarité. Je crois surtout que ce qui relie les gens, c’est leur amour de la cette langue. Il y a une forte dimension affective dans le rapport au gascon, c’est la langue que beaucoup entendait autrefois, celle que parlaient leurs grands-parents, celle qui renvoie à la terre de leur ancêtre, des traditions, de l’histoire. C’est tout cela que nous ne voulons transmettre ».

]]>
Espagnol : table ronde avec Maribel https://www.mjcdulau.fr/2023-10/espagnol-table-ronde-avec-maribel-2/ Tue, 24 Oct 2023 15:36:08 +0000 https://www.mjcdulau.fr/?p=3177  

Depuis qu’elle anime ses cours d’espagnol au Laü, Maribel s’est toujours évertuée à instaurer une atmosphère solidaire au sein de ses « classes » : quel que soit l’avancement des élèves (parmi les trois  niveaux proposés), la méthode reste la même : « Il ne s’agit pas d’un cours magistral où l’apprentissage passe exclusivement par l’écoute du professeur qui délivre son savoir à ses élèves, c’est même tout le contraire : ici on apprend des autres autant qu’on apprend aux autres » confie Maribel tout sourire, « Je ne donnerais pas ces cours s’ils se passaient différemment, c’est d’abord cette approche collective de l’apprentissage qui me plaît vraiment au Laü. » renchérit-elle avec ferveur.

C’est l’humilité dont elle fait preuve qui marque directement l’interlocuteur : à l’entendre, il ne s’agit pas de « cours » à proprement parler, mais plutôt de « conversation »… C’est le dénominateur commun de toutes les séances qu’elle propose et avec tous les niveaux : « on y parle du début à la fin », ce qui ne veut pas dire pour autant que le propos n’est pas structuré, ni que les élèves ne font pas d’exercice écrit, simplement tout l’enseignement passe d’abord par l’échange et le dialogue :  

« On commence la séance par une lecture ou des chants populaires espagnols, ce qui permet d’en étudier le vocabulaire, de s’attarder sur les constructions grammaticales à comprendre et enfin d’échanger sur les thèmes abordés ou le sens du propos mais surtout de partager ce moment entre tous et avec plaisir. La langue c’est aussi ce qui nous relie les uns aux autres, et le plaisir d’utiliser et de partager les mots que l’on découvre reste la base de l’apprentissage et le meilleur moyen de dépasser la peur de s’exprimer et de se sentir à l’aise à l’oral. »

Vous l’aurez compris, point d’élève modèle ou de cancre au sein des cours de Maribel, l’esprit de compétition laissant alors place à une émulation saine, une volonté de progresser avec et grâce aux autres. La disposition des chaises pendant ces séances pédagogiques est d’ailleurs très révélatrice : on y est assis en rond et « on se regarde tous » comme le glisse Maribel en écarquillant les yeux, « tout le monde se sent impliqué dans cet apprentissage, il n’y a pas de chacun pour soi puisque l’on progresse ensemble. Les élèves sont attentifs les uns aux autres et personne n’est laissé sur le bas-côté ; dès qu’un point n’est pas bien compris par quelqu’un, nous revenons dessus jusqu’à ce qu’il soit acquis pour tout le monde. Finalement j’anime ces cours mais tous les élèves présents sont aussi des professeurs… D’ailleurs ce sont eux qui choisissent le livre à étudier pendant l’année et qui proposent les thèmes à aborder après une lecture d’extrait. Nous choisissons toujours un roman historique ou du moins une œuvre littéraire ancrée dans le réel de l’Espagne, ce qui permet d’étudier la culture de ce pays à travers le regard d’artistes qui savent témoigner des richesses de leur langue. »

« Tout au long de l’année, le plaisir qu’éprouve le groupe à se retrouver est palpable. Ce n’est pas rare que les gens amènent un petit quelque chose à manger pour le partager avec les autres. C’est aussi le mérite de notre méthode, on se lie facilement d’amitié. » D’ailleurs, un voyage collectif est chaque année proposé aux élèves, ce qui renforce encore les liens tissés, tout comme les repas partagés, à Noël et en fin de l’année scolaire.

Amateurs d’Espagne et de Cervantès, il ne tient qu’à vous d’essayer les « conversations » de Maribel et ainsi enrichir ces moments de partage de votre présence. A bientôt au Laü ! 😉

]]>
ACTIVITÉ GREC ANCIEN : l’étrange vitalité d’une langue morte https://www.mjcdulau.fr/2021-10/activite-grec-ancien-letrange-vitalite-dune-langue-morte/ Thu, 14 Oct 2021 09:23:01 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=2223 Le Laü accueille cette année une nouvelle activité dans ses murs : étude du « Grec ancien ». Animé bénévolement par Elisabeth MUSSET, professeure de lettres classiques à la retraite, ce « club des hellénistes » rassemble des amoureux de la langue d’Homère et de son éclatante civilisation. Entre apprentissage de la langue et (re)découverte de ses trésors littéraires, mythologiques, philosophiques et culturels, c’est une véritable Odyssée à travers le richissime héritage hellène que propose l’atelier, avec la promesse d’escales au cœur des textes fondateurs de notre civilisation.

 

 » Un langage sonore aux douceurs souveraines, 

Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines… « 

C’est en ces mots et par ces vers qu’André CHENIER célèbre sa passion pour le grec ancien. Une citation reprise par Elisabeth MUSSET dans la présentation de ses ateliers. « On peut dire, que je suis amoureuse de cette langue, dont la filiation irrigue toute notre littérature, mais aussi notre culture, politique, philosophie ou imaginaire commun. On qualifie le grec et le latin de « langues mortes », mais quand on se penche sur cet héritage, on ne peut qu’être ébloui par son étrange vitalité. Des siècles d’études n’ont pas suffi à épuiser la richesse de textes comme l’Iliade et l’Odyssée qui n’ont absolument rien perdu de leur fraîcheur. Ce sont là des trésors littéraires intemporels qui exercent sur leurs lecteurs un pouvoir de séduction et une fascination intemporelle. Ulysse, Œdipe, Antigone, Socrate… Ces figures peuplent notre mémoire collective : découvrir leur œuvres « dans leur jus », leur langue originelle avant de chercher une traduction fidèle, au plus près du sens premier constitue un plaisir très agréable à partager. »

 

Vivre et partager le plaisir d’apprendre

Pour certains, l’apprentissage du grec est l’apanage d’esprits déjà investis dans les études littéraires, et connote un pseudo élitisme. Si les ateliers du Laü s’adressent d’abord à ceux qui ont quelques bases en la matière (les ateliers grands débutants sont proposés à l’UTLA), ils se veulent très accessibles, ainsi que l’explique Elisabeth. « La plupart des participants sont à la retraite, mais viennent de tous horizons. Les ateliers proposent un apprentissage qui s’appuie sur les échanges de groupe, dans la bienveillance et le plaisir d’un goût partagé pour la langue et la culture grecque antique ».

Initiés il y a deux ans à L’UTLA, les ateliers de grec ancien ont rencontré un franc succès, ainsi qu’en témoignent le nombre d’inscrits (25) et les retours très enthousiastes de ces derniers. « Je le confesse, j’ai été la première surprise face à l’engouement ou du moins la vive motivation qu’ont suscités ces ateliers.

Au-delà de l’étude de la langue en elle-même, avec sa sonorité, la richesse et la logique de sa syntaxe, je crois que ce succès repose sur deux éléments. En premier lieu, le fait de découvrir ou replonger au cœur de l’héritage grec antique à travers les œuvres des personnages qui ont marqué son Histoire et nourri voire façonné notre imaginaire commun. Mais c’est aussi le plaisir de la traduction qui est en soi grisant. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas une seule et unique traduction possible des textes grecs,bien au contraire. C’est là que réside tout l’intérêt de l’exercice. Très souvent, je donne aux élèves plusieurs traductions d’un même texte, ce qui met en relief à quel point on peut comprendre et interpréter différemment un écrit original. Tout l’enjeu de l’exercice est de trouver celle qui se rapproche le plus de ce que l’on pense avoir voulu être dit par l’auteur. Lors des ateliers, chaque participant propose sa propre version et en discute avec le reste du groupe. Il n’est d’ailleurs pas rare que les élèves trouvent une traduction plus heureuse que celle proposée par le manuel ! »

L’exercice de traduction, ou « version », constitue également un moyen idéal de mesurer la richesse rhétorique d’un texte et du style d’un auteur. Nous passons également du temps à commenter ces œuvres en groupe, un excellent moyen d’approfondir notre appréciation et considération de ces joyaux littéraires.

“Découverte linguistique et culturelle” 

Au-delà de l’étude de textes antiques et de leurs illustres auteurs, l’atelier fait la part belle à la découverte de la civilisation hellénique. “Le manuel sur lequel je m’appuie pour animer les séances s’intitule : “langues et cultures de l’antiquité”. Un aspect qui séduit grandement les participants philhelléniques. La richesse de cette civilisation est sans commune mesure et découvrir les nombreux pans de sa culture et son histoire est toujours captivant. Au-delà de leur intérêt intrinsèque, ces éléments de civilisation s’avèrent essentiels pour comprendre et traduire les textes antiques au plus près de leurs auteurs et permet d’en mesurer la profondeur de propos en les replaçant dans leur contexte historique. »

Bien que les ateliers « grec ancien » du Laü s’adressent aux personnes ayant déjà quelques bases pédagogiques (comme la connaissance de l’alphabet et des rudiments de la grammaire), l’atelier se veut très accessible : « contrairement à l’enseignement scolaire, il n’y a pas de programme à tenir ni d’examen à préparer ici, ce qui rend très agréable le suivi des séances. On vient avant tout cultiver et partager notre goût pour la littérature et culture grecque antique, sans contrainte. Le groupe permet de rendre très agréable cet apprentissage et c’est ce qui fait je pense le succès de ces ateliers. »

]]>
« BOOK CLUB » : vivre l’anglais par les livres https://www.mjcdulau.fr/2021-03/book-club-vivre-langlais-par-les-livres/ Tue, 02 Mar 2021 09:38:30 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=2032 Originaire de l’Irlande, son pays natal, Anna DORE-PRAT a rejoint il y a 9 ans les terres paloises de son mari béarnais, transportant dans ses valises ses passions pour la musique classique, la langue anglaise et la littérature (avec un goût prononcé pour les mythes, légendes et genre du merveilleux). Autant de ressources dans lesquelles elle puise dans son parcours professionnel, en tant qu’auto-entrepreneuse, professeure à domicile de piano et d’anglais, mais aussi pour ses projets associatifs. Après avoir officié comme animatrice enseignante au sein de l’association « Lingue planet » qui proposait des cours d’anglais au Laü (activité aujourd’hui arrêtée), Anna s’est lancée dans la création d’un projet plus personnel, soutenue dans la mise en œuvre de cette initiative par la M.J.C. et ses équipes. Créé en 2019, Book club 64 invite ses participants à partager lors d’ateliers mensuels leurs ressentis, analyses et impressions de lecture sur un livre donné à lire par Anna, écrit bien évidement dans la langue de Shakespeare. Le secret de ces ateliers : outre celui de lire, on y cultive et partage le goût de  la langue anglaise dans laquelle on s’y immerge tout au long de la séance.   

 

Apprendre l’anglais comme on lit une partition 

« Apprendre l’anglais (ou n’importe quelle autre langue qui ne soit pas natale) s’apparente en bien des points à la pratique du sport de la musique : il s’agit avant tout de pratiquer et répéter pour se familiariser au maximum avec les expressions, tournures et spécificités d’une langue, tout comme le fait un musicien face à sa partition ou un sportif à sa discipline. » Une comparaison qui sied merveilleusement à Anna : outre l’anglais, elle donne régulièrement des cours de piano via « l’Ecole des Mésanges », son autoentreprise. Comme avec les livres, elle aime explorer les univers des grands compositeurs classiques et partager cette passion avec d’autres, via son groupe de musique qu’elle rejoint régulièrement en Irlande.  

« L’idéal pour apprendre l’anglais est de s’immerger complètement dans la langue. A ce titre j’aime à voir les ateliers Book club comme une maison, un endroit dédié à l’anglais : dès qu’on en pousse la porte on laisse le français derrière nous, tout comme je le fais à la maison avec mon mari (bilingue également) pour l’aider à améliorer son anglais. Cela permet de pratiquer un anglais du quotidien, avec différent registre de langue, que l’on n’aborderait pas dans une classe de langue traditionnelle ».  

L’idée de la maison renvoie également à celle de chaleur humaine, de complicité et d’entraide. Des éléments que l’on retrouve au sein des ateliers Book club.  

 

Un moment convivial avant tout 

Comme beaucoup des ateliers proposés au Laü, la pédagogie proposée s’éloigne du monde scolaire. Avec ses 5 participants, le Book club instaure une dimension des plus conviviales durant l’heure et demie de son déroulement. On se retrouve autour d’un même plaisir, celui de lire, de découvrir l’univers d’un auteur, d’apprendre et pratiquer l’anglais dans une ambiance chaleureuse, sans aucun esprit de performance. L’atelier s’adresse plutôt aux participants ayant déjà un niveau intermédiaire ou avancé.

Chaque mois Anna sélectionne le livre sur lequel les participants donneront leurs impressions lors de l’atelier. « Chaque livre est l’occasion de découvrir de nouvelles expressions et tournures, de rentrer dans un univers et une nouvelle langue, celle de l’auteur. C’est dans cet esprit que je sélectionne les livres, en cherchant à varier ces univers. » 

 

Cultiver l’amour des livres 

« Outre le choix du livre, il n’y a aucune contrainte à proprement parler à suivre les ateliers Book club. « Je sais bien que les gens n’ont pas le même temps à consacrer à la lecture et les loisirs, c’est pourquoi il n’y a pas de problème si quelqu’un n’a pas eu le temps de finir un livre. On peut simplement dire ce qui nous a plu dans cette lecture, en faire une critique ou s’intéresser au contexte historique d’un livre. Par exemple, nous lisions récemment des romans prenant place au XIXème siècle de Dickens, très instructifs et enrichissants, ce qui permet aussi de voir une langue dans son jus, son histoire, sa mise en réalité.  Nous sommes simplement des amis qui nous retrouvons autour d’un même plaisir : parler et lire l’anglais, sans contrainte, exigence ou idée de performer.» 

« Les livres sont à la charge des participants aux ateliers, mais chacun peut choisir le support qui lui convient le mieux, comme par exemple un livre audio. Personnellement, l’un de mes grands plaisirs consiste en de longues balades de 8 ou 9 km en compagnie de mon chien, un samoyède Waffles, au cours desquelles j’écoute les lectures de livres par Stephen Fry, dont la voix vous transporte dans le récit, comme si vous y étiez. »

 

Lifelong learning

Cet amour des livres et cette pédagogie fondée sur le partage et le plaisir, Anna les tient sûrement de ses parents : « ils n’ont pas eu la chance de faire de longues études mais ont toujours pris plaisir à lire, tout au long de leur vie. J’ai le souvenir très prégnant de mon père déclamant des poèmes des grands auteurs au milieu du salon. S’ils ne sont pas allés à l’université, ils ont appris tout au long de leur vie et m’ont transmis cette passion pour la littérature. En anglais on appelle cet apprentissage autodidacte le « lifelong learning » (apprendre tout au long de sa vie).  Personnellement j’ai passé une licence en littérature et musique et une maîtrise d’ethnomusicologie et c’est grâce à eux. Et c’est précisément cette transmission et ce partage que je cherche à recréer au sein de mes ateliers ».  

 

Pour rejoindre le Book club 64 (actuellement suspendu en raison de la situation sanitaire), il vous suffit de contacter notre acceuil ou directement Anna via la page facebook : https://www.facebook.com/BookClub64

]]>
AFCOL : Un pont vers la langue arabe et la civilisation orientale https://www.mjcdulau.fr/2019-02/afcol-un-pont-vers-la-langue-arabe-et-la-civilisation-orientale/ Wed, 13 Feb 2019 15:54:14 +0000 http://www.mjcdulau.fr/?p=1001 Ils sont entre 70 et 80 élèves chaque année à initier ou poursuivre leurs études de la langue arabe littéraire au Laü, grâce au programme imaginé et mis en place par l’Association Française de Culture Orientale ou Loisirs, ou AFCOL. Créée en 2013 par 3 amis, l’association traduit et met en forme un projet global : dissocier les champs culturel et cultuel pour l’apprentissage de cette langue et ainsi ouvrir cet enseignement au public le plus large possible. Réparti sur six niveaux correspondant à autant de « classes », l’enseignement proposé a été longuement mûri, amélioré et affiné au fil des ans et des retours d’expérience et propose une courbe d’apprentissage pensée dans son ensemble, à l’image d’un véritable cursus scolaire. Avec une pédagogie aussi rigoureuse qu’innovante, ce cursus se veut accessible à tout un chacun, qu’il soit ou non arabophone et ouvre ainsi une porte sur l’ensemble de l’héritage littéraire et culturel des civilisations orientales et de leur riche histoire.

L’Arabe littéraire ou littéral : compiler et codifier les oralités.

« Auparavant il était indispensable de se rendre dans une mosquée pour étudier la langue arabe, du moins sur Pau » explique Tarik Ahmed Laaziz, l’un des fondateurs de l’Afcol. Ceci est sans doute lié à la genèse même de la langue. A l’instar de l’allemand moderne, créée en grande partie par Luther à partir des dialectes germains en vue de vulgariser la bible pour le « petit peuple », l’arabe littéraire est aussi une création « artificielle », née du mélange des différents dialectes arabes, afin de rendre accessible le Coran à tous les musulmans, et de « figer » ce dernier dans sa forme. Raison historique pour laquelle l’arabe littéraire, voit souvent son apprentissage être dispensé dans un cadre religieux. « Nous voulions penser la langue comme un partage, la base d’une culture que nous voulions ouverte à tous, aux gens de toutes nationalités et de toutes confessions ou spiritualités, athées y compris. La langue, c’est la source d’une culture qu’elle met en forme, c’est donc la porte d’entrée la plus pertinente pour appréhender cet héritage avec notamment la découverte de sa littérature » explique Tarik.

Une pédagogie pensée pour tous

« Notre pédagogie s’inspire de celle des autres langues mais, ayant conscience que l’apprentissage d’une langue sémite et non latine représente une difficulté supplémentaire pour le « profane », notre première année s’apparente à une initiation, une familiarisation avec les principaux vocables, les règles grammaticales fondamentales et celles de prononciation, avec par exemple  des leçons dédiées à la « phonétisation » des voyelles (lesquelles prononcer et lesquelles accentuer, c’est ce qu’on appelle le « diachrétisme) ». Pour ce faire, nous recourons à des images associées à une banque de mots « basiques », de ceux qu’on utilise le plus au quotidien. Dans un deuxième temps nous étudions plus en profondeur les règles d’écriture, la syntaxe et la grammaire. De fait le cours s’adresse aussi à ceux qui parlent déjà l’un des nombreux dialectes arabes existants. L’Arabe littéral est codifié depuis 1600 ans et regroupe plus de 100 dialectes dont il fait la synthèse, un travail colossal. Bien que souvent proches, ces dialectes diffèrent aussi sur de nombreux points et sont avant tout inscrits dans l’oralité. Pour ceux de nos élèves qui parlent déjà ces dialectes, l’apprentissage consiste donc autant à apprendre qu’à désapprendre de nombreuses différences existant entre leur arabe, essentiellement oral, et le littéraire. C’est aussi pour cela que l’initiation que nous proposons, pensée pour les non arabophones, reste aussi pertinente pour eux, précisément parce qu’elle repart de la base. Ce sont des cours d’1h30 où le nombre d’élèves est limité, entre 6 et 12, ce qui rend l’enseignement qualitatif et permet de suivre presque individuellement la progression de chacun d’eux. Cinq enseignants sont engagés à nos côtés, ce qui permet aux cours de tous niveaux d’être très réguliers et suivis avec attention. De plus, c’est aussi une méthodologie, une rigueur que nous transmettons ici ce qui bénéficie donc aux élèves les plus jeunes dans toute leur scolarité. Notre pédagogie est entièrement transférable à l’apprentissage d’autres langues, voire d’autres disciplines, avec un suivi visible sur un cahier ordonné et ordonnant, puisqu’il témoigne de toute une « gymnastique d’esprit ». D’ailleurs, nous proposons aussi aux familles une aide à la scolarisation de leur enfant, avec des temps dédiés au soutien, pour bien comprendre le cadre scolaire et ses attendus. »

L’Héritage de la rencontre

« Le Laü, c’est avant tout un endroit de rencontre, de vivre ensemble, l’AFCOL y a donc toute sa place selon moi confie Tarik, car elle peut être vue comme un pont entre les cultures, que l’on emprunte dans un sens comme dans l’autre ».

Les civilisations occidentales et orientales sont en effet étroitement liées dans l’histoire, notamment autour de la méditerranée qui fût un véritable carrefour d’échanges commerciaux mais aussi culturels, au travers desquels les cultures se sont influencées mutuellement, comme en témoigne par exemple le sud de l’Espagne où ce métissage se donne littéralement à voir dans les architectures. D’ailleurs bien que latine, la langue française comporte bien des vocables issus de l’Arabe, et que dire des mathématiques et des sciences directement héritées des savoirs de cette civilisation…

 

Depuis qu’elle existe, l’AFCOL n’a cessé de se développer et de s’adapter, en formant de nouveaux enseignants. Seulement 5 niveaux d’apprentissage étaient au départ proposés, chacun d’entre eux suivent un programme dédié, pensé en continuité avec les autres. Pour répondre à la forte demande d’inscription, témoignant de la qualité de l’enseignement, un sixième niveau a été récemment ajouté et vient compléter le cursus proposé. Au-delà de l’apprentissage linguistique, c’est avant tout un pont que vous propose d’emprunter l’association que vous soyez, ou non, familier avec la langue d’Averroès, et quel que soit votre âge, il ne tient qu’à vous de le franchir.

]]>