{"id":2028,"date":"2021-02-24T11:37:41","date_gmt":"2021-02-24T10:37:41","guid":{"rendered":"http:\/\/www.mjcdulau.fr\/?p=2028"},"modified":"2021-02-24T11:37:41","modified_gmt":"2021-02-24T10:37:41","slug":"maria-rundstrom-la-danse-dans-la-peau","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/2021-02\/maria-rundstrom-la-danse-dans-la-peau\/","title":{"rendered":"MARIA RUNDSTR\u00d6M, LA DANSE DANS LA PEAU"},"content":{"rendered":"

L’une des forces du projet associatif global du La\u00fc<\/strong> est de reposer sur l’engagement de nombreuses personnes, forte de leur histoire de vie et leur envie de partager leur passion. Maria RUNDSTR\u00d6M<\/strong>, ancienne professeur responsable de l’activit\u00e9 danse classique\/jazz fait partie de ces figures qui ont inscrit leur engagement au La\u00fc dans la dur\u00e9e et ont contribu\u00e9 \u00e0 l’essor de notre M.J.C.. Elle nous relate aujourd’hui son parcours de vie et son histoire au sein du La\u00fc<\/p>\n

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Br\u00fbler pour la danse<\/strong><\/p>\n

Lorsqu’elles s’y essayent pour la premi\u00e8re fois, certaines personnes savent d’embl\u00e9e que l’activit\u00e9 qu’elles viennent de d\u00e9couvrir deviendra une passion qui les guidera tout au long de leur vie.\u00a0 Pour Maria, c’est \u00e0 5 ans que se d\u00e9clare cet amour pour la danse classique, en Argentine, son pays natal. D\u00e8s lors, elle s’y consacrera enti\u00e8rement d\u00e8s ce moment.<\/p>\n

\u00ab\u00a0Quand on danse, quand on aime profond\u00e9ment la danse, on aime danser sur tout. Mais c’est d’abord le ballet et son\u00a0univers qui m’ont s\u00e9duite et que j’ai continu\u00e9 de pr\u00e9f\u00e9rer tout au long de ma carri\u00e8re. Traduire avec les mouvements de son corps la splendeur des plus grands r\u00e9pertoires classiques, comme le Lac des Cygnes ou Casse-Noisette, en d\u00e9passant ses capacit\u00e9s physiques, je crois que c’est cela qui me pla\u00eet avant tout dans la danse, confie Maria, alors qu’elle se rem\u00e9more sa carri\u00e8re internationale.\u00a0\u00bb<\/p>\n

D\u00e8s ses 18 ans elle passe avec succ\u00e8s le tr\u00e8s s\u00e9lectif concours d’entr\u00e9e au ballet national argentin, en tant que soliste, premi\u00e8re danseuse. \u00ab\u00a0J’aurais pu y r\u00e9aliser l’ensemble de ma carri\u00e8re, puisqu’une fois retenue on vous y propose une place et un salaire \u00e0 vie.\u00a0\u00bb. C’est d’ailleurs au sein de cette \u00e9cole qu’elle fait la rencontre du fran\u00e7ais. \u00ab\u00a0Si la danse classique a vu le jour en Italie, c’est \u00e0 la cour du Roi-Soleil, Louis XIV, qu’elle a \u00e9t\u00e9 codifi\u00e9e. Raison pour laquelle la plupart des termes techniques sont fran\u00e7ais, et que nous suivions des cours pour apprendre la langue\u00a0\u00bb.<\/p>\n

\u00a0A 22 ans, la jeune danseuse \u00e9migre pour les \u00c9tats-Unis, via une audition pour int\u00e9grer une compagnie de ballet \u00e0 Las Vegas, l’Athemous Hall Center, \u00e0 la recherche de nouveaux talents. Parall\u00e8lement \u00e0 ce contrat, Maria prend des cours de jazz avec assiduit\u00e9. \u00ab\u00a0Quand on sait faire du classique, on dispose d’une base tr\u00e8s riche, qui facilite grandement l’\u00e9tude d’un autre type de danse. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une audition de jazz implique toujours un examen de danse classique en premier lieu\u00a0\u00bb.<\/p>\n

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Premiers pas en France<\/strong><\/p>\n

A 26 ans, Maria s’envole pour Nice, embauch\u00e9e pour l’inauguration de grand casino. Elle int\u00e8gre alors la revue de danse jazz de l’\u00e9tablissement (spectacles r\u00e9guliers), durant 10 mois. Elle apprend alors plus avant le fran\u00e7ais et poursuis sa carri\u00e8re internationale. \u00ab J\u2019ai eu la chance de\u00a0sillonner le monde entier Japon, Finlande, Danemark, Italie, Mexico et L’Am\u00e9rique latine en g\u00e9n\u00e9rale… C’est tr\u00e8s plaisant quand on est jeune et qu’on a soif d’aventure mais peut aussi devenir \u00e9reintant d\u00e8s lors que l’on a fond\u00e9 une famille aupr\u00e8s de laquelle on veut rester…\u00a0\u00bb. Elle d\u00e9cide de s’\u00e9tablir \u00e0 Nice \u00e0 32 ans en se tournant vers le professorat. \u00ab Je donnais des cours \u00e0 Nice et Monaco. Le r\u00f4le de professeur me plaisait mais en tant qu’\u00e9trang\u00e8re, les conditions de travail n’\u00e9taient pas des plus faciles. Mon visa fran\u00e7ais d\u00e9pendait de mon travail, une situation dont profitaient certains employeurs pour me demander le double de travail d’un salari\u00e9 fran\u00e7ais, consciente que si je d\u00e9missionnais, je mettais \u00e9galement fin \u00e0 mon visa…\u00a0\u00bb Maria encha\u00eene les contrats de courtes dur\u00e9e et \u00e9tend sa zone g\u00e9ographique pour rester en France. Je ne voulais plus travailler \u00e0 Nice o\u00f9 le directeur de la structure qui m’employait \u00e9tait abusif, j’ai alors atterri en B\u00e9arn, o\u00f9 je donnais des cours \u00e0 Juran\u00e7on et Bordes. Je me souviens de cette p\u00e9riode tr\u00e8s difficile, je me sentais seule, d\u00e9sempar\u00e9e face \u00e0 un imbroglio de lois, d\u00e9crets, et autres normes l\u00e9gif\u00e9rant l’immigration. C’est \u00e0 Pau que j’ai trouv\u00e9 un v\u00e9ritable soutien, en 89, notamment au pr\u00e8s d’une employ\u00e9e de la direction de la main d’\u0153uvre \u00e9trang\u00e8re qui m’a \u00e9cout\u00e9e, compris ma situation et beaucoup aid\u00e9e. J’ai ainsi pu faire reconna\u00eetre mon dipl\u00f4me de danse argentin et obtenir son \u00e9quivalent fran\u00e7ais et surtout, me voir d\u00e9livrer un visa de travail valable 10 ans\u00a0!\u00a0\u00bb<\/p>\n

Bienvenue au La\u00fc<\/strong><\/p>\n

C’est \u00e0 cette p\u00e9riode aussi que j’ai rencontr\u00e9 Jean-Louis MUNOZ (ancien directeur du La\u00fc, NDLR), pr\u00e9sent\u00e9e par l’interm\u00e9diaire du professeur de danse classique d’alors. Cette derni\u00e8re \u00e9tait sur le d\u00e9part et cherchait une rempla\u00e7ante pour reprendre l’activit\u00e9. J’officiais d\u00e9j\u00e0 en tant que professeur \u00e0 Bordes et Juran\u00e7on, mais j’ai particuli\u00e8rement appr\u00e9ci\u00e9 la confiance que l’on m\u2019a accord\u00e9e en me laissant animer la danse classique. Mes pr\u00e9c\u00e9dents emplois en tant que professeurs, \u00e0 Nice notamment, \u00e9taient tr\u00e8s directifs, on me disait quoi faire et comment. Tout l’inverse du La\u00fc o\u00f9 j’ai b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 d’une libert\u00e9 totale dans ma p\u00e9dagogie et mes initiatives, comme la cr\u00e9ation d’un spectacle de fin d’ann\u00e9e, il suffisait de vouloir et on s’y essayait\u00a0!\u00a0Si les rapports avec d’autres activit\u00e9s peuvent parfois \u00eatre conflictuels comme dans toute organisation plurielle, j’ai particuli\u00e8rement appr\u00e9ci\u00e9 l’esprit familial, de camaraderie qui r\u00e8gne au sein de l’\u00e9quipe d’employ\u00e9s du La\u00fc.<\/p>\n

D\u00e8s la seconde ann\u00e9e en tant que professeur de danse classique au La\u00fc, j’ai \u00e9t\u00e9 extr\u00eamement surprise par la demande, tr\u00e8s forte, d’inscription pour ce cours. Des m\u00e8res d’\u00e9l\u00e8ves, anciennes danseuses amatrices ou simplement curieuses sont venues me demander de danser elles aussi. Jean-Louis m’a alors propos\u00e9 un cr\u00e9neau de danse jazz pour adulte que j’ai longtemps anim\u00e9 avec grand plaisir. J’ai \u00e9galement anim\u00e9 des cours de gym. Je n’avais pas de dipl\u00f4me en la mati\u00e8re mais en tant qu’ancienne danseuse professionnelle, j’avais de bonnes notions de pil\u00e2tes et de gym, que nous pratiquions intens\u00e9ment. J’ai simplement repris ces pratiques professionnelles que j’ai adapt\u00e9es au cours et cela a tr\u00e8s bien march\u00e9. L\u00e0 encore, on m’a fait confiance et cela a tr\u00e8s bien march\u00e9. Je pense que c’est d’abord \u00e7a la grande force du La\u00fc\u00a0: permettre aux gens de mettre en \u0153uvre un projet associatif selon leur vision et le donner \u00e0 partager avec d’autres, ce qui le rend collectif au final.<\/p>\n

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