\u00ab\u00a0Ce qu\u2019il faut comprendre, c\u2019est que la musique mandingue c\u2019est d\u2019abord un ensemble de percussions, chants, danses qui rev\u00eat un aspect sacr\u00e9 et omnipr\u00e9sent dans la civilisation d\u2019Afrique de l\u2019Ouest. La musique accompagne, avec une dimension rituelle marqu\u00e9e, tous les moments de la vie\u00a0: mariage, d\u00e9c\u00e8s, mais aussi travaux des champs ou f\u00eates traditionnelles du calendrier\u00a0\u00bb explique Yoko qui enseigne les percussions au sein de Djelisso.<\/p>\n \u00ab\u00a0Les Mandingues sont un peuple d’Afrique de l’Ouest originaire du territoire occup\u00e9 par l’actuel Mali. Ils vivent essentiellement au S\u00e9n\u00e9gal, au Mali, en C\u00f4te d’Ivoire, en Gambie, en Guin\u00e9e, en Guin\u00e9e-Bissau, au Burkina Faso et en Mauritanie. Les Mandingues\u00a0font partie des peuples\u00a0du Mand\u00e9 (R\u00e9gion historique de l\u2019Afrique de l\u2019Ouest sah\u00e9lienne)\u00a0 peut-on lire sur le site \u00ab\u00a0minndiarabi.org\u00a0\u00bb. Forts d\u2019une longue tradition orale, c\u2019est par la musique, la danse et le chant que se transmettent l\u2019Histoire et la tradition dans ces pays. Raison pour laquelle Djelisso appr\u00e9hende les cours de percussions comme une porte d\u2019entr\u00e9e sur la culture et la tradition mandingue dans son ensemble.<\/p>\n \u00ab\u00a0C\u2019est une longue tradition ancestrale qui force le respect confie Yoko, tomb\u00e9 amoureux des percussions et par extension des arts et de la culture mandingue dans sa jeunesse. Lorsque nous jouons des percussions avec les \u00e9l\u00e8ves de Djelisso, nous faisons plus que nous adonner \u00e0 un loisir, nous repr\u00e9sentons quelque chose, nous portons un h\u00e9ritage. Cette dimension est tr\u00e8s importante, une richesse que nous transmettons. C\u2019est pourquoi nous passons du temps dans les cours \u00e0 expliquer le sens des rythmes, leur signification, les symboles auxquels ils renvoient. Les cours de percussions sont accompagn\u00e9s de danseurs et de chants, c\u2019est un ensemble indissociable dont il est important de comprendre les codes, afin de vivre cette musique dans son jus.\u00a0\u00bb<\/p>\n \u00ab\u00a0La musique mandingue doit \u00eatre appr\u00e9hend\u00e9e comme un langage, avec ses mots, ses phrases\u00a0\u00bb. Une syntaxe musicale et rythmique dont Yoko s\u2019\u00e9vertue \u00e0 expliquer les subtilit\u00e9s et le sens dans ses cours. \u00ab\u00a0Pour souligner par exemple un manque de pr\u00e9cision dans le rythme, je dis souvent aux \u00e9l\u00e8ves percussionnistes que je ne les comprends pas. Les instruments se r\u00e9pondent entre eux, tout comme avec les danseurs ou les chants, et il est important de bien saisir cette dynamique pour appr\u00e9hender correctement les arts mandingues. Les musiciens communiquent continuellement entre eux, par le rythme bien-s\u00fbr mais aussi le regard. Lorsqu\u2019on chante ou parle en m\u00eame temps que l\u2019on joue des percussions, il faut s\u00e9parer ces deux lignes de langages, tout en les liant entre elles, c\u2019est un vrai d\u00e9fi.<\/p>\n Parmi les instruments les plus utilis\u00e9s figurent le djemb\u00e9, le n\u2019goni, la kora, le doun-doun et le balafon, des instruments qui se d\u00e9clinent eux-m\u00eames en plusieurs versions. Le doun-doun par exemple, un gros tambour \u00e0 double peaux peut \u00eatre jou\u00e9 avec des baguettes \u00ab\u00a0c\u2019est la batterie africaine explique Yoko\u00a0\u00bb, ou en \u00ab\u00a0version renvers\u00e9 avec 3 f\u00fbts.\u00a0Selon l\u2019endroit o\u00f9 vous vous rendez en Afrique, vous verrez diff\u00e9rentes approches et fa\u00e7on de jouer avec ces instruments, autant de mani\u00e8re de raconter l\u2019histoire d\u2019un peuple, d\u2019une terre, d\u2019une culture.\u00a0C\u2019est une erreur commune que de concevoir l\u2019Afrique comme un seul pays avec une m\u00eame tradition, l\u00e0 o\u00f9 il s\u2019agit en r\u00e9alit\u00e9 d\u2019un continent riche d\u2019une histoire complexe et d\u2019une grande diversit\u00e9 de peuples, de cultures et d\u2019histoires diff\u00e9rentes.\u00a0\u00bb<\/p>\n C\u2019est bien cette richesse culturelle que Djelisso entend faire d\u00e9couvrir \u00e0 ses musiciens, en mettant en lumi\u00e8re la culture mandingue et sa diversit\u00e9 d\u2019expressions. A l\u2019image de Yoko qui se rendit sur les terres g\u00e9nitrices de cette culture qui le passionne, Djelisso organise des voyages afin de d\u00e9couvrir cette musique \u00ab\u00a0dans son jus\u00a0\u00bb, comme l\u2019explique le professeur. \u00ab\u00a0Adolescent, j\u2019\u00e9tais un peu glandeur, se souvient, amus\u00e9, Yoko. Nous nous r\u00e9unissions souvent avec mes amis du Gers, o\u00f9 j\u2019ai grandi, au bord d\u2019un lac pour passer du bon temps. C\u2019est l\u00e0 que j\u2019ai entendu les premiers sons du djemb\u00e9, dont j\u2019ai tr\u00e8s vite essay\u00e9 de jouer, d\u2019abord en dilettante puis en v\u00e9ritable passionn\u00e9\u00a0\u00bb. Au cours de ce long apprentissage des arts de la percussion, Yoko a pu rencontrer des mentors et r\u00e9f\u00e9rences de la discipline.\u00a0 \u00ab J\u2019ai eu la chance et le privil\u00e8ge de pouvoir me former aupr\u00e8s de Soungalo Koulibaly<\/strong>, un grand ma\u00eetre des percussions mandingues, qui s\u2019est fait conna\u00eetre en Afrique mais aussi dans le monde entier gr\u00e2ce \u00e0 sa musicalit\u00e9 remarquable et sa capacit\u00e9 \u00e0 s\u2019adapter \u00e0 toutes sortes de styles diff\u00e9rents. Des qualit\u00e9s qui lui ont permis de se faire conna\u00eetre en Europe o\u00f9 il s\u2019est produit de nombreuses fois avec son groupe. Il m\u2019a transmis son amour du Djemb\u00e9 et je suis tr\u00e8s fier de l\u2019avoir eu comme mentor.\u00a0\u00bb Une passion qui pousse Yoko \u00e0 voyager vers les terres mandingues pour y d\u00e9couvrir la musique qui l\u2019anime dans son cadre authentique. Je voyageais au d\u00e9part pour me former moi-m\u00eame, en rendant visite aux musiciens locaux et en participant \u00e0 leur prestation, je voulais voir le djemb\u00e9 au-del\u00e0 du simple instrument, dans son cadre d\u2019origine. Mais j\u2019ai tr\u00e8s vite propos\u00e9 aux \u00e9l\u00e8ves d\u2019embarquer \u00e9galement dans ces voyages.\u00a0\u00bb Une initiative qui a beaucoup plu ainsi qu\u2019en t\u00e9moigne le percussionniste\u00a0: \u00ab\u00a0certains des participants sont carr\u00e9ment rest\u00e9s \u00e0 destination, s\u00e9duits par le lieux et sa culture. J\u2019en suis tr\u00e8s \u00e9mu, cela me pla\u00eet \u00e9norm\u00e9ment de partager ainsi une passion. Et puis avec le voyage, on d\u00e9passe les seuls liens tiss\u00e9s par la pratique musicale, c\u2019est l\u2019aspect humain qui ressort. Un partage d\u2019exp\u00e9rience, o\u00f9 l\u2019on d\u00e9couvre ensemble un autre art de vivre qui rapproche \u00e9norm\u00e9ment, on devient une famille.\u00a0\u00bb<\/p>\n C\u2019est \u00ab\u00a0Fatou\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0une danseuse vraiment exceptionnelle\u00a0\u00bb ainsi qu\u2019en t\u00e9moigne Yoko, qui a propos\u00e9 \u00e0 ce dernier de rejoindre \u00ab\u00a0Djelisso\u00a0\u00bb (qui signifie \u00ab\u00a0la bonne \u00e9toile\u00bb), alors qu\u2019il habitait encore dans le Gers. \u00ab\u00a0Les percussionnistes forment un petit monde o\u00f9 \u00e0 force de se croiser dans des concerts et soir\u00e9es, tout le monde se conna\u00eet. Fatou cherchait des musiciens pour accompagner ses danseuses et elle-m\u00eame ; j\u2019ai \u00e9t\u00e9 ravi de pouvoir remplir ce r\u00f4le. Comme je l\u2019expliquais, danse et percussion sont intimement li\u00e9s dans la musique mandingue, les filles dansent sur le doun-doun par exemple, c\u2019est un instrument qui les porte et les fait danser, l\u00e0 aussi il y a un v\u00e9ritable dialogue qui s\u2019instaure, et c\u2019est magnifique \u00e0 d\u00e9couvrir.\u00a0\u00bb<\/p>\n Les cours de percussions sont ouverts \u00e0 tous quelque soit le niveau. \u00ab\u00a0L’id\u00e9e est vraiment de travailler ensemble, avec un fort esprit de groupe. C’est une dynamique collective, on joue ensemble. C’est un esprit tr\u00e8s familial et bienveillant qui r\u00e8gne, chacun a sa place dans cet ensemble et il est vraiment int\u00e9ressant de m\u00ealer les percussions, le chant, la danse et ses costumes traditionnels comme le veut la tradition, car on produit un r\u00e9sultat riche de cette pluralit\u00e9.\u00a0\u00bb Accompagnant ces cours collectifs, Djelisso organise \u00e9galement des stages adapt\u00e9s \u00e0 un niveau en particulier, pour travailler plus avant un aspect pr\u00e9cis de cette discipline.\u00a0\u00bb<\/p>\n Pour plus de renseignement sur les cours de percussions avec Djelisso, vous pouvez appeler leurs animateurs aux \u00a006 26 50 35 43<\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Au la\u00fc, Djelisso propose l\u2019apprentissage des rythmes et percussions mandingues, mais il serait bien r\u00e9ducteur de cantonner l\u2019activit\u00e9 \u00e0 cette seule pratique tant cette derni\u00e8re se fait en r\u00e9alit\u00e9 une porte d\u2019entr\u00e9e sur la culture mandingue dans toute sa richesse. 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