{"id":3347,"date":"2024-02-20T10:37:03","date_gmt":"2024-02-20T09:37:03","guid":{"rendered":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/?p=3347"},"modified":"2024-02-20T10:37:03","modified_gmt":"2024-02-20T09:37:03","slug":"cours-de-bearnais-pour-lamour-de-la-langue-2","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/2024-02\/cours-de-bearnais-pour-lamour-de-la-langue-2\/","title":{"rendered":"COURS DE B\u00c9ARNAIS : pour l\u2019amour de la langue !"},"content":{"rendered":"

Initi\u00e9s au\u00a0La\u00fc<\/strong>\u00a0en 2012 par l\u2019Institut B\u00e9arnais et Gascon<\/strong>, les cours de b\u00e9arnais vous invitent \u00e0 d\u00e9couvrir ou perfectionner la langue de\u00a0Gaston Febus\u00a0et le patrimoine culturel qu\u2019elle porte. Contrairement aux id\u00e9es re\u00e7ues, cette langue b\u00e9arnaise (ou gasconne) se distingue de l\u2019Occitan, sur plusieurs points. Comme nous le rappelle\u00a0Bernard Coustalat<\/strong>, l\u2019un des deux professeurs de l\u2019activit\u00e9, l\u2019Occitan est une langue construite \u00ab\u00a0semi-artificiellement\u00a0\u00bb\u00a0: \u00e0 l\u2019image de l\u2019Allemand de Luther, de l\u2019Arabe litt\u00e9raire ou encore du Basque unifi\u00e9, elle f\u00fbt \u00e9tablie par des linguistes \u00e0 partir d\u2019une synth\u00e8se des diff\u00e9rents patois du sud de la France assez proches dans leur forme sans \u00eatre exactement similaires pour autant. Pour les militants de l\u2019institut Gascon, \u00e0 l\u2019inverse du b\u00e9arnais, non seulement l\u2019Occitanie ne renvoie pas \u00e0 une r\u00e9alit\u00e9 historique, qu\u2019elle soit linguistique ou territoriale, mais surtout, elle se traduit par une acculturation de la langue b\u00e9arnaise et des particularismes qui fondent son identit\u00e9\u00a0: une graphie, une syntaxe, une histoire et un patrimoine que les militants essayent de prot\u00e9ger, notamment en l\u2019enseignant, comme c\u2019est le cas au\u00a0La\u00fc. \u00ab\u00a0Le b\u00e9arnais, c\u2019est une langue du c\u0153ur\u00a0\u00bb clame Bernard, celle qui nous relie \u00e0 la tradition, \u00e0 nos anc\u00eatres et notre famille, au sein de laquelle on cultive le plaisir de sa pratique, mais aussi \u00e0 une histoire et tout un patrimoine. C\u2019est un h\u00e9ritage des plus pr\u00e9cieux\u00a0\u00bb.<\/p>\n

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Gascon (ou b\u00e9arnais) et occitan (ou languedocien)<\/strong>
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\u00ab\u00a0Chaque ann\u00e9e depuis 1967, le festival de Siros met \u00e0 l\u2019honneur le b\u00e9arnais et rassemble ses militants. Il a pu rassembler jusqu\u2019\u00e0 10\u00a0000 amoureux de la langue et culture gasconne. 50 ans plus tard, on peut dire que le gascon est une langue quasiment morte \u00bb d\u00e9plore Bernard, qui rappelle que \u00ab\u00a0pour qu\u2019une langue reste vivante, il faut que 20% au moins d\u2019une population la pratique. Seul 3% des B\u00e9arnais connaissent et emploient encore aujourd\u2019hui le gascon, et ce sont des locuteurs \u00e2g\u00e9s dans leur \u00e9crasante majorit\u00e9\u00a0\u00bb. Un constat difficile \u00e0 \u00e9tablir pour cet amoureux du gascon qui, s\u2019il ne baisse pas les bras, ne cache pas pour autant son pessimisme quant au futur de sa langue.<\/p>\n

Si l\u2019engouement que suscitait le festival de la langue gasconne \u00e0 Siros lors de son \u00ab\u00a0\u00e2ge d\u2019or\u00a0\u00bb s\u2019est r\u00e9solument tari, il reste d\u2019irr\u00e9ductibles b\u00e9arnais pour poursuivre la d\u00e9fense de ce patrimoine, envers et contre tous. En effet, si les langues r\u00e9gionales sont d\u00e9j\u00e0 un combat en soi, le \u00ab\u00a0mouvement gascon\u00a0\u00bb est lui-m\u00eame en opposition avec le\u00a0 \u00ab\u00a0mouvement occitan\u00a0\u00bb, pour plusieurs raisons ainsi expos\u00e9es : une \u00ab\u00a0Occitanie\u00a0\u00bb dont le territoire est un mythe qui ne renvoie \u00e0 aucune r\u00e9alit\u00e9 historique \u00e0 proprement parler (il n\u2019y a jamais eu de territoire occitan), un embl\u00e8me, la croix de Toulouse, qui n\u2019a rien \u00e0 voir avec le blason du B\u00e9arn compos\u00e9 des fameuses vaches rouges aux cornes bleues, et une langue, le languedocien (ou occitan) qui diff\u00e8re du gascon sur la syntaxe, la grammaire (notamment sur les \u00e9nonciatifs) mais surtout la graphie. Reprenant l\u2019alphabet et la phon\u00e9tique de la langue fran\u00e7aise, le gascon fut codifi\u00e9 \u00e0 la fin du XIX\u00e8me\u00a0si\u00e8cle et s\u2019\u00e9crit comme il s\u2019entend, \u00e0 l\u2019inverse du languedocien, qui emploie sa propre graphie (avec une phon\u00e9tique diff\u00e9rente) et qui fut codifi\u00e9 pr\u00e8s de 50 ans plus tard. \u00ab\u00a0Contrairement \u00e0 l\u2019Occitan, le gascon est une langue ancr\u00e9e sur un territoire historique, une langue dont on peut tracer l\u2019histoire qui est un m\u00e9lange de proto basque et de latin, fruit des invasions du sud de la gaule par les arm\u00e9es imp\u00e9riales romaines.\u00a0<\/p>\n

Certes, les diff\u00e9rents patois sur lesquels l\u2019Occitan s\u2019est appuy\u00e9 lors de son invention sont relativement proches. Un gascon et un languedocien se comprendront dans une conversation, comme avec un catalan d\u2019ailleurs dont le langage est assez proche. Le mouvement occitan actuel, n\u00e9 dans les ann\u00e9es 60, veut sauvegarder les diff\u00e9rents patois sur lesquels il fut construit mais ce qui est paradoxal, c\u2019est qu\u2019on abandonne dans ce processus d\u2019acculturation tout ce qui fait pr\u00e9cis\u00e9ment l\u2019identit\u00e9 de ces patois, dont le gascon, une langue bien r\u00e9elle elle, et vieille d\u2019un mill\u00e9naire\u00a0!\u00a0\u00bb<\/p>\n

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\nL\u2019Institut b\u00e9arnais et gascon\u00a0: un institut pour que vive la langue gasconne<\/strong>
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De l\u2019engouement que suscitait le festival de Siros lors de son \u00ab\u00a0\u00e2ge d\u2019or\u00a0\u00bb il y a aujourd\u2019hui 50 ans, est n\u00e9, en 2002, la cr\u00e9ation de l\u2019Institut B\u00e9arnais et Gascon, avec l\u2019aide du conseil d\u00e9partemental. Imagin\u00e9e par l\u2019un des fondateurs du festival qui mobilisa du monde autour de cette cause, cette initiative fut aussi une r\u00e9ponse \u00e0 la cr\u00e9ation de l\u2019institut occitan. Ce sont des b\u00e9n\u00e9voles de l\u2019IBG,\u00a0Jean Marie Puyo\u00a0et\u00a0Bernard Coustalat, qui dispensent aujourd\u2019hui les cours de b\u00e9arnais au\u00a0La\u00fc. Deux cours sont ainsi propos\u00e9s, pour les d\u00e9butants ou ceux qui pratiquent d\u00e9j\u00e0 la langue, \u00e0 raison d\u20191h30 par semaine.<\/p>\n

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\u00ab\u00a0Les cours reprennent des m\u00e9thodes p\u00e9dagogiques issues de l\u2019Education Nationale, explique Bernard. L\u2019une des b\u00e9n\u00e9voles de l\u2019IBG est professeur d\u2019Espagnol \u00e0 Paris, elle a donc con\u00e7u nos ressources p\u00e9dagogiques en les transf\u00e9rant depuis ses propres cours. Le\u00e7on de grammaire, syntaxe et petits exercices permettent d\u2019assimiler les r\u00e8gles de cette langue. Comme tout apprentissage, cela implique un certain investissement pour se perfectionner, mais c\u2019est tout \u00e0 fait accessible. Les \u00e9l\u00e8ves appr\u00e9cient ces moments qui les font remonter sur les bancs des \u00e9coles\u00a0!\u00a0Mais le b\u00e9arnais \u00e9tait historiquement inscrit dans une culture orale, les ressources \u00e9crites sont donc limit\u00e9es, bien qu\u2019existantes. Elles reposent surtout sur des petites nouvelles. Cela veut aussi dire que nous travaillons beaucoup la conversation, ce qui met en valeur les dynamiques de groupe\u00a0! Ici chacun apprend avec les autres et des autres, il y a une vraie solidarit\u00e9. Je crois surtout que ce qui relie les gens, c\u2019est leur amour de la cette langue. Il y a une forte dimension affective dans le rapport au gascon, c\u2019est la langue que beaucoup entendait autrefois, celle que parlaient leurs grands-parents, celle qui renvoie \u00e0 la terre de leur anc\u00eatre, des traditions, de l\u2019histoire. C\u2019est tout cela que nous ne voulons transmettre \u00bb.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"Initi\u00e9s au\u00a0La\u00fc\u00a0en 2012 par l\u2019Institut B\u00e9arnais et Gascon, les cours de b\u00e9arnais vous invitent \u00e0 d\u00e9couvrir ou perfectionner la langue de\u00a0Gaston Febus\u00a0et le patrimoine culturel qu\u2019elle porte. Contrairement aux id\u00e9es re\u00e7ues, cette langue b\u00e9arnaise (ou gasconne) se distingue de l\u2019Occitan, sur plusieurs points. Comme nous le rappelle\u00a0Bernard Coustalat, l\u2019un des deux professeurs de l\u2019activit\u00e9, l\u2019Occitan […]","protected":false},"author":2,"featured_media":1049,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":[],"categories":[14,1,11],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3347"}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=3347"}],"version-history":[{"count":1,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3347\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":3348,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3347\/revisions\/3348"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media\/1049"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=3347"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=3347"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.mjcdulau.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=3347"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}