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SALLES D’ACTIVITE DU LAÜ : changement de nom pour continuité du sens.

Dernièrement, ainsi que nous l’expliquions dans un article précédent  la M.J.C.-M.P.T. du Laü a changé son appellation pour devenir « le Laü ». Une réduction du nom qui, loin d’illustrer une diminution de nos actions ou une nouvelle inclinaison de leur sens, reflète au contraire une volonté de réaffirmer le cœur de notre projet et des valeurs de l’Education Populaire qui le nourrissent. Depuis maintenant deux ans, le Laü fait en effet « peau neuve » : réécriture de ses statuts, développement d’un nouveau site internet auquel fait écho notre page Facebook, changement d’appellation de la M.J.C.-M.P.T. du Laü qui devient le Laü  (référence article) et prochainement (début 2019), une nouvelle signalétique pour les noms de nos salles d’activité, autant de changements de « forme » pour une continuité de fond et de sens.

« L’idée derrière ces changements n’est pas tant d’incliner le sens de notre projet vers une nouvelle direction, qu’au contraire de réaffirmer avec force, clarté et conviction les valeurs qui le nourrissent », explique Miguel MANJON, responsable du développement de la structure.

Claudel, Brassens, Picasso, Yourcenar, Chaplin… Quelques exemples de noms illustres qui viendront orner l’entrée de nos salles d’activités, comme autant d’hommages à ces hommes et femmes qui ont marqué l’Histoire de leur passion, talent ou génie et offert d’inestimables legs (artistique, politique, philosophique) autour desquels se cristallise une reconnaissance unanime de l’humanité.  « Avec ces grands noms qui font consensus et nous rassemblent, nous avons voulu mettre en valeur tous les bienfaits que promet la pratique d’une activité : épanouissement personnel, élévation de l’esprit, plaisir de vivre et partager ce dans quoi on se réalise, précise Christine ABADIA, membre de notre conseil d’administration. C’est collectivement que nous avons choisi ces noms, avec en toile de fond l’idée de sélectionner des personnes aujourd’hui décédées, dont la « valeur » s’avère indiscutable et fait consensus et qui ont marqué de leur talent l’art dans lequel ils se sont illustrés, au point d’y être systématiquement associé. A ce titre ces « monuments » que sont les personnes retenues illustrent bien l’intention du Laü et de ses « préceptes » issus de l’Education Populaire : réaliser le singulier à travers le pluriel, l’épanouissement de chacun à travers la pratique et le partage d’une discipline, qu’elle soit artistique ou non ».

Historiquement, le Laü s’est avant tout construit autour de ses activités pionnières, à l’image de la poterie, du tissage ou du labo photo dont les noms se retrouvent logiquement au-dessus des salles qui leur étaient dédiées. Ces activités furent les premières à exister au Laü et c’est tout naturellement autour d’elles qu’a été pensé l’architecture de notre structure, se souvient Sylvie BIELA précédente co-directrice de la structure : « C’est en 1985 que s’est achevé la construction de la M.J.C. telle qu’on la connaît aujourd’hui. Avant cela, c’était la M.J.C. Fouchet-Duffau, qui portait le nom de son premier emplacement géographique. En 1982, date à laquelle est engagé le projet de reconstruction des bâtiments du Laü, le siège social de la structure se trouvait avenue Phillipon, et ses lieux d’activités étaient disséminés dans tout Pau. Pour exemple, la salle de danse se trouvait près de la Pépinière, le kayak au pont d’Espagne et le labo photo au sous-sol d’un immeuble d’Anglas. C’est à cette époque que fut rédigé l’avant-projet de construction de l’actuelle M.J.C. (dont le nom restait encore à déterminer). Cet avant-projet faisait de mémoire près de 200 pages et regroupait les remarques et volontés d’autant d’adhérents et responsables d’activité. Ce qui ressortait principalement de ce document de travail, c’est vraiment la volonté de tous de se regrouper en un même endroit, afin de partager, d’échanger et de mettre en œuvre un véritable vivre ensemble associatif. André LABARRERE, qui soutenait ce projet, tenait en très haute estime le tissu associatif très dense dont pouvait alors s’enorgueillir la ville Pau. Selon lui, c’était là une expression éminemment citoyenne et démocratique de la politique. Raison pour laquelle il nous (les employés de la M.J.C-M.P.T. du Laü)  laissa le soin de choisir lequel des trois appels à projet pour la construction du futur Laü correspondait le plus aux attentes exprimées par les personnes consultées. L’idée était de construire cette M.J.C. sur le modèle d’un micro village, avec son église (à laquelle correspond l’actuelle salle des fêtes), son « troquet » correspondant à la cafétéria où se retrouvaient les adhérents après leurs cours et enfin sa place publique (représentée par l’espace de passage au centre du Laü), avec en toile de fond la volonté de se retrouver et de faire ensemble. C’est pour cette raison que les nouvelles salles portaient le nom de l’activité pionnière à laquelle elles correspondaient : la poterie, salle de musique, le tissage, l’atelier, les activités extérieures (sortie montagne/cheminée). Chaque salle répondait aux besoins explicitement exprimés par les représentants d’activité. L’idée était aussi de rapprocher notre foyer des adolescents de ces activités afin de permettre aux jeunes de s’y essayer et pourquoi pas de découvrir en eux, une passion pour l’une d’entre elles. Enfin, ce regroupement permettait aux employés d’être plus disponibles pour les adhérents ».

Aujourd’hui, de par le fort accroissement et la diversification des activités proposées, les salles ne sont plus dédiées à une seule pratique mais elles deviennent polyvalentes. Raison pour laquelle il semblait pertinent de les rebaptiser. Reprenant l’esprit démocratique et associatif sur lequel s’est construit le Laü, c’est en collectif que s’est décidé cette action, avec les membres de notre conseil d’administration, ou carrément en consultant directement des adhérents, à l’instar de Danièle REGNIER, bénévole responsable de la poterie qui a soumis à ses élèves les différentes propositions qui émergeaient de ces réunions.

Encore une fois, rappelons que ce changement de nom de salle, s’il vient bousculer un ancrage historique, ne modifie en rien le sens du projet global qui anime le Laü. Au contraire, par ce mouvement c’est à la fois l’histoire et la nature profonde de ce qu’est le Laü que nous souhaitons rappeler aujourd’hui avec conviction, à travers ces illustres noms qui donnèrent en partage tout ce qui faisait le sel de leur art. Pensez-y quand vous pousserez la porte Maurice Béjart, vous réunirez sous l’égide de Louise Michel ou développerez des photos dans le labo Robert Doisneau !

A bientôt au Laü !

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