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Aïkido : sur la voie de l’harmonie

Depuis 30 ans, le dojo du Laü est animé par les cours de l’Association Paloise d’Aïkido. Comme nous le rappelle Jean-Claude Boitiveau qui depuis 5 ans enseigne et transmet les valeurs inhérentes à la discipline, l’aïkido n’est pas un sport de défense et encore moins d’attaque, il s’apparente bien plus à un art, à l’instar de la danse par exemple, dont la pratique recèle bien des vertus, tant physiques qu’humaines, que l’on apprend autant à cultiver qu’à transmettre, une philosophie qui déborde largement le cadre du dojo dans laquelle on s’engage, que ce soit pour quelques mois ou toute une vie.

 

Les cours d’aïkido dispensés par Jean-Claude se veulent au plus près de la tradition, en reprenant la pédagogie et la philosophie posée par O Sensei Morihei Ueshiba, le créateur de la discipline, dont on peut lire la « devise », sur le site internet regroupant ce dojo et celui de Jurançon.

« La Voie du Guerrier est d’arrêter les troubles avant qu’ils ne commencent.
Elle consiste à vaincre les adversaires spirituellement, en leur faisant réaliser la folie de leur action.
La Voie du Guerrier est d’établir l’harmonie. »

Une citation quelque peu floue pour celui qui n’a jamais pratiquée l’art de l’aïkido, mais qui porte en elle l’essence même de cet art, à plusieurs niveaux. D’abord en soulignant l’éthique profondément pacifique de l’aïkido, ensuite en se présentant comme une voie, c’est-à-dire un chemin sur lequel on s’engage, un investissement dont les fruits se récoltent tout au long du parcours et dont la valeur reflète l’effort investi…

 

A contre-courant de notre époque de l’immédiateté en somme et de la compétition permanente entre les individus qu’elle peut susciter, la pratique de l’aïkido se fait dans un esprit d’équipe ou plutôt d’harmonie. Etymologiquement parlant, le mot « aïkido » est composé de trois idéogrammes : Ai signifie Harmonie, Ki Esprit, Énergie et Do, la Voie. Ainsi, aïkido pourrait se traduire par « la voie de l’harmonisation de l’Énergie » ou de la « concordance des énergies » comme l’énonce Jean-Claude.

Cela renvoie bien sûr à l’idée de faire lien entre l’esprit et le corps mais aussi avec les autres.

 

« A l’inverse des autres arts martiaux, l’aïkido ne décerne pas de grade comme les ceintures de couleur par exemple. Raison pour laquelle il n’y a pas différents cours selon les niveaux, explique Jean Claude. S’il peut être pratiqué toute la vie et offrir continuellement des bienfaits, à la manière d’un idéal dont on se rapproche perpétuellement, l’aïkido est aussi très accessible, c’est ce qui fait sa richesse. Physiquement, toute personne capable de marcher régulièrement au quotidien est à même de pratiquer cette discipline. Ainsi, il n’y a pas de compétition, non seulement car c’est soi-même que l’on affronte dans l’effort de perfectionnement, mais aussi car c’est avec et par les autres que l’on progresse. C’est aussi ça l’idée d’Harmonie, tous les pratiquants sont les maillons d’une même chaîne, reliant le nouvel apprenti au grand maître de cet art et liant dans un esprit commun de partage d’une philosophie tous les pratiquants. D’ailleurs, s’il n’y a qu’un maître par dojo, celui-ci est aussi l’élève d’un autre maître. On est toujours à la fois enseignant et apprenant, tous les élèves apprennent et enseignent aussi aux autres, en prodiguant par exemple des conseils aux nouveaux. L’idée est de faire corps avec la grande famille de l’aïkido. C’est pour cela que notre approche pédagogique reste au plus près de la tradition, pour faire sens avec ce principe d’harmonie sur lequel se fonde l’art de l’aïkido. »

Sur le plan physique, les vertus qu’apporte la pratique physique sont nombreuses et durables : au-delà de l’entretien qu’elle prodigue, elle apporte une plus grande maîtrise de soi, le développement des réflexes, de la souplesse, de la respiration, de la mobilité articulaire. Cela se traduit aussi par une plus grande maîtrise de soi, de son agressivité ou de son ego et confère ainsi une profonde assurance.

 

Si les exercices physiques sont variés, ils ne sont que la partie « émergée de l’iceberg », dans la mesure où ils sont le « prétexte », ou plutôt le support à un travail bien plus profond, intérieur sur le développement personnel. Raison pour laquelle on parle de voie. A l’image des médecines orientales qui ne distinguent pas le corps de l’esprit dans leur approche (on ne peut soigner l’un sans l’autre), l’aïkido est un art où l’on cultive autant le corps que l’esprit qui l’habite, où l’exercice physique est une porte d’entrée qui agit sur l’esprit. C’est aussi ça l’harmonie, celle du corps et de l’esprit.

« C’est une voie, un chemin que l’on peut parcourt, une route où l’on récolte ce qu’on a soi-même semé. En cela c’est un travail de longue haleine. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne prend pas plaisir lors des débuts, bien au contraire, mais plutôt que les bénéfices que l’on peut tirer sont infinis, et peuvent être cueillis tout au long de la vie, dans des domaines dépassant largement le seul cadre physique. Cela demande du temps et de la patience et très souvent peut bousculer notre mode de vie moderne, mais les fruits récoltés sont des plus précieux et ne peuvent être perdus ».

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