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LES ACTEURS DU LAÜ : Kristine ABADIA, la vie hyper associative.

Présente mais surtout (hyper)active au Laü depuis la construction de ses « nouveaux »  locaux  en 1985, Kristine ABADIA a porté maintes casquettes au sein de la structure. Tour à tour (voire à la fois) participante ou responsable d’activité, élue du conseil d’administration, fondatrice d’association, animatrice de temps de rencontre conviviaux, le Laü a pu constituer une seconde maison aux périodes où elle y consacrait le plus clair de son temps.

Elle témoigne ici de son parcours et son expérience au sein du Laü, emprunte de partage, de rencontre, d’apprentissage et d’enseignements, portant haut les couleurs de l’éducation populaire, avec une grande humilité. Il faut dire que de son point de vue, le bénévolat consiste bien plus à recevoir qu’à donner.

 

« Il y a des trains qui passent tout le temps, il suffit d’y monter. Moi je ne peux pas rester en gare, il faut que je sois partout à la fois ». C’est par cette métaphore que Kristine décrit son appétence qu’on pourrait qualifier de « boulimique », n’en déplaise à l’intéressée, pour l’implication, l’investissement associatif dans des activités diverses et variées. Depuis qu’elle en a poussé les portes alors qu’elle était fraîchement débarquée de Paris, elle n’a eu de cesse de multiplier les expériences au Laü. Karaté, bonzaï, aérobic, piano, salsa et plus récemment astrophysique via l’association « S.A.P.O. » (la Société d’Astronomie des Pyrénées Orientales qui avait proposé une conférence au Laü), autant d’activités qu’elle a pratiquées, animées, voire fondées et dans lesquelles elle s’est profondément investie. « Il y a eu une période où je passais littéralement ma vie au Laü, plus de 40 heures par semaine, s’amuse-t-elle, car je le pouvais et surtout que je m’y épanouissais. » Au-delà des apprentissages liés à la pratique d’une activité, c’est d’abord la rencontre avec un groupe de personnes liées entre elles par le partage d’une passion ou d’un hobby, que Kristine recherche et apprécie. « Lorsque je me suis inscrite au cours de karaté du Laü, j’étais déjà ceinture noire. Ce que je cherchais, au-delà d’approfondir mon expérience dans cette discipline, c’était retrouver ce plaisir de pratiquer avec les autres et avec lui, la solidarité qui relie les adhérents. Celle-ci déborde largement les murs du dojo d’ailleurs. On peut compter sur les autres pour nous aider à progresser mais aussi à nous aider dans la vie extérieure en cas de pépin. J’ai toujours été témoin de cet esprit, que ce soit à Pau ou dans mon ancien club de karaté parisien. Ce n’est d’ailleurs pas lié au karaté en soi, on retrouve cet attachement entre participants dans bien d’autres activités. »  Une solidarité que l’on ne soupçonne pas forcément au premier abord, lorsque l’on cherche une activité. « Je ne pense pas que ce soit l’altruisme ou l’humanisme à proprement parler qui poussent les personnes à s’investir dans une pratique associative, même quand elle porte sur l’aide aux autres. Les gens cherchent avant tout à découvrir ou pratiquer une activité de loisir, ou encore à rencontrer d’autres personnes, cela ne va pas chercher plus loin. Cependant, même si c’est cet apprentissage qu’ils cherchent en premier lieu, ils trouvent bien plus que ce seul enseignement. Et c’est cet esprit de partage, solidaire, qui peut les pousser à s’investir plus au sein de leur groupe. Tout simplement car c’est un formidable vecteur d’épanouissement personnel. »

« A cette période, (lors de la construction des locaux actuels du Laü), il n’y avait pas autant d’activités qu’aujourd’hui proposées par la M.J.C., bien que la demande était très forte. On cherchait alors à en créer dans de nombreux domaines et disciplines pour répondre à cette demande. C’est aussi à cette période que j’ai créée l’activité piano glisse-t-elle au détour d’une phrase. Après m’avoir proposé d’animer les cours de karaté, ce que j’ai fait avec plaisir, Jean-Louis MUNOZ, le directeur d’alors, m’a demandé de créer et d’animer l’activité d’aérobic. Je n’avais qu’une formation sommaire en la matière, notamment grâce aux apports du karaté, mais cela ne m’a pas empêché de me lancer et de me former plus avant. Il faut dire qu’on n’avait alors pas les mêmes exigences qu’aujourd’hui, où la démocratisation du pilate a changé les approches, rendant prioritaire la prévention des blessures. J’ai moi-même été témoin de ces changements, au karaté notamment où de nouveaux animateurs apportaient et partageaient ces nouveaux savoirs, comme le fit Mathieu Lautier, alors professeur de karaté et aujourd’hui directeur de la M.J.C.. « Quand on enseigne, on n’est obligé de tout remettre à plat, tout ce que l’on sait ou croit savoir, et c’est aussi par ce biais qu’on s’ouvre aux savoirs des autres et qu’on progresse par le collectif. » Cette transmission du savoir et de la pédagogie, et cette volonté d’accompagner chacun dans ses envies de transmettre à son tour, une marque des principes de l’éducation populaire que l’on retrouve au Laü. « Lorsque je suis partie vivre en Afrique, j’ai à mon tour formé une adhérente de l’aérobic, Ghislaine PARDEILHAN, qui est encore aujourd’hui l’animatrice de ces cours, confie Kristine ». Dans l’article que nous lui consacrions, Ghislaine nous expliquait déjà mettre à contribution les participants les plus réguliers pour animer les séances d’aérobic. »

 

Les gens, les rencontres, le ciment associatif de tous les projets du Laü
 

Aujourd’hui élue du conseil d’administration au Laü comme représente de l’association « pour eux » qui combat la malnutrition dans le monde et qu’elle a fondée, Kristine explique que c’est avant tout le plaisir de la rencontre, de la vie collective et du partage de passion, loisirs ou réalisation de projets qui est le ciment d’une Maison des Jeunes et de la Culture. « C’est pour cela qu’il est essentiel de proposer et cultiver les espaces et les temps de rencontre, conviviaux, où l’on prend plaisir à être avec les autres. J’ai toujours défendu l’idée d’une « auberge espagnole » au Laü, où les adhérents et responsables d’activité pourraient se rencontrer ou partager un moment de détente les uns avec les autres. Le laü est construit sur l’idée d’un village, avec sa place centrale, mais cela ne suffit pas à rendre propice ces rencontres. J’animais autrefois la cafétéria du laü (salle des Agapes) tous les mardis soirs. Les gens s’y retrouvaient, c’est important de cultiver ce trésor que nous offrent les rencontres. Aujourd’hui je salue les « guinguettes éphémères » qui reprennent ce principe lors des évènements au Laü (conférences, concerts, spectacles…) et permettent au public d’échanger sur ce qu’ils ont vu et entendu. Je trouve très intéressantes par exemple les nombreuses réunions qui ont jalonné l’année passée, rassemblant différents responsables d’activités animant le Laü au quotidien. Ces moments ont rencontré un fort succès et démontrent ce besoin d’échanger pour construire.

« Le Laü est riche de nombreuses activités et évènement qui s’y déroulent. Cela peut donner lieu à de fort belles connections, opportunités, portes qui s’ouvrent. Par exemple j’ai toujours été intéressée par l’espace, les astres, les étoiles. C’est lors d’une conférence donnée par la SAPO, une association qui regroupe des amateurs avec un solide savoir d’astrophysique, que j’ai rencontré les animateurs. Je ne pensais pas être en mesure de me joindre à ce collectif au regard de mes maigres connaissances brutes en la matière, mais ils m’ont invitée à m’y essayer et aujourd’hui je parviens à suivre leur « élucubrations » de scientifiques, qui me passionnent tout bonnement. Il suffit de se lancer, et c’est ce qui rend le monde associatif plein de surprises à même d’être offert à ceux qui se tendent pour les cueillir ».

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