Actualités

Agenda

À LA UNE

FORMATION PREMIERS SECOURS ET INCENDIE : les réflexes de la vie, avec Fred, formateur

Fort d’une riche expérience acquise durant sa carrière de pompier à Paris, Frédéric (Fred pour les intimes) dispense depuis quelques années des formations « premiers secours et incendie » au sein d’une grande pluralité de publics. Bien qu’elles s’inscrivent dans un cadre professionnel, ces formations illustrent aussi le militantisme et l’engagement de Fred dans ce domaine : les accidents de travail ou domestiques sont les plus courants et également les plus mortels, comme le rappelle ces simples chiffres :

Quel est le taux de survie a un arrêt cardiaque ?

en France 5 %  – en Norvège 40 %

Quel est le taux de formation de la population ? 

en France 20 % – en Norvège 95 %

20 000 vies pourraient être sauvées chaque année si 80 % des Français étaient formés pour pratiquer les gestes simples de premiers secours en cas d’urgence.

 

« A 13 ans, j’ai été témoin d’un accident mortel de voiture, où la victime hurlait de douleur. Je me souviens très bien des visages tétanisés des passants présents, qui n’ont pas pu intervenir, figés sur place. Je m’étais dit qu’un jour je saurais faire face à ce genre de situation ». Un engagement qui le conduisît vers la vocation de pompier, tout comme celle de formateur, qu’il occupa auprès de ses collègues combattants du feu au sein de la brigade parisienne. « Transmettre les gestes et le savoir pour sauver des vies, un travail d’autant plus important que ces derniers sont accessibles à tout un chacun et permettrait d’éviter bien des drames au quotidien. De plus, je rappelle qu’un euro investi en prévention correspond à 2 – 3 euros d’économie, dépensés en soins et intervention… Bien que les services d’intervention soient très compétents dans notre pays, la partie prévention de la population civile n’est malheureusement pas assez investie par les autorités » déplore le formateur.

 

Plusieurs formations sont aujourd’hui proposées par Fred, correspondant à différents niveaux de savoirs.

Le SST (sauveteur secouriste du travail) sur 2 jours, soit 14h de formation.

Comme son nom l’indique, cet apprentissage forme les employés à intervenir sur des accidents arrivant sur le lieu de travail. C’est un certificat délivré par l’Institut National de Recherche sur la Sécurité (une association loi 1901), le même institut qui donne son habilitation au formateur, et exige d’être renouvelée tous les 5 ans. « C’est une exigence qui permet au formateur de rester connecté aux évolutions en terme de réglementation mais aussi de protocoles d’intervention. Ces mises à jour ne sont pas des fantaisies, elles sont au contraire très liées aux avancées en matière d’efficacité ou liées au contexte. Par exemple, la technique du garrot, autrefois déconseillée car elle pouvait aboutir sur la perte du membre est aujourd’hui réhabilitée : avec les attentats dont notre pays a récemment été victime, on s’est rendu compte que beaucoup de vie auraient pu être sauvée ainsi.  En tant que formateur, SST, j’effectue le plus souvent possible un audit sur le lieu de travail, de façon à adapter les enseignements au cadre au sein duquel évoluent au quotidien les apprenants »

Le principal atout de ce certificat est qu’il exige (autant de la part du formateur que des apprenants) des mises à jour régulières (tous les 2 ans pour les apprenants). « Aujourd’hui plus de 50% des entreprises ne sont pas en conformité avec la réglementation en vigueur en matière de prévention des risques, notamment car la jurisprudence évolue très vite dans le domaine. L’idée est donc de délivrer la formation la plus complète possible, que ce soit au niveau pratique, juridique, législatif… de plus, la plus-value réside aussi dans la transmission interne. Le responsable SST d’un lieu de travail va pourvoir prodiguer conseil, méthode et protocole d’intervention à ses collègues. Je tiens à préciser un point important selon moi car c’est une idée reçue très répandue : c’est dramatique mais beaucoup de personne ont peur de la responsabilité juridique dans l’assistance d’un accident, peur de mal faire et d’en être tenu responsable : il n’y a pas plus faux, vous ne pouvez en aucun cas être tenu responsable d’une erreur, il n’y a aucun risque à ce niveau-là. L’idée c’est de vous permettre de sauver des vies, pas de ruiner la vôtre ».

L’autre formation dispensée par Fred en matière de secourisme est le PSC1 (prévention et secours civique de niveau 1), correspond à un programme plus léger (7H de formation). Une formation établie par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. A l’inverse du SST, cette formation n’inclut pas d’obligation de d’actualisation, « son défaut majeur » selon Fred. Elle permet cependant d’établir une formation de base essentielle. » Important à préciser, depuis peu, le certificat SST contient le PSC1 dans sa formation.

 

Pour ce qui est des formations incendie, Fred déplore un grand manque de rigueur dans la formation des formateurs. « Il n’y a pas de normes établies ni de référentiel pédagogique dans le domaine. Autrement dit, on peut tomber sur des choses très qualitatives comme sur l’inverse… » A l’image de ce qu’il propose avec les formations en premier secours et prévention des risques sur le lieu de travail, Fred adapte ses enseignements en matière de sécurité incendie au lieu fréquenté par les apprenants, dans la mesure du possible. « Je personnalise les modules enseignés, dans leur forme et déroulé, en collaboration avec le personnel (notamment la direction). »

Quelle que soit la formation proposée par Fred, l’ancien pompier puise largement dans l’expérience engrangée au cours de sa carrière pour proposer des situations réalistes :

« Il y a beaucoup de situations problème que je propose aux apprenants qui sont en réalité issues de mon vécu professionnel bien réel. Cela permet de restituer au mieux une situation et ses enjeux. L’idée est de recréer le stress, bien réel, qui émane toujours d’une situation réelle. Ce peut être le cas avec l’exercice de fumée (pour imiter ce qui se passe lors d’un incendie) : bien que les gens connaissent très bien une salle, on est très vite perdu et désorienté dès lors qu’on n’y voit plus à un mètre. C’est précisément dans ces cas, que l’on apprend à hiérarchiser et ordonner les actions à suivre. On passe de la théorie à la mise en pratique, et cette simulation est essentielle.

En tant que formateur, mon travail consiste autant à apprendre qu’à désapprendre. En effet, pire que de ne pas savoir comment agir sur une situation, il est bien plus dangereux de croire comment le faire, en se basant sur une erreur. Cela peut coûter des vies… A l’inverse, apprendre les gestes essentiels de prévention est accessible à tous. »

À lire aussi