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« CONSOM’ACTEUR », des ateliers artisanaux pratiques pour se réapproprier notre pouvoir d’agir et de consommer autrement

Chargée de la communication graphique et des questions liées au développement durable au sein de notre M.J.C., Pascale LANGENBACH anime tous les débuts de mois les « ateliers consom’acteur ». Derrière ce joli sobriquet se cachent des ateliers thématiques où se partagent des savoir-faire artisanaux accessibles à tout un chacun, comme la fabrication de produits du quotidien (savon, lessive, produit de beauté etc..). Comme l’indique leur nom, ces ateliers placés sous le signe de la convivialité visent à conscientiser leurs participants, sur leur pouvoir d’agir et de consommer de façon responsable, économique et créative, avec des gestes simples et malins. Le tout dans une ambiance conviviale et interactive, où s’échangent idées, recettes et bonnes adresses pour en repartir avec le plaisir ressenti lorsque conviction et action concrètes riment de nouveau.

 

Etre au monde/ se relier à la nature et aux autres

Les ateliers consom’acteur, Pascale les anime forte de son expérience, ses convictions mais aussi son propre parcours en tant que consommatrice responsable et réfléchie. Car au-delà  des savoir-faire qu’on y apprend, ces ateliers sont aussi pensés comme une porte sur des questionnements liés au développement durable, au changement de nos habitudes de consommation, à notre relation aux autres, au monde et à nous-même. Commencer à fabriquer soi-même son savon ou sa lessive peut être un premier pas sur cette remise en question ainsi qu’en témoigne Pascale.

« J’ai toujours ressenti un émerveillement béat et enfantin face aux petits miracles que nous offre la nature, comme la splendeur d’un paysage, la pousse d’une fleur ou tout simplement le goût d’une tomate du jardin, confie Pascale, il suffit juste de les voir. Cela peut paraître naïf, mais je pense sincèrement que ce lien avec la nature est essentiel, qu’il nous faut cultiver cette capacité à s’émerveiller face à la diversité du monde vivant, à la complexité des éléments qui s’imbriquent et composent un système proche de la perfection. C’est une simple question de ressenti, mais j’ai parfois l’impression que les gens ne se sentent plus liés à notre terre, ni même les uns aux autres. Non seulement, ils voient la nature comme un élément « extérieur », mais aussi secondaire, comme s’ils se sentaient supérieurs en tant qu’humain aux restes des espèces. Cela entraîne beaucoup de choses, comme la pollution et la surexploitation des ressources, mais je pense que cela crée aussi des maux plus profonds, psychiques car on perd alors un lien vital qui apporte beaucoup de bien être quand il est entretenu ».

Ces convictions fortes, Pascale les cultive depuis l’adolescence, mais c’est au contact d’autres personnes qu’elle a changé certaines de ses habitudes pour les mettre en pratique. « J’ai besoin d’être entourée de nature, c’est vital pour moi, mais aussi de joindre l’acte à la parole en respectant mon environnement au quotidien. Cela dit, je n’ai pas toujours eu toutes ces habitudes, cela s’apprend, c’est par exemple ma fille qui m’a incitée à changer mes habitudes de consommation en allant vers le zéro déchet. Lorsqu’on commence à s’interroger sur la question de ses habitudes de consommation et qu’on pense à agir en conséquence, cela peut rebuter ou faire peur, je le comprends très bien puisque je l’ai moi-même vécu ! On peut percevoir les changements à opérer comme un grand chamboulement ou comme de nouvelles contraintes et surtout, on se dit que cela va nous prendre du temps, nous coûter beaucoup plus cher pour un résultat qui au final ne changera pas l’équilibre du monde. La vérité c’est qu’il faut prendre son temps, changer doucement, les unes après les autres nos habitudes qui deviendront alors des automatismes auxquels on ne pense même plus et qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons. Par exemple se rendre au marché et rencontrer des producteurs locaux qui vous reconnaissent et vous parlent de leur production avec amour, c’est quand même autre chose qu’acheter un produit sur emballé et « impersonnel » dans une grande surface où vous ne voyez pas le jour. Mais la chose la plus importante à considérer c’est le plaisir. Dans beaucoup d’esprits changer ses façons de consommer et ses gestes quotidiens s’apparentent à une contrainte, mais c’est tout l’inverse en réalité. Quand on commence à fabriquer soi-même certains des produits qu’on utilise régulièrement et qu’on s’aperçoit au passage qu’ils sont faciles à faire et tout aussi efficaces que leur double industriel, on éprouve une réelle satisfaction. D’abord car on crée quelque chose, ensuite car cela illustre un changement d’esprit, même mineur. Il faut rester humble, notre seule action ne bouleversera pas l’ordre du monde, mais les petits ruisseaux font des grandes rivières comme dit l’adage, c’est la somme de toutes les initiatives individuelles qui apportera un changement réel. Je pense que ce qui importe c’est notre action et ce qu’elle dit de nous alors, on se sent bien, en accord avec nos idées et plus respectueux de l’environnement dont nous faisons partie. Ce petit geste traduit une grande intention et cela rend bien de savoir qu’on contribue à quelque chose d’important pour nous, les autres et les générations à venir. »

Apprendre, partager, recevoir 

Chaque mardi consom’acteur est dédié à un thème et peut prendre des formes diverses. Il y a les ateliers pratiques où l’on apprend un savoir-faire, les ateliers ludiques pensés pour être suivi en famille pour fabriquer quelque chose et passer un moment partagé et les ateliers de troc, où l’on s’échange des choses.  C’est un « troc’ plantes » qui aura lieu cette année : « beaucoup de choses pourraient être échangées plutôt qu’achetées, mais dans une société dont la colonne vertébrale repose sur la consommation, le troc n’est pas la façon de faire dont on entendra le plus parler ! « troc plante » rassemble des personnes qui s’échangent graines, boutures, plantes mais aussi conseils et anecdotes ! Les gens passent un très bon moment et repartent enjoués.

« Un des ateliers ludiques de cette année aura lieu en décembre : il s’agit de la fabrication d’un calendrier de l’avent, destiné aux enfants mais aussi à leur parents ou frères et sœurs. L’idée est d’y participer en famille : on va fabriquer le calendrier ensemble et passer un moment de complicité. On y cache des papiers décrivant une activité choisie à réaliser en famille, comme un jeu de société, la confection de crêpes ou l’écriture d’une lettre aux grands parents, les idées ne manquent pas. On pourrait penser qu’on s’éloigne de l’écologie avec une telle proposition mais ce n’est pas exactement le cas : déjà fabriquer quelque chose plutôt que de l’acheter est déjà une démarche vertueuse, ensuite on utilise des matériaux recyclables, enfin on se relie aux autres ce qui est tout aussi essentiel que de se lier à l’environnement !

 

Les ateliers pratiques sont les plus courants, on y apprend à fabriquer des produits essentiels avec des matériaux écologiques, tout en passant un moment convivial. Au programme cette année, savon, lessive et autres accessoires de beauté. « Ces ateliers sont pensés pour être accessibles à tous, que ce soit en termes de coût (5 euros maximum, c’est-à-dire le prix des matériaux) ou de technicité : tout le monde peut y arriver. Cette année j’ai doublé les horaires des ateliers, un le matin, un le soir, pour répondre à la demande, plus forte, tout en maintenant un nombre de personnes réduit lors de la session. L’idée est de créer une ambiance, conviviale, chaleureuse, en petit comité, de façon à pouvoir assister chacun de façon qualitative ». Si les idées des thèmes viennent de sa propre expérience, Pascale s’est personnellement investie dans ces apprentissages en suivant des formations très sérieuses sur la fabrication de savon par exemple. « Je tiens à dispenser un apprentissage de qualité, de façon à ce qu’il puisse être relayé par les apprenants eux même auprès de leur entourage. Je suis ravie de recevoir d’excellents retours de la part des participants qui passent vraiment un bon moment. On repart de ces ateliers avec un double présent : le produit que l’on a fabriqué soi-même, et le savoir pour le confectionner à nouveau.

Infos pratiques :

Mardi selon calendrier
09 h 30 – 12 h 00 – salle les Agapes
18 h 30 – 21 h 00 – salle les Agapes

 

 

 

 

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